Presque douze ans après l'intervention en Afghanistan des armées américaines et celles de l'OTAN, il n'y a point de résultat probant sur le terrain. Les Etats-Unis sous la présidence de George W. Bush ont envahi ce pays pour chasser du pouvoir les Talibans et traquer les terroristes d'Al Qaïda. Les Talibans ont certes été délogés de Kaboul, Oussama Ben Laden fut liquidé physiquement il y a plus d'un an, mais des régions entières restent contrôlées par ces mêmes talibans dont les attaques contres les forces étrangères n'ont jamais cessé et les activités d'Al Qaïda sont devenues plus menaçantes, non seulement dans cette partie de l'Asie, mais dans bien d'autres régions : en Afrique ils sont présents et se préparent à passer à l'action.
Au lieu de circonscrire le terrorisme, les Américains et leurs alliés, lui ont fourni des raisons d'être en Asie comme en Afrique. L'intervention en Irak en 2003, lui a permis d'avoir une assise au Moyen-Orient, celle de Libye en 2011 est venue le renforcer dans la région du Sahel et dans le Sahara. C'est dire que l'intervention occidentale en Afghanistan était une véritable méprise qui a viré à la catastrophe à l'échelle planétaire et dont les conséquences risquent de mettre à feu des pays jusqu'ici paisibles et qui n'avaient jamais été confrontés à ce phénomène.
Au lieu de son éradication, le terrorisme islamiste a pris une autre dimension encore plus grande. Tout ceci par la faute des va-t-on en guerre et à leur tête les Etats-Unis de M. Bush qui a laissé à son successeur le lourd héritage de le gérer. Mais après trois ans et demi à la Maison Blanche, Barack Obama, le bilan de sa gestion du dossier reste médiocre. Il a prévu de retirer les forces de son pays qui se trouvent en Afghanistan en 2014, sans que celles-ci aient réalisé le moindre objectif de ceux fixés à la veille de l'intervention en 2001.
Pour leur part les alliés de l'Amérique montrent depuis quelque temps des signes évidents de lassitude, d'autant que la situation sur le terrain ne connaît aucune amélioration. On a de plus en plus hâte de quitter le bourbier. L'opinion occidentale occupée par la crise économique qui sévit depuis 2008 se montre de plus rétive face à une guerre coûteuse, mais sans dividendes. La France qui était réticente sous Jacques Chirac, avait changé de Cap avec Nicolas Sarkozy. Ce dernier admirateur de George W. Bush a tout remis en question pour s'engager avec ferveur en Afghanistan. En dépit des grosses pertes dans les rangs du contingent français, la position de Paris est demeurée telle qu'elle.
Mais l'avènement des socialistes au pouvoir avec l'élection de François Hollande, l'attitude de la France a connu un virage de cent quatre vingt degrés. Le nouveau président s'est inscrit en faux par rapport à la politique de son prédécesseur, annonçant, le retrait des troupes de son pays avec la fin de l'année en cours. Sa récente visite à Kaboul l'a vu confirmer cette prise de position qui fera sans doute des émules au sein des alliés de l'OTAN pour que cette guerre absurde finisse en véritable constat d'échec. Echec dont il faudrait attendre les conséquences. Et nul ne sait de quelle nature, elles seront.