A peine les magistrats avaient-ils décidé hier de mettre fin à une grève entamée depuis lundi dernier, que les greffiers ont décidé une grève de deux jour, en protestation contre leur situation tant sur le plan matériel, que concernant les conditions dans lesquelles ils exercent leur fonction. Il faut dire que le rôle des greffiers du tribunal est nécessaire pour la régularité de toute procédure et l'authentification de tout acte de justice. Le greffier n'est pas uniquement là pour acter tout ce qui se passe pendant le déroulement d'une affaire ou de tenir à jour le plumitif des audiences. Il est tenu également de contrôler la régularité de la procédure et de le rappeler si besoin est, au juge qui y contrevient sciemment ou par omission. L'effort qu'ils fournissent dans l'intérêt de la Justice et des justiciables est considérable. Hier, l'absence des greffiers s'est fait sentir dans tous les tribunaux. Le tribunal de première instance de Ben Arous était dès le matin déserté, et les lumières éteintes. Aucune audience ne pouvait avoir lieu en l'absence des greffiers. Idem au palais de Justice de Tunis, où se sont tenues quelques audiences et où parfois un assesseur, a tenu le rôle de greffier, dans des affaires urgentes, dans lesquelles l'intérêt d'un justiciable était en jeu. En fait c'est depuis la révolution que les greffiers ont commencé à dénoncer la situation difficile qu'ils ont longtemps endurée sur le plan professionnel, sans jamais oser réclamer quoi que ce soit. Plusieurs fois ils sont entrés en grève et depuis le premier gouvernement provisoire on ne cesse pas de leur promettre une amélioration substantielle de leur situation professionnelle. Pour le ministère de la Justice cette grève est précipitée, d'autant plus qu'elle intervenue dans une conjoncture où tout le secteur judicaire connaît sans cesse des remous. Les revendications du syndicat : Selon le secrétaire général Mohamed Amdouni, le ministère de la Justice a élaboré un statut particulier des greffiers de manière unilatérale et sans aucune concertation avec les intéressés. Finalement, et après une discussion hier avec le ministère de la Justice , un accord a été conclu entre les deux parties avec la décision de mettre fin à la grève. Désormais, tout est rentré dans l'ordre, tant en ce qui concerne les magistrats que les greffiers. En attendant l'avènement de la Justice transitionnelle, pour laquelle il faut œuvrer par tous les moyens, se hâter avec lenteur, sans rester longtemps tout de même à écouter d'où vient le vent.