Le débat n'est pas nouveau. Les accusations succèdent aux reproches contre la crédibilité des statistiques de l'Institut National de la Statistique se ressemblent en contraste. Les chiffres publiés récemment par l'INS sont pointés du doigt. La polémique s'intensifie avec un taux de croissance de 4,8% annoncé par le Premier ministre lors de sa dernière sortie médiatique. Chiffre fortement apprécié par le gouvernement, largement contesté et surtout mis en doute par l'opposition et bon nombre d'économistes. Querelle chronique. Qui vraiment croire ?
Méthode, j'accuse ! On reproche ainsi aux statisticiens de l'INS d'adopter une nouvelle méthode (basée sur le glissement annuel) en calculant les volumes des comptes trimestriels sur la base des prix chaînés, contrairement à la méthode adoptée auparavant qui se basait sur les prix constants de l'année 2005. D'ailleurs, Hachemi Aleya, docteur en sciences économiques, en a fait le constat lors d'une intervention sur les ondes d'Express Fm. Pour lui, cette nouvelle méthode ne peut donner que des résultats très positifs « puisqu'en 2011, toutes les activités économiques étaient totalement à l'arrêt par l'effet des sit-in et grèves », a-t-il expliqué. De la manipulation alors ? Jalel Eddine Ben Rejeb, DG de l'INS a démenti par la même occasion toute manipulation des chiffres publiés récemment par l'INS. Il précise que les indicateurs publiés sont le fruit d'un travail de centaines de statisticiens et ce n'est pas à lui de décider ce que l'on doit publier. Sur les ondes de notre confrère Express FM, le DG nommé récemment par le gouvernement, explique que « le plus important dans le domaine statistique réside dans la méthodologie de calcul qui diffère d'une école à une autre. Tous ceux qui critiquent les chiffres de l'INS doivent cibler les limites ou les avantages de telle ou de telle méthode de calcul et non les personnes en charge de leur production », histoire de dire qu'au lieu de critiquer les indicateurs, il faut avant tout connaître la méthode de calcul. Cette méthode trouve d'excellents échos chez les nouveaux gouvernants qui semblent être satisfaits et fiers de ces chiffres tout en étant moins connaisseurs en la matière selon quelques économistes. La polémique continue encore !