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«Il ne s'agit pas de défendre le consommateur, mais de le protéger... entre autres, de lui-même» Naissance de l'Association - “20 millions de consommateurs"
• Interview de Zouhair Ben Jemaâ, Président de l'Association Longtemps considéré comme un sujet et non pas comme un citoyen, le consommateur est condamné à délier sa bourse sans jamais être certain de payer le juste prix ou d'acquérir un produit de la qualité voulue. Pour protéger le consommateur contre les pratiques anti-concurrentielles ou malveillantes, l'Association « 20 millions de consommateurs vient de voir le jour sous la férule de Zouhair Ben Jemaâ, un hôtelier chevronné qui a pris son bâton de pèlerin pour défendre l'intérêt des consommateurs avec une poignée d'intellectuels, de médecins, de fonctionnaires, d'avocats et d'hôteliers.
L'objectif est de participer à l'élaboration de nouvelles normes de qualité et prendre part à toute campagne de sensibilisation et d'information relative aux consommateurs, fournir au producteur des enquêtes et des études afin d'optimiser son activité et assurer une assistance juridique au consommateur. Zouheir Ben Jemaâ a bien voulu se confier à notre journal
• En tant qu'Association de défense des consommateurs, quels vont être les grands sujets dont vous allez vous occuper ?
- Notre association n'a aucune limite de sujets et s'occupe de tout ce qui touche à la santé et au pouvoir d'achat du consommateur, aussi à tout ce qui touche les millions de touristes qui visitent notre pays.
• Comment vous procédez sur le terrain ?
- Sur le terrain nous avons des cellules dans presque tout le pays. Ces cellules nous communiquent les informations en temps réel et nous permettent d'être complet dans nos approches et dans nos analyses.
• Quel regard portez-vous sur l'état actuel du marché ?
- Le marché actuellement est moins anarchique que l'année dernière mais tant que nos frontières ne sont pas totalement protégées, nous ne pourrons pas surmonter les problèmes et nous ne pourrons pas nous débarrasser du commerce parallèle qui est doublement dangereux : pour l'économie et pour la santé du consommateur.
• Pensez-vous que pour faire baisser les prix des produits alimentaires il faudrait réviser les moyens de distribution ?
- Ce sont surtout les prix des fruits et légumes qui exigent une refonte du circuit de distribution. Pour le reste, nous revenons à l'idée de protéger nos frontières.
• Le comportement du consommateur a-t-il changé sous l'effet de la crise qui sévit actuellement ?
- Franchement, la crise n'a pas l'air de jouer favorablement pour le consommateur, qui n'a pas l'air de vouloir changer son comportement. Bien sûr nous ne parlons pas là des démunis qui ont du mal à survivre. La demande reste toujours forte, et ceci ne fera que fortifier les spéculateurs
• De quels moyens de pression disposez-vous pour faire face à cette inflation des prix ?
- L'inflation est un autre sujet et la protection des frontières, le civisme des producteurs et industriels pourront freiner un temps soit peu cette inflation qui fait plus mal aux personnes à revenu limité
• Quels conseils donneriez-vous pour éviter que des clients se fassent avoir ?
- Nous conseillons à nos adhérents de revoir leur politique budgétaire, de reclasser leurs priorités, de se discipliner pour ne jamais encourager la spéculation surtout quand il s'agit de produits non de première nécessité. Exemple des poivrons et de la tomate hors saison.
• En tant qu'Association, quelles sont les mesures que vous comptez prendre durant ce mois sacré ?
- Pour le mois de Ramadan, nous avons justement organisé un Forum pour réunir autour d'une table, des scientifiques, hommes de religion, des nutritionnistes, des sociologues pour réfléchir sur le comportement du consommateur pendant le mois de ramadan et nous apporter des recommandations qui s'appuieraient sur des données scientifiques.
• Vous avez axé vos enquêtes sur les produits agricoles. Comptez-vous toucher les services notamment le tourisme et les banques où il y a beaucoup à faire ?
- Nous avons parmi nos membres du bureau un spécialiste du tourisme et un grand directeur de banques et nous avons du pain sur la planche car nous avons l'ambition de défendre les consommateurs aussi bien Tunisiens que Touristes, nous avons bien des études en cours pour comparer les banques avec leurs frais de tenue de compte, nous publierons les résultats. Pareil pour les crédits la comparaison des services juridiques,etc...
• Pensez-vous que le consommateur tunisien est aussi protégé que le consommateur européen ?
- Nous sommes très loin des consommateurs européens. Notre pays n'a aucune chance de s'en sortir et d'atteindre la rive démocratique, sans une presse professionnelle et libre et sans une société civile forte et indépendante. Or l'indépendance de la presse et de la société civile ne peut être garantie que si les moyens financiers sont procurés sans contrepartie. Et c'est à l'Etat de procurer ces moyens comme c'est le cas en Europe. Une action de sensibilisation sur le surpoids est tout bénéfice pour le ministère de la Santé qui gagne des dépenses colossales en amont, d'où la nécessité pour ce ministère de participer aux budgets des associations de défense du consommateur qui pourraient lancer des spots publicitaires et cet exemple se multipliera avec tous les autres ministères de l'industrie, du commerce, des finances. En France l'INC finance 17 associations de défense du consommateur. Notre association n'a pas reçu un dinar depuis sa création le 14 novembre 2011, ni même une aide pour nous libérer des locaux, notamment d'anciens locaux du RCD.
Rien, à se demander s'ils sont satisfaits de notre existence. Vous voyez que le chemin est plein d'embûches. Et la Presse ainsi que l'ensemble de la société civile doivent se mobiliser pour convaincre le gouvernement actuel, qu'il est de son intérêt de nous procurer les moyens pour mieux assister les consommateurs.