3C Etudes a effectué un sondage auprès des Français sur la perception de l'image de la Tunisie post-révolution en France et son effet sur le tourisme tunisien, pendant la période allant du 28 juin au 3 juillet 2012. Le sondage a été réalisé par téléphone en mode CATI (Computer Assisted Telephone Interviewing) auprès d'un échantillon de 569 individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas respectant les proportions par sexe, âge (5), CSP (7) après stratification par région (5) et par catégorie d'agglomération (6 + Paris pris à part).
Les visites des Français en Tunisie
Le sondage comporte 13 questions dont les 3 premières servent d'éclairage sur le lien de la personne enquêtée avec la Tunisie : l'a-t-il déjà visitée ? Combien de fois ? Et en quelle année ? 35% des Français déclarent avoir déjà visité la Tunisie. Quand on visite la Tunisie, on aime, et on y revient. En effet, la moyenne de visites est de 3 fois, pour ceux qui l'ont déjà visitée. Sans rentrer dans les détails des chiffres, on peut faire la lecture suivante des faits saillants. La fréquentation a évolué de manière variable au gré des événements internationaux et a été marquée par un début des années 2000, difficile. Remontant lentement mais sûrement la pente, la reprise s'est vue freinée par crise financière mondiale à partir de 2009. Cela corrobore notamment avec le fait que le taux de départ en vacances des Français stagne à 68% depuis la crise alors qu'il était de 74% avant 2008*, la France étant le premier client européen du tourisme tunisien après que le marché allemand ait rétrogradé en seconde place depuis 2002. La révolution tunisienne et le séisme qu'elle a provoqué au sud de la Méditerranée viennent donner un coup de frein au secteur en 2011. Une perturbation éphémère, rapidement oubliée si l'en en croit les chiffres et ce qu'ils laissent présager, en 2012. Par genre, les Français ont visité la Tunisie un peu plus que leurs concitoyens mâles (respectivement 37% et 32%) mais moins fréquemment (2,25 fois contre 4 fois). Naturellement, plus on est âgé et plus on a de chances de visiter plus souvent le pays du jasmin. La fréquence de visite varie de 1,7 chez les femmes de 15 à 24 ans à 7 fois chez les hommes de plus de 65 ans. Notre étude n'ayant pas spécifiquement fait la différence entre le séjour touristique et le séjour d'affaires, il n'en ressort pas moins des conclusions fort intéressantes, qui traduisent probablement une partie du positionnement endémique dont souffre le tourisme tunisien, qui a du mal à se débarrasser de son image de destination low cost malgré des efforts remarquables et des investissements de poids pour le tirer vers le haut de gamme. En effet, une analyse par catégorie socioprofessionnelle nous permet de constater que la Tunisie attire plutôt les retraités, les ouvriers, les employés et les professions intermédiaires. Elle est beaucoup moins bien performante en direction des cadres et professions intellectuelles supérieures. Au niveau régional, 41% des habitants de la région parisienne ont visité la Tunisie, suivis par ceux du sud-est (37%) du nord-ouest (36%), du sud-ouest (35%) et enfin du nord-est (27%).
L'avis des français sur la révolution tunisienne
Ce volet du sondage comporte deux questions : « Est-ce que vous avez entendu parler de la révolution du jasmin, c'est-à-dire, la révolution tunisienne ? » et « Est-ce que vous pensez que c'était un fait très positif, plutôt positif, ni positif ni négatif, plutôt négatif ou très négatif ? ». Les résultats sont les suivant : 83% de Français ont entendu parler de la révolution tunisienne. Parmi ceux-ci, ils sont 71% à trouver ce fait positif, 23% le qualifiant de très positif. Par contre ils sont 13% à le trouver négatif et 4% très négatif. 5% ne le trouvent ni positif ni négatif et 11% n'ont pas d'avis sur le sujet. 85% des hommes en France sont au courant de la révolution tunisienne contre 81% des femmes 77% des hommes estiment que c'était un fait positif contre 65% pour les femmes. Par CSP, ce sont les cadres et professions intellectuels supérieurs qui sont les plus favorables à la révolution tunisienne. 93% d'entre eux estiment que c'était un fait positif et 27% le jugent très positif. Dans les régions, c'est au sud-est et au sud-ouest qu'on regarde la Révolution d'un œil le plus favorable avec une proportion de 73% et c'est au nord-ouest et en région parisienne qu'on l'apprécie moins avec des taux de 68%.
La perception des Français des échos venus de Tunisie
Ce volet comprend deux questions : « Est-ce que vous entendez parler d'actualités médiatiques sur la Tunisie ? » et « Ce que vous entendez est-il très positif, plutôt positif, ni positif ni négatif, plutôt négatif ou très négatif ? ». Les réponses montrent que 61% des Français sont informés de ce qui se passe en Tunisie 63% des hommes et 59% des femmes. 43% des Français estiment que ce qu'ils entendent sur la Tunisie est positif et 5% très positif, alors que 33% le jugent négatif et 7% très négatif. 14% ne le trouvent ni positif ni négatif et 10% sont sans avis. 46% de hommes trouvent positif ce qu'ils entendent sur la Tunisie, 7% le trouvant très positif. Ils sont 29% à le juger négatif et 4% très négatif. 16% ne le trouvent ni positif ni négatif. Chez les femmes elles sont 40% à le trouver positif et 3% très positif. Par contre elles sont 36% à le trouver négatif et 9% très négatif.
La Tunisie est-elle en train de réussir sa transition démocratique ?
La transition démocratique de la Tunisie est-elle sur la bonne voie, d'après les Français ? C'est le thème de ce volet. La question a été posée en ces termes : « Pensez-vous que la Tunisie est en train de réussir sa transition démocratique ? Tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout ». Les résultats sont comme suit : 44% des Français pensent que la Tunisie est en train de réussir sa transition démocratique, alors qu'ils sont 17% à penser qu'elle n'est pas en train de la réussir. Ils sont quand même 39% à ne pas pouvoir donner leur avis sur la question. 49% des hommes et 40% des femmes estiment que la Tunisie est en train de réussir le passage à la démocratie. Selon le sexe et l'âge, le taux le plus élevé est de 59%. Il se trouve chez les hommes de 50 à 64% ans qui jugent que la transition à la démocratie en Tunisie est sur la bonne voie.
L'influence de la révolution tunisienne sur les deux rives de la Méditerranée
Ce volet du sondage veut scruter l'avis des Français sur l'impact de la révolution tunisienne sur, d'un côté, les pays de l'Afrique du nord et de l'autre, sur les pays du sud de l'Europe. Deux questions ont été posées en ces termes : « Pensez-vous que l'influence de la révolution tunisienne a eu un impact positif sur le sud de la Méditerranée... ? » « Pensez-vous que l'influence de la révolution tunisienne a eu un impact positif sur le nord de la Méditerranée (France, Espagne, Italie...) ? Les résultats sont les suivants : Pour 57% des Français, la révolution tunisienne a eu un impact positif sur le sud de la Méditerranée, voire très positif pour 15% d'entre eux. Par contre l'impact était négatif pour 10% des Français et très négatif pour 3% d'entre eux. 6% estiment que l'impact n'était ni positif ni négatif, alors que 27% n'ont pas d'avis sur le sujet. Par ailleurs, l'impact de la révolution tunisienne sur le nord de la Méditerranée est jugé positif par 35% des Français et même très positif par 7% d'entre eux. En revanche, 15% le jugent négatif et 4% très négatif. Ils sont 25% à le considérer ni positif ni négatif et 25% à ne pas exprimer d'avis sur le sujet. 41% des hommes et 30% des femmes estiment positif l'impact de la révolution tunisienne sur le nord de la Méditerranée, et même très positif pour 11% des premiers et 5% des secondes.
L'avis des Français sur la politique engagée par la Tunisie après sa révolution
La question posée dans ce volet était ainsi exprimée : « Est-ce que vous pensez que la politique engagée par la Tunisie après sa révolution est très réussie,plutôt réussie, plutôt pas réussie ou pas du tout réussie ? ». Les résultats sont les suivants : 37% des Français pensent qu'elle est réussie et même très réussie pour 2% d'entre eux. Par contre 26% ne la trouvent pas réussie et 6% pas réussie du tout. 37% sont sans avis sur le sujet. Par genre, 41% des hommes et 33% des femmes trouvent cette politique réussie. Selon l'âge et le sexe se sont les hommes de 50 à 64 ans et les femmes de 18 à 24 ans qui sont les plus optimistes quant à la politique engagée par la Tunisie après sa révolution. Cette dernière est jugée réussie par 52% des premiers et 43% des secondes.
L'effet sur le tourisme tunisien
La question a été posée en ces termes : « Ce qui se passe en Tunisie vous incite-t-il à y venir en vacances ? ». Les résultats sont comme suit : 40% des Français sont incités à venir passer leurs vacances en Tunisie, 15% sont même très incités. En revanche, 33% ne sont pas incités. 20% n'étant pas incités du tout. 19% y sont indifférents et 8% n'ont pas d'avis sur la question. 45% des hommes et 36% des femmes sont incités à passer leurs vacances en Tunisie. Les femmes de moins de 50 sont plus méfiantes. 42% de celles qui ont 18 à 24 ans, 44% de celles qui ont 25 à 34 ans et 41% de celles âgées de 35 à 49 ans ne sont pas incitées à visiter la Tunisie. En termes de CSP, 56% des ouvriers et 52% des cadres et professions intellectuelles supérieures sont les plus incités à voyager en Tunisie.
A propos de 3C Etudes
3C Etudes est un groupe tunisien leader es études marketing. Il a été fondé en 2002 en Tunisie et opère en France, au Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient. 3C Etudes a une expérience significative dans la réalisation des sondages d'opinion notamment grâce à sa couverture des élections présidentielles françaises de 2007 (et de 2012) après visa de la Commission des Sondages (française). 3C Etudes s'est renforcé encore plus dans le secteur des études en France, par l'acquisition en 2009, de la filiale parisienne de BVA, le numéro 3 français du secteur des études. La filiale de 3C Etudes compte à son acquisition environ 150 employés. Auditée et acceptée avec sa nouvelle direction pour devenir membre de Syntec-Etudes, le syndicat qui regroupe les instituts français d'études marketing, média et opinion partageant un savoir-faire et des engagements déontologiques communs minimum, permettant de protéger la profession et ses différents acteurs. 3C Etudes est membre de l'Esomar, l'organisme international de référence des études marketing. Il est à date, le seul acteur des pays du sud à l'exception de l'Inde à avoir exposé dans un congrès de l'Esomar, celui d'Amsterdam en 2011. Hichem Guerfali dirigeant de 3C Etudes a été invité à donner une conférence au colloque organisé en novembre 2011 par le Monde Diplomatique et l'Observatoire des Sondages au sein de l'Assemblée nationale (française) et portant sur la « critique des sondages » (à prendre dans l'acception positive du terme) devant les plus grands académiciens et spécialistes français du secteur, essentiellement sociologues et politologues pour réfléchir à la façon de faire évoluer et à d'améliorer la qualité et la crédibilité des sondages. Les plus grandes multinationales au monde font confiance quotidiennement à 3C Etudes dans leur pays et pour leurs besoins en études internationales. Pour en savoir plus, consultez : www3cetudes.com et blog.3cetudes.com
* Sources : Baromètre Ipsos/Europ Assistance Group – Intentions et préoccupation des Européens pour les