Sommes-nous condamnés à vivre cette pénible fin de championnat sur un fond artificiellement électrisé pour ne pas dire malsain ? Un fond où les plus aimables escarmouches se situent dans la controverse de l'entendement de règles qu'on croyait au-dessus des intérêts qui ne peuvent qu'être étroits quand il ne s'agit pas de l'intérêt général ? La première étape des six dernières journées de la compétition ayant donné un coup de pouce important par la défaite de l'Espérance à Béja, le sprint final s'avère pathétique pour les deux candidats au titre et pour certains relégables. Mais la champion's League oblige, voilà que dès cette semaine la course au titre va prendre une autre forme où celui qui va jouer aujourd'hui devra vaincre et attendre mercredi prochain pour savoir quel fruit a donné son résultat. Cela ne fait qu'intensifier la pression qui pèse sur le CAB et l'Espérance, tous deux condamnés en plus au sans faute jusqu'à la fin, mais de vivre dans l'espoir que le concurrent puisse craquer en chemin. Des observateurs dénués de passion et qui ne souhaitent pas voir, en cas d'égalité entre les deux candidats, les procédures juridiques entrer en scène pour les départager, préfèrent que la décision émane du terrain. Pour cela, il faudrait qu'un des deux prétendants lâche au cours des cinq journées qui restent à jouer. Mais il est à craindre que dans tous les cas de figure, le titre, cette année, ne fera pas l'unanimité. Cinq journées donc à jouer. Des chances égales des deux côtés mais des surprises à ne pas écarter. Le CABizertin qui, dans le contexte général de la saison, peut prétendre légitiment, avoir fait ce parcours le plus satisfaisant est, évidement conscient de ce qui l'attend. Son déplacement à Zarzis, aujourd'hui, a été sûrement étudié sérieusement. Car l'adversaire, théoriquement inférieur actuellement aux Cabistes, sait qu'en plus de sa position qui le désigne comme relégable, il va, dans la suite du calendrier confronter d'autres menacés comme le C.S.Hammam-Lif à Zarzis et Béni Khalled et Hammam-Sousse chez-eux. Le CAB ne va trouver sur son chemin une équipe prête à se laisser prendre facilement, mais une équipe qui va défendre sa place avec la dernière énergie. Serait-ce suffisant pour l'Espérance du sud pour arrêter une équipe bizertine qui sent déjà que son objectif est devenu plus que possible et qu'il ne dépend que de sa détermination. Si à Sfax la rencontre du CSS et d'El Gaouafel ne fait appel qu'à aucune exaltation, autre qu'une réponse à notre curiosité éveillée par le trop plein de rumeurs et d'intox qui nous parvient de la capitale du Sud, à Tunis c'est à peine moins banalement que nous assisterons à un ST-JSK dont le résultat, quel qu'il soit ne mettra en danger l'un d'eux. Car même si le stade ne compte que trois points sur l'avant-dernier, il peut toujours compter sur les matches décisifs qui mettront ses concurrents face à face. Par contre, l'E.S.Béni Khalled jouera aujourd'hui, une carte de premier ordre à Monastir. Si elle échoue, ce sera pour elle comme une décision du sort. La même chose pour l'A.S.Gabès ou presque. Les Gabésiens qui reçoivent l'ES.Hammam-Sousse verront leur sort déterminé en cas de défaite ou d'un espoir renouvelé en attendant les rencontres suivantes. Comme on le voit, la journée ne peut être décisive, car pour le haut du tableau, il faut attendre mercredi prochain et voir ce que donnera la rencontre de l'Espérance face au C.S.Hammam-Lif et surtout attendre les quatre journées suivantes qui toutes sont susceptibles d'apporter des changements. Car il suffira d'un match nul d'un des deux prétendants, pour que tout bascule et encore, parce qu'à la dernière journée, l'impondérable peut remettre en question la moindre avance. Comme tout peut se précipiter au bas du classement, car les cinq points qui réunissent les cinq derniers sont à la merci d'un faux pas toujours possible. Quand on sait que quinze points sont encore en jeu, le champ s'avère large pour toutes les combinaisons que la valeur, la détermination, le hasard et même la chance ont encore un rôle à jouer.