Dans la matinée du samedi 29 septembre 2012, l'association «Pour une Tunisie Propre et Verte» a organisé une manifestation devant le ministère de l'Environnement et du Développement durable. Si au départ, la présidente de l'association, Mme Camélia Mathlouthi tenait à ce que ce soit une marche symbolique allant de la Coupole de la Menzah au ministère de l'Environnement et du Développement durable, il a été décidé à la dernière minute que la marche se transforme en manifestation devant ledit ministère : «pour raison de sécurité, selon la police». Chose qui a créé une certaine perturbation dans l'organisation de l'évènement. Plusieurs citoyens sensibilisés à la cause environnementale se sont retrouvés un peu perdus devant la Coupole.
Ce qui a obligé la présidente de l'association à faire des allers-retours entre le ministère et le présumé lieu de rencontre avant la marche.
Où sont les éco-citoyens tunisiens et les responsables environnementaux ?
Parmi les 700 personnes qui se disaient impliquées dans le militantisme écologique en Tunisie, à peine une vingtaine sont venue sur place : «Ma déception est grande, nous confia Mme Camélia Mathlouthi. Des citoyens qui préfèrent se la couler douce dans les cafés ou se prélasser attablés quelque part, que de participer a une action environnementale à laquelle ils se sont pourtant engagés, est plus que décevant ! Les encouragements verbaux fusaient de partout. Et pourtant ! Le jour J, la majorité ne répondait même pas au téléphone!»
Ils ont défié le soleil d'aplomb qui tapait fort, la canicule qui étouffait et se sont rassemblés devant le ministère de l'Environnement qui n'était, bien évidemment, pas au courant de la manifestation et les gardiens qui étaient sur place étaient surpris. On ne bossait pas les samedis. Sauf que l'évènement a été médiatisé et qu'il était autorisé. C'est tout de même curieux d'apprendre que ni Madame la ministre, ni son personnel ne soient au courant d'une telle initiative à laquelle on aurait espéré qu'il y ait un peu plus de soutien de la part des responsables dudit ministère ou de responsables environnementaux.
Il est à noter que cette manifestation est la première en son genre à avoir eu lieu devant le ministère de l'Environnement.
Pour le choix de l'emplacement, il n'était pas aléatoire mais voulu. La Secrétaire générale de l'association «Pour une Tunisie Propre et Verte», Raja Bejaoui nous déclara sur place que l'évènement «s'inscrit dans une campagne de sensibilisation. Le choix de l'emplacement, devant le ministère de l'Environnement est symbolique afin que citoyens et responsables se sentent impliqués dans cette lutte, travaillent main dans la main et se partagent cette responsabilité qu'est la préservation de la propreté des rues et des espaces verts, transformés en dépotoirs. Le gouvernement de son côté, devra fournir les moyens logistiques et le citoyen doit être plus responsable et conscient que la propreté de son pays est une responsabilité citoyenne civique et partagée ! C'est un travail d'équipe ! Il faudra changer les mentalités. C'est pour cette raison qu'à «Pour une Tunisie Propre et Verte», nous travaillons beaucoup dans les écoles et organisons des ateliers avec les enfants, futurs éco-citoyens, espérons-le.»
Constitutionnaliser le respect de l'environnement est un devoir citoyen !
Les objectifs de cette manifestation sont multiples. Pour une Tunisie Propre et Verte exige que les rues soient propres et que cela demande une logistique nécessaire (poubelles) pour maintenir nos villes et nos rues propres.
Et pour garantir ceci, l'association réclame la constitutionnalisation de la protection de l'environnement qui assurerait le droit des Tunisiens à un environnement sain et «qu'on y cite le devoir de chaque citoyen de maintenir son environnement sain, propre et de collaborer à son amélioration».
D'une autre part, parmi les buts de l'association est de développer une culture et un entretien spécifique des espaces verts et d'instaurer un programme éducatif scolaire pour éduquer et sensibiliser la postérité à la culture environnementale et écologique.
A ce beau monde, s'est jointe l'association tunisienne «Vélorution. Une dizaine de cyclistes sont partis du Belvédère à vélo avec des pancartes collées au dos et porteuses de messages à connotation écologique. Le dessein de cette association est changer les réflexes des tunisiens et d'inciter les citoyens à délaisser le volant et recourir au guidon plutôt pour circuler en toute liberté sans polluer l'environnement.
Certes, ils n'étaient pas nombreux, mais leurs sourires malgré la chaleur qu'il faisait, leur bonne humeur contagieuse et leur ténacité donne du baume au cœur dans une Tunisie délaissée à la nonchalance et l'inconscience de part et d'autre.
L'association «Pour une Tunisie Propre et Verte» est à ses débuts mais persévère. Elle pullule d'idées innovatrices, pratiques et simples. Sa priorité maintenant est d'axer surtout son travail sur les campagnes qui visent les écoles. Pourvu qu'un de ces jours, la Tunisie sera fière de ses futurs éco-citoyens.