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La face cachée d'une île
Guellala
Publié dans Le Temps le 09 - 10 - 2012

Malade de son environnement depuis quelques mois déjà, l'île de Djerba vient encore une fois de subir un coup dur qui n'était que pour envenimer davantage une situation environnementale très critique et aggraver l'état des lieux.
La décharge contrôlée de Guellala, au sud-ouest de l'île, l'unique en place, vient de nouveau d'être fermée, suite au sit-in décidé et observé depuis le 25 septembre par les habitants des localités de Guellala et Ouersighen à l'entrée de la décharge interdisant l'accès aux engins municipaux pour vider leur charge. Ajoutées aux quantités considérables de déchets éparpillés, proliférant au gré de circonstances regrettables ayant favorisé une telle détérioration de la situation, des montagnes d'ordures se sont amoncelées pêle-mêle, partout dans le territoire de l'île, aussi bien au centre ville à des endroits névralgiques que dans les quartiers limitrophes, aux abords des axes routiers, et dans la zone hôtelière. L'amer constat est indignant, désolant et choquant ; les habitants souffrent le martyre, de jour comme de nuit ; les enfants, en route vers l'école ou de retour chez eux, sont agressés quotidiennement tant par la vue dégoûtante de ces tas d'ordures amoncelées que par les odeurs nauséabondes envahissant jour après jour tous les espaces. La préoccupation est vive et des signes de désarroi sont palpables à tous les niveaux, car nul n'est en mesure de rassurer, d'avancer une date libératrice, annonciatrice de la fin du cauchemar, qui donne l'impression d'être à ses débuts ; la question est sur toutes les lèvres et la rue à Djerba, à chaque jour nouveau, n'a d'yeux que pour le sort des tas d'ordures qui empoisonnent son existence; habitants, commerçants, écoliers, hôteliers, tous sont dans la tourmente, incapables de prédire l'issue de la crise. Le souvenir récent du dernier sit-in observé dix jours durant au mois d'avril par les mêmes acteurs, hante encore les esprits, et suscite des craintes, du restes fondées. Les citoyens ont tous encore en mémoire l'état d'amoncellement et de prolifération des déchets, jamais vu et égalé à Djerba, ayant gravement affecté l'image de l'île qui se préparait alors, puisque désignée par l'Organisation Mondiale du Tourisme pour abriter les travaux de la 6è Conférence internationale sur la gestion des destinations qui était à quelques jours de sa tenue, à accueillir les délégations étrangères et une armada de journalistes étrangers qui venaient les uns pour prendre part à l'événement et les autres pour le couvrir.
Certains citoyens, habitants des quartiers ou commerçants en ville, à bout de nerf et agacés par l'amoncellement croissant des ordures et la propagation des odeurs, n'ont pas trouvé mieux à faire qu'y mettre le feu, qu'ils n'arrivaient plus parfois à contrôler, ce qui a nécessité à maintes reprises l'intervention de la protection civile.
A qui enfin en vouloir ?
Les trois communes de l'île ne savent plus à quel saint se vouer, convaincues à raison qu'il n'est pas de leur ressort de décider de l'ouverture ou de la fermeture de la décharge, comme le revendiquent catégoriquement les protestataires. M.Sami Ben Tahar, président de la délégation spéciale de Houmt-Souk s'explique « Nous avons pris part à toutes les réunions depuis le déclenchement du premier sit-in au mois d'avril, nous avons tout fait pour contribuer à la résolution de la crise, pour assouplir les positions des uns et des autres et sortir de l'impasse. Nos concitoyens nous en veulent et nous accusent de tous les torts, mais nous ne sommes pour rien dans le maintien du regrettable statu quo. Nous souffrons autant qu'eux de la prolifération des déchets que nous ne pouvons collecter faute de dépotoirs autorisés. Nous regrettons d'admettre qu'il n'est pas de nos prérogatives de satisfaire la quête justifiée des protestataires. En revanche, nous avons entrepris une série de mesures et d'actions en vue de pallier la gestion défectueuse des déchets dans le territoire de notre commune. Nous avons commencé par géo référencer (avec coordonnées GPS à l'appui ) toutes les poubelles existantes; nous venons de faire l'acquisition de 5 camions avec benne basculante, à raison de 70.000.000 DT l'unité, de 175 conteneurs métalliques de 700 litres, de 300 conteneurs en plastique de 300 litres , de 3 tracteurs avec bennes à raison de 50.000.000 DT l'unité) et de 500 demi-fûts en métal.
Nous avons prévu également l'achat d'autre matériel dans les semaines à venir, dont 1000 conteneurs en plastique 300 litres et 500 demi-fûts en métal.
En outre, la commune de Houmt-Souk vient également d'élaborer un grand projet de compostage de 15000 tonnes de bio déchets et déchets verts par an, comportant un centre de collecte et de déchetteries de quartiers qui seront réparties sur tout le territoire communal, et dont le coût de réalisation est estimé à 5 millions de dinars, répartis entre la commune de Houmt Souk, à hauteur de 1,5 million de dinars, le département de l'Hérault ( France ) à hauteur de 500000 dinars et la GIZ (Coopération Technique Allemande ) à hauteur de 150 000 dinars, le montant restant est à solliciter auprès de l'Etat . En attendant la réalisation de ce projet dont les travaux de démarrage sont prévus pour le mois de juin 2013, et que la crise actuelle connaisse un dénouement immédiat, nous continuons à croire qu'avec le nouveau matériel en possession et le projet de compostage à réaliser, la situation environnementale connaitra des jours meilleurs. »
Les sit-inneurs, à leur tour, veulent se laver de toute responsabilité qu'ils n'hésitent pas à faire assumer à l'autorité de tutelle et au gouvernement qui ne mesurent pas la gravité de la situation et qui ne font que chercher à gagner du temps en manquant à leurs promesses et à leurs engagements ;à cet effet, M.Féthi Ben Youssef, membre du comité d'organisation du sit-in, précise : «L'exploitation de la décharge, datant de 2007, est incontestablement abusive et elle ne répond plus aux normes communément requises ; sa présence, de ce fait, est un danger constant manifeste : des maladies cutanées et des inflammations Oto-rhino-laryngologiques chez les enfants ne cessent de faire leur apparition. Par ailleurs, les milliers d'oiseaux qui fréquentent la décharge se posent ensuite sur les toits des maisons proches et déposent leur sale butin là d'où les eaux pluviales sont acheminées vers les citernes devant desservir les familles d'eau potable qui, dans de tels cas, ne l'est plus, parce que irrévocablement infectée. En outre, nos familles vivant au voisinage sont condamnées à vivre cloitrées à l'intérieur de leurs logis, même pendant la saison chaude, à endurer la chaleur suffocante et prendre leur mal en patience et ce, en raison des odeurs répugnantes entrainées par les vents. ». Longtemps réputée par la pureté de l'air et la douceur de vie, la région est dans de mauvais draps ; le paradis qu'elle était s'est vite transformé en un enfer invivable.
Nous avons accepté de lever le premier sit-in observé au mois d'avril après avoir obtenu toutes les garanties pour que des commissions d'évaluation et de réflexion soient constituées, que des bureaux d'études soient désignées pour déterminer d'une manière rationnelle l'état de la décharge, ses retombées environnementales et sanitaires, évaluer les dégâts contestés et proposer des solutions, a-t-il tenu à ajouter, Nous avons attendu six longs mois sans avoir rien vu de palpable au niveau des études à faire et du travail des commission ; nous avons donc décidé de reprendre le sit-in en annonçant à l'adresse de qui de droit la date butoir du 09 septembre si entre-temps aucune intention de décision de fermeture de la décharge ne nous parvenait ; mais suite à la réunion tenue en urgence au siège du gouvernorat le 05 septembre à Médenine, nous avons consenti de retarder l'échéance, initialement fixée, à la date du 25 septembre, soit le lendemain de la réunion que nous avons eue avec le bureau d'étude qui devait dévoiler le résultat de ses recherches couronnées par un rapport accablant attestant l'absence d'étude d'impact au moment de la réalisation de la décharge, la contamination de la nappe phréatique, la confirmation de la propagation des odeurs nauséabondes et nocives. Comme notre patience a des limites, et devant l'entêtement de l'autorité de tutelle insensible à nos doléances, indifférente aux maux endurés par toute une population d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieux et de vieilles, et en réaction au manquement aux engagements, nous nous sommes trouvés dans l'obligation de passer à l'action et de reprendre le sit-in, que nous avons tout fait pour éviter par respect à toute la population de l'île, conscients des désagréments qu'une telle décision devra leur causer. Notre calvaire a trop duré pour être tu».
Et ce fut l'irréparable. Les douloureux événements de ces derniers jours. Hier des membres de la Constituante s'y sont rendus mais, à l'évidence, sans résultat. La situation est toujours aussi tendue.
Voilà donc ce qu'il en est de l'île des rêves !


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