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Rached Ghannouchi juge que l'armée et la police ne sont pas «garanties»
Le buzz par qui le scandale arrive
Publié dans Le Temps le 11 - 10 - 2012

Face à un parterre de Salafiste, il évoque même l'exemple algérien comme pour leur dire : « patientez votre heure viendra»

Une vidéo qui a crée un buzz dans les réseaux sociaux semble avoir surpris beaucoup d'observateurs.
Il s'agit de propos tenus par Rached Ghannouchi dans un entretien avec des jeunes salafistes. Encore une fois, les Tunisiens sont divisés entre laïcs et musulmans.

Rached Ghannouchi a rappelé que les laïcs ne s'attendaient absolument pas au succès qu'a eu Ennahdha aux élections. Il a affirmé «El Béji ne cessait de répéter pendant toute une année que nous ne pourrions pas dépasser 20% et qu'on serait par conséquent maîtrisables. Vous voyez bien qu'il se trompait et nous avons causé une grande surprise. Maintenant, Ennahdha renaît de ses cendres et acquiert le pouvoir car le peuple veut l'Islam, et c'est ce que nous prônons».

Il a parlé de «l'élite laïque», pour dire qu'elle a la mainmise sur les médias, l'économie et l'administration avec les résidus du RCD qui sont de retour. Il a précisé que ces laïcs ont même la police et l'armée. « L'armée n'est pas garantie! » a-t-il répété à deux reprises. « La police échappe encore à notre autorité parce qu'en grande partie, elle est liée à ces laïcs ! ». Il demande à ses interlocuteurs de patienter. « Vous devez patienter, on va appliquer la politique des étapes, le temps de préserver et garantir durablement les acquis».

Il leur rappelle que les structures de l'Etat sont encore entre les mains de leurs adversaires. Pour rassurer ses interlocuteurs, il leur a dit : « Aujourd'hui on n'a plus une mosquée, on a un ministère des Affaires religieuses. On n'a plus une boutique, on a un Etat ». Il a émis dans ce contexte quelques promesses : « A tous ceux qui voudrons, une chaîne télévision, une radio ou une association, nous leur accorderons toutes les autorisations nécessaires ». Il demande à ses interlocuteurs de patienter en leur rappelant l'exemple algérien. « On pensait bien que les Islamistes algériens avaient décollé et atteint le point du non-retour. Hélas, la situation s'est renversée, il y a eu retour en arrière et les islamistes sont de nouveau persécutés. Qui l'aurait-cru, s'est-il interrogé faisant remarquer que les frères algériens étaient nettement plus puissants que les Islamistes tunisiens actuellement et que les laïcs tunisiens sont bien plus puissants que ceux d'Algérie, d'où la nécessité de traiter la situation avec sagesse et rationalité ». Pour conclure que «le peuple a besoin d'un discours qui rassure ».

Rached Ghannouchi a rappelé la polémique soulevée par l'introduction de la mention de la «Chariâa» dans la Constitution. « Du moment que l'Islam est bien mentionné, il n'y a plus de problème, puisque Chariâa et Islam se confondent».

Les premières réactions à cette vidéo ne se sont pas fait attendre.

Ainsi, Mohamed Bennour, porte-parole du parti Attakatol, allié d'Ennahdha au pouvoir a déclaré sur les ondes de Mosaïque FM que «ces propos sont graves. Ce sont des propos diamétralement opposés à notre position. Nous sommes très satisfaits pour le fait que l'armée et la police demeurent neutres et à l'écart des partis. Nous pensons que les Salafistes présentent un danger pour la Tunisie, surtout les Salafistes Jihadistes. Nous n'avons pas de problème avec les Salafistes qui se tiennent aux idées et respectent l'avis contraire. Les propos de Rached Ghannouchi présentent un grand danger. Ils sont à l'opposé du style démocratique et des valeurs de tolérance de la religion. Comme plus rien ne se cache aujourd'hui, ces propos nous laissent perplexes au sein du parti».

Issam Chebbi, porte-parole du Parti Républicain, a affirmé qu'il est sous le choc pour ces propos du 1er homme dans le parti au pouvoir. Il a exprimé sa crainte pour le pays et son avenir. « Son discours est orienté aux Salafistes pour leur dire de patienter. Vous avez les écoles, vous pouvez ouvrir des télévisons »...

Il ajoute : «Le double discours explique le manque de clarté et la raison pour laquelle la situation sécuritaire n'a fait qu'empirer. Dire que la police et l'armée ne sont pas garanties.

Ce sont des condamnations graves pour les plus importantes institutions de l'Etat. C'est un discours grave. C'est ce qui explique les échecs sécuritaires. C'est inquiétant pour la période de transition ». Le porte-parole du Parti Républicain pense que ce genre de déclarations brise la confiance, sans pour autant exclure le dialogue.

Pour les détracteurs d'Ennahdha, les propos de Rached Ghannouchi mettent à nu la véritable nature et les desseins d'Ennahdha.

Dans un communiqué publié hier et Ameur Lâarayedh, président du bureau politique d'Ennahdha, a précisé que « l'intervention de Cheikh Rached a été faite devant des jeunes Salafistes au mois de février 2012, pendant les discussions sur l'article 1er de la Constitution.

C'était pour convaincre tout le monde de s'en tenir à l'action légale et civile et à la coexistence pacifique. Il voulait les éclairer sur les défis et les difficultés et leur demander d'éviter la bipolarisation et la division de la société. « Des phrases et des paragraphes ont été déviés de leur contexte. Il y a eu un montage qui en a déformé le sens. Lorsque le Cheikh dit que la police n'est pas garantie, c'était dans le sens où des minorités corrompues y sont encore. Le mouvement Ennahdha renouvelle sa confiance dans l'institution militaire et de sécurité, tout en appelant à les développer davantage et leur fournir les moyens nécessaires».

Une question se pose. Puisque cette vidéo existe depuis des mois, pourquoi l'a-t-on sorti maintenant ? Est-ce pour saboter les tentatives de dialogue comme l'initiative de l'UGTT ?


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