Elles peuvent être faites presque toute l'année. Mais, la mandragore fleurit principalement en automne. Aussi, avec le printemps, la fin de l'année est-elle particulièrement propice à la réalisation de ces randonnées agréables que faciles. Le voisinage Il pourrait être superbe. On ne sait pas pour quelles raisons, il laisse une impression assez pénible à certains endroits. Grombalia est une ville très dynamique. Elle est à une quarantaine de kilomètres d'Hammamet et de Tunis. Tous ses environs pourraient être parcourus, par des milliers de touristes, surtout au moment où la température de la mer ne permet plus la baignade. Elle veut se faire connaître et promouvoir les produits de son terroir en organisant, chaque année, une sorte de festival de la vigne qui est la culture principale de la région. Les chais voisins : les « domaines » Atlas, Saint Augustin, Ceptunes, en particulier, ont aménagé des aires de repos et de dégustation agréables pour les visiteurs éventuels. Pourtant de gros « manques » subsistent encore, à notre avis. A l'heure actuelle, l'accent est mis sur une politique globale de tourisme culturel visant à accompagner, voire à remplacer, un tourisme de masse actuel qui, de l'avis général, n'est pas « payant ». Pourtant dans la région de Grombalia, aucun effort ne semble être fourni pour, au moins, protéger le Patrimoine afin d'éviter sa disparition définitive. Les sites antiques forment une véritable couronne tout autour de Grombalia et à une vingtaine de kilomètres à la ronde, au maximum. Certains connus : Tuburnuc, Vina, Jémajeur, Neferis ont été, en partie, fouillés puis délaissés. D'autres : Carpis, Cilibia, Furc, Chul sont abandonnés au pillage et aux fouilles clandestines. Trois historiens tunisiens éminents : Messieurs Taher Ghalia, Samir Aounallah et Mounir Fantar les ont répertoriés et présentés dans deux ouvrages récents : « Le Cap Bon – El Watan El Qibli » et « A la découverte du Cap Bon ». Tous les trois affirment que le patrimoine environnemental et culturel court des risques de dégradation et d'atteinte à son intégrité. Ils pensent qu'il faut mettre rapidement en place une stratégie d'intervention visant à sa réhabilitation, d'abord, à sa valorisation ensuite et à son intégration, enfin, dans des projets de développement durable. Même le « quartier andalou », au cœur de Soliman n'est guère mis en valeur. Quels beaux circuits touristiques pourraient être organisés ! Ils présenteraient non seulement le patrimoine tunisien mais aussi les produits actuels. Les visiteurs en seraient les meilleurs publicitaires dans leur pays. L'approche Nous quittons donc Grombalia par la petite route qui passe par-dessus l'autoroute et se dirige, à l'Ouest, vers Aïn Tébournok. Nous dépassons la voie carrossable qui mène au barrage de Tahouna. Un autre barrage a été construit au voisinage du bourg d'Aïn Tébournok sur l'Oued Masri. Les deux lacs de retenue sont bien connus des chasseurs. Ils pourraient être fréquentés avec intérêt et plaisir par les amis des oiseaux, les pêcheurs et les amateurs de chasses photographiques. Les oiseaux d'eau migrateurs y sont nombreux de l'automne au printemps. Puis, à une dizaine de kilomètres de Grombalia, la ruine imposante mais désolante d'une grande « ferme coloniale » se dresse à droite de la route. Elle nous désole parce qu'elle est laissée à l'abandon alors qu'à notre avis elle fait partie du Patrimoine. Des ouvriers tunisiens ont contribué à la faire construire en enrichissant son propriétaire par leur labeur. Elle est donc le témoin d'une époque et d'un mode d'exploitation. Les grandes maisons restaurées, par exemple, par la famille Lamouchi à Mateur et par les propriétaires du domaine Saint Augustin voisin, prouvent que ces vestiges du Protectorat, peuvent être réhabilités. Nous dépassons l'entreprise Ceptunes dotée d'une grande aire de repos et de dégustation agréable où l'on pourra revenir pique-niquer. Nous passons devant les vestiges de Tuburnuc complètement abandonnés dans le bourg d'Aïn Tébournok et nous arrivons, quelques kilomètres plus loin, au pied du Jebel Bou Choucha situé légèrement à l'Ouest du Jebel Bchelil. Les promenades Trois pistes permettent d'arriver au pied des collines. La première, à 1,5 kilomètre d'Aïn Tébournok, mène à une carrière. Le gardien surveillera les véhicules qui ne risquent rien même si personne ne veille sur eux. La deuxième, à 1,5 kilomètre de la première, suit d'abord le petit Oued Krem qui devient, plus loin, l'Oued Masri. Elle mène à une troisième piste, plus importante, qu'on découvre, toujours à gauche de la route à 2 kilomètres de la deuxième. Cette dernière piste escalade les pentes Sud-Ouest et Sud du Jebel Bou Choucha puis celles du Jebel Mangoub qui porte un grand site à haouanet. Elle arrive jusqu'au marabout de Sidi Mohamed Latrech aux haouanet très connus. Cette promenade de 6 à 7 kilomètres est parfaitement praticable aux véhicules 4 x 4 et même aux « vététistes », bien qu'elle comporte quelques « grimpettes » assez raides. La mandragore Nous avons placé ces randonnées sous le signe de la mandragore (Mandragora autumnalis) appelée en arabe « Tefah El Ghoul » : la pomme de l'ogre parce qu'elle est aussi belle que toxique. Ses longues trompettes d'un bleu céleste émergent d'une collerette de larges feuilles charnues d'un vert presque bleuté. Elle s'épanouit dès les premières pluies d'automne dans les sillons d'une olivaie qu'on découvre, en arrivant au pied du Jebel Bou Choucha. Méfiez-vous : ne touchez aux mandragores ! Une légende médiévale affirme qu'elle pousse un cri qui tue quand on l'arrache ! Elle contient des alcaloïdes que la médecine emploie pour soigner les maladies nerveuses. En arrivant au pied du Jebel Bou Choucha, vous découvrez sur votre droite, de petites falaises étagées comme les marches d'un escalier géant. C'est par là qu'on peut revenir ou partir ! Au dernier tiers du flanc du Jebel, en face de soi, on constate qu'une grande piste coupe la forêt, d'Ouest en Est, presque à l'horizontale. On la suivra dans un sens ou dans l'autre, au milieu de la randonnée. A gauche, après avoir traversé l'olivaie en direction des premières pentes, on croise une piste qui court autour du Jebel Bou Choucha puis gagne le flanc de son voisin : le Jebel Bchelil. On se promène en pleine forêt, en longeant le bord d'un versant assez raide. Souvent, on lève des perdrix qui « se pouillaient » dans le sable chaud du chemin. Parfois un renard ou un chacal, en chasse, s'enfuit à votre approche. En début d'automne ou au printemps, la forêt « vibre » des roucoulements des tourterelles. L'air embaume des parfums du thym et du romarin ainsi que des senteurs balsamiques de la résine de pin. Les cistes aux fleurettes blanches ou mauves et les genets dorés mais très piquants protègent, au printemps, de très belles orchidées sauvages ! Chardonnerets, Verdiers, Linottes et bien d'autres Passereaux vous tiendront compagnie durant la « rando ». Vous croiserez de nombreux jeunes gardiens de troupeau. N'ayez aucune crainte : vous ne pouvez pas vous perdre. Vous voyez, tout le long de la promenade, la vallée d'Aïn Tébournok, où se trouve votre véhicule.