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La Constitution... cette œuvre humaine... donc, mortelle
Publié dans Le Temps le 11 - 11 - 2012

La Constituante a finalement pu adopter deux articles du projet de loi sur l'institution supérieure indépendante pour les élections (ISIE), le « miracle » a eu lieu, et la presse presque unanime a salué « l'événement » en lui donnant la couverture qu'il mérite à la « une » des journaux !
C'est dire notre soulagement mais aussi notre espoir qu'à ce rythme l'ANC finira par adopter cette loi avant la fin 2013...! quant aux élections, elles peuvent attendre, la majorité de l'hémicycle au Bardo ne se soucie guère du « temps perdu » ni de celui à perdre à l'avenir.

Au fait, la rédaction d'une Constitution est-elle si ardue que cela pour mobiliser tout ce temps et toute cette énergie ou s'agit-il d'un stratagème pour tester la capacité de résistance de la société civile ! En tout cas, nos députés ont « réussi » à démobiliser l'attention de notre peuple et ses élites qui se sentent de moins en moins concernés par ce document tant sacralisé et tant idéalisé.

En vérité, la Constitution, comme toutes les œuvres humaines, est mortelle. Seul Dieu est éternel ! Ceux qui s'acharnent à présenter ce document comme devant régir toute la vie de la nation pendant des décades se trompent... Pis encore, ceux qui croient que de ce document dépendra notre avenir et celui de nos enfants se trompent encore plus lourdement.

Il est grand temps de relativiser cette « œuvre » bien humaine et dont la vie ne peut s'inscrire dans la durée qu'à certaines conditions essentielles dont : l'acceptabilité. Ceux qui veulent imposer aux Tunisiennes et aux Tunisiens un modèle social et culturel (le leur) totalement déconnecté de son temps avec des valeurs qui remontent au Moyen-âge se heurteront tôt ou tard, à un déficit d'acceptabilité du corps social de plus en plus large.

Déjà, les prémices de la diffusion de ces valeurs dans la société sont à l'origine de fractures de plus en plus béantes et de mobilisation farouche de la modernité démocratique (dite nationaliste ou « ilmanya »), qui s'oppose à ce projet, bien que porté par une première élection légitime mais avec une « transition » conditionnelle et limitée dans le temps.

« L'acceptabilité » qui a accompagné la victoire de la Nahdha au pouvoir transitionnel était motivée par un rejet de l'ancien système dictatorial et corrompu, et légitimée par une certaine idée que ce parti islamiste avec ses cadres militants pour la liberté et qui ont été durement réprimés par l'ancien régime, ne peut pas enfourcher à nouveau le cheval du despotisme et du totalitarisme religieux. Beaucoup de ceux qui ont voté Nahdha le 23 octobre 2011, répétaient tout le temps : « Nous avons voté pour ceux qui craignent Dieu »... donc, censés être les plus vertueux.

Mais, ont-ils voté – tous – pour donner un chèque en blanc à ce parti pour changer notre mode de vie et la pratique bien tunisienne de notre islamité ! Ceci est plus que douteux, parce qu'à aucun moment la campagne électorale n'a été centrée sur la « réislamisation » de la Tunisie, ou opposée à la civilité de l'Etat (Madaniyet addawla).

Tout ce que nous avons vécu et vivons au jour le jour à l'ANC avec ces débats interminables et stériles sur une phrase, un mot, une virgule, pour « réislamiser » la société, ne sert pas l'acceptabilité future de la Nahdha parce que tout simplement, les Tunisiens ont été bien mordu et vacciné par le régime précédent qui les a trompés sur toute la ligne.

Aujourd'hui, les gens veulent la transparence mère de toutes les vertus. Ils attendent de la Nahdha, non pas des miracles impossibles à réaliser vu les difficultés majeures internes et mondiales, mais une attitude loyale pour les rassurer sur la construction d'une démocratie véritable et irréversible aux normes universelles, sans renier bien sûr les valeurs identitaires et historiques de notre peuple et sa civilisation millénaire, y compris son attachement certain aux valeurs de l'Islam modéré et éclairé.

Ça paraît tellement simple qu'on se demande, parfois, comment les « Nahdhaouis » n'arrivent pas à comprendre le mal qu'ils se font, en ce moment, au niveau de la crédibilité politique et de l'acceptabilité du corps social. Les hommes politiques qui se bousculaient à l'Ambassade américaine pour féliciter M. l'Ambassadeur de ce pays, pour la réélection du Président Obama, et ils n'étaient pas les seuls, doivent comprendre que l'Amérique est un « tout » ! C'est la plus grande démocratie de ce monde (après l'Angleterre, bien sûr) ! On ne peut pas applaudir la démocratie ailleurs et lui mettre les bâtons dans les roues ici ! Laisser des « hors la loi » faire la loi, s'attaquer aux partis légaux et à leurs locaux, agresser des adhérents pacifiques d'autres partis de l'opposition et, enfin, exclure ce qui revient à dénier la « citoyenneté » à des milliers pour ne pas dire des millions de Tunisiens, anciens destouriens, bourguibiens, ou Rcédistes etc... Ceci est impossible à voir en Amérique, en Europe ou au Sud-Est asiatique. Alors, comment peut-on l'accepter chez nous.

Il va falloir choisir... Eh oui, choisir la démocratie dans la « douleur » et l'acceptation de l'alternance au pouvoir, ou la dictature qui, tôt ou tard, même codifiée et imposée par « une Constitution », sera rejetée par le corps social. Et, dans ce cas, de « nouveaux » rédacteurs de constitutions auront la légitimité « révolutionnaire » pour envoyer aux archives la précédente Constitution !

Combien la France a-t-elle rédigé de constitutions depuis la Révolution de 1789 !
Je vous laisse... deviner !


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