Pour M.Moncef Marzouki et M. Rached Ghannouchi, tous les chemins de la « Nahdha » élargie, mènent à Nida Tounès ! Il ne faut pas être l'inventeur de la théorie de la relativité comme le physicien Albert Einstein pour comprendre que la priorité des priorités pour ceux qui s'accrochent au pouvoir transitionnel, c'est d'abattre ce « Léviathan » qui « menace » la Révolution à savoir Béji Caïd Essebsi et son nouveau parti jugé offensif et offensant. Mais, comme il y a une logique que la logique de certains « stratèges » ne connaît pas, et qui fait qu'en politique, plus vous réprimez injustement un adversaire et plus vous en faites une victime... puis un héros... puis un symbole et sa crédibilité en sort renforcée. Nida Tounès ne risque pas d'être une proie facile. Ennahdha elle-même, a profité de ce même phénomène aux dernières élections. L'opposition à l'époque surtout démocratique et de gauche avait un peu trop diabolisé l'Islamisme politique qui selon elle ne peut pas s'adapter à la démocratie classique de type occidental et qui porte en lui les germes d'un « despotisme oriental » bien ancré dans l'espace arabe depuis les Omeyyades. La presse de la « honte » aussi a profité de la diabolisation et les sondages plus que favorables à Nida Tounès et à la presse le confirment. Mais la Nahdha n'a rien inventé. Bourguiba au lendemain de l'indépendance avait aussi dégradé le Bey, la famille régnante et les hommes politiques proches du souverain et du protectorat. Ben Ali plus subtil et plus pervers a tout bonnement éliminé tous les cadres politiques compétents y compris les « bourguibistes » et les « destouriens » authentiques, avant d'interdire tout simplement la politique à ses opposants. Maintenant la « Révolution », pour les uns ou la « contre-révolution » pour les autres, est au pouvoir, que va-t-elle faire de différent par rapport au passé récent symbolisé par le demi-siècle destourien moderniste ? La tentation était grande par la Troïka au départ, de jouer le jeu, d'autant plus que l'élection démocratique organisée par le gentleman de l'époque M. Caïd Essebsi, devenu depuis « Satan » ou presque leur a permis de contrôler l'Etat et ses trois pouvoirs majeurs et essentiels : Le législatif, l'exécutif et le judiciaire. Mais, au fil du temps et comme agacés par le « transitoire » et surtout après avoir goûté aux « délices » de « l'illusion du pouvoir » sa perversion et son attrait sur tout être humain faible et fragile de nature, la tentation a changé de volume et d'objectif. M. Ghannouchi a parfaitement décrit le phénomène dans sa fameuse vidéo aux salafistes : « on avait une boutique et des mosquées... maintenant, nous avons l'Etat » !... Alors pourquoi pas le garder ! Quant à la démocratie les salafistes ont peut être, bien raison de dire que c'est une invention du diable (Achaïtan) d'à-côté, entendez, l'Occident ! Mais l'Etat n'est pas une villégiature. C'est le jour qui s'annonce après la nuit, éternellement. C'est un peu comme un journal quotidien, (Oktlou yasbah hay), vous le tuez, à l'aube il est debout, et il faut le refaire ! Nos amis ont compris petit à petit que la prise en charge d'une société surtout en période de crise, n'est pas une promenade et qu'il va falloir prouver son savoir faire de tous les instants pour résorber la crise et aller de l'avant. Mais, leur erreur a été de ne pas croire à la continuité de l'Etat, qu'ils se sont appropriés par la révolution et son instrument idéal : « La constituante ». Pouvoir « souverain »... infaillible... sans recours en l'absence d'une cour constitutionnelle, donc absolu et il ne fallait pas plus pour changer le modèle de la société et de l'Etat lui-même, de culpabiliser son administration, son tissu économique et son système éducatif, sa police et ses magistrats en bref sa modernité qui a fait que ce pays était de loin le plus performant de la zone arabe et musulmane, y compris les producteurs de pétrole. Le projet n'était plus de mettre à niveau ce pays pour le replacer sur orbite terrestre des temps présents, comme ça été le cas pour les pays de l'Est européens après la chute de l'empire soviétique et du mur de Berlin, mais de démonter le socle de « sa modernité » pierre par pierre. Et ce fut l'invasion des nouveaux « Béni Helal et Béni Souleïm », faux « Cheikhs » et prédicateurs d'Orient, porteur de la « Fitna » et de la désunion dans une société musulmane pacifique et pacifiée depuis Okba Ibn Nafaâ et Kairouan. Je renvoie mes lecteurs attentifs au grand historien arabe Ibn Al Athir qui décrivaient ces hordes d'envahisseurs venus du désert égyptien comme des « sauterelles » (jarad) et qui chaque fois qu'ils étaient aux portes d'une ville en Ifriquiya (Tunisie), y mettaient le feu croyant qu'ils étaient arrivés à Kairouan, la capitale de l'Empire aghlabite... et Ibn Al Athir d'ajouter : « C'était des ignorants de l'Histoire et de la géographie ». Ce sont les descendants de ces envahisseurs et comme par hasard la plupart venant d'Egypte comme ce Wajdi Ghoneïm et ce Tarak Ramadhan de misère, à qui nous avons déroulé le tapis rouge pour détruire notre pays, si beau, si tolérant, et notre unité nationale construite au prix de grands sacrifices depuis plus de deux siècles. La loi présentée, aujourd'hui à la Constituante, n'est que la continuité de cette « œuvre » sic, de déstructuration de notre pays, de son âme et de son identité véritable. C'est tout simplement une insulte à l'intelligence et à la grandeur de notre peuple ses élites et sa civilisation millénaire et tout cela pourquoi... pour un pouvoir éphémère qui ira génétiquement par la fin de la vie, à quelqu'un d'autre. Encore une fois, les adeptes de l'Imam Ali vous diront : « Laou damat li ghaïrika lama alat ilayk » !... Au fait, j'ai lu quelque part que nos deux illustres présidents, civil et religieux sont en Angleterre pour recevoir le prix « Chathan House » de l'Institut royal des affaires internationales pour service rendu et contribution au développement démocratique de la Tunisie. Nous en sommes très honorés et fiers, mais j'espère qu'ils n'ont pas emporté ce projet de loi bizarre dans leurs valises, parce que si M. Robin Niblett, président de cet institut, est connu pour sa grande naïveté, sa gracieuse majesté la Reine Elisabeth II elle, est très lucide, bien informée avec l'intelligence et l'humour en plus... ! Don't be crasy ! On ne peut pas tromper la Reine !