L'inculpé est un jeune apprenti qui travaille comme chargé du renouvellement des stocks dans les magasins de ventes. Il avait la charge de transporter les vêtements des ateliers de confection aux dépôts et par la même aux magasins. Il avait un salaire de 250 Dinars. Il travaillait avec assiduité depuis trois ans. Son patron était très content de lui. Au cours du mois de Février 2009, Le jeune homme acculé à payer les frais d'hospitalisation de sa mère malade, a demandé à son patron de lui régler son salaire du mois et de lui octroyer une avance sur le salaire du mois de Mars. Le patron lui refusa l'avance. Dommage pour le jeune homme car c'était la raison pour laquelle il a décidé de se débrouiller la somme par n'importe quel moyen , serait-ce en commettant un vol. Ainsi et profitant du transport des prêts à porter au magasin, il s'est permis d'en vendre quelques tenues de femmes à une de ses connaissances à moitié prix. L'acquéreur n'avait jamais pensé qu'il s'agissait d'une opération frauduleuse car, le jeune homme lui a expliqué que c'est son patron qui l'a chargé de vendre les produits à moitié prix puisque c'était la période des soldes. Quelques temps après, le commerçant ayant acheté les produits auprès du jeune homme a rencontré par pur hasard le patron, et le remercia du fait de lui avoir envoyé le jeune homme, afin de lui proposer l'achat des vêtements, à moitié prix. Le patron qui tomba des nues a demandé de suite des explications au jeune homme. Devant ses hésitations, il a fait un inventaire pour déterminer et évaluer les pertes. Il s'est avéré qu'une quantité importante de vêtements manquait, et qui a été estimée à 500 dinars. Il se hâta d'aller porter plainte contre son employé. Arrêté, ce dernier avoua dès son premier interrogatoire avoir commis le vol dans le but de soigner sa mère malade. Il a donné le détail des trois opérations qu'il a effectuées, et que les ventes de vêtement lui ont rapporté la somme de 500 Dinars. Tout le long de la procédure il a maintenu les mêmes déclarations. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son forfait. Devant le juge il a réitéré ses déclarations précédentes. Ce qui a facilité le travail de la défense puisque l'avocat lors de la plaidoirie a insisté sur le volet social et humain. L'inculpé était dans une situation très critique car il aime trop sa mère et était prêt à tout faire pour lui payer les frais de son hospitalisation. Dommage qu'il n'ait pas trouvé auprès de son employeur la compréhension qu'il fallait. Devant le jeune âge de l'inculpé et vu l'absence d'antécédents judiciaires l'avocat a demandé l'indulgence du tribunal. Après les délibérations le tribunal l'a condamné à une peine de trois ans de prison ferme.