Mohsen Zrelli, président de la Chambre syndicale nationale des grandes surfaces : « Le secteur a connu un développement très timide marqué essentiellement par l'ouverture de 2 hypermarchés au cours de dix ans et d'une vingtaine de supermarchés soit un rythme de 2 par an.» L'objectif de 50 % de part de marché, initialement assigné pour 2016 et actuellement reporté pour 2020 Portés par la hausse du pouvoir d'achat, les supermarchés se multiplient en Tunisie, où les perspectives de développement du secteur sont prometteuses. L'essor de la grande distribution en Tunisie est lié à l'émergence depuis une décennie d'une forte demande locale, stimulée par une augmentation constante du pouvoir d'achat. Les grandes surfaces gagnent progressivement des parts du marché et apparaissent ainsi un secteur porteur avec l'augmentation du nombre de points de vente à un rythme soutenu. Malgré les multiples retombées socio-économiques positives de la distribution moderne, confirmées par les différentes analyses et études sérieuses, dont l'étude du plan directeur d'implantation des grandes et moyennes surfaces menée par le Ministère du Commerce en 2008, le secteur rencontre de multiples entraves pour son développement et se trouve incapable d'atteindre les objectifs de croissance qui lui ont été assignés comme le précise Mohsen Zrelli, président de la chambre syndicale nationale des grandes surfaces.« Bien qu'ayant parfaitement réussi sa mutation qualitative et sa mise au niveau des standards européens dans les domaines du confort d'achat et des conditions d'hygiène et de santé, le secteur dit-il n'a réalisé durant les dix dernières années qu' un développement très timide marqué essentiellement par l'ouverture de 2 hypermarchés, soit un hypermarché tous les 5 ans et d'une vingtaine de supermarchés soit à un rythme de 2 par an. La rénovation de l'essentiel du parc de magasins anciens dont l'aménagement vétuste ne répond plus depuis longtemps aux normes de la distribution moderne. La croissance de l'activité a été essentiellement portée par le mouvement de rénovation des anciens magasins, et n'a enregistré qu'une augmentation de part de marché d'à peine un 1% par an, passant de 5% en 2000 à près de 15% en 2010. Le processus de rénovation du parc ancien étant en voie d'achèvement, la faible croissance de la dernière décennie risque de ralentir si un mouvement de création de nouveaux points de vente n'est pas lancé dans les prochaines années ». Au rythme de croissance de la décennie 2000 / 2010 ajoute M Zrelli, l'objectif de 50 % de part de marché, initialement assigné pour 2016, et actuellement reporté pour 2020, ne pourra être atteint que dans plus de 30 ans. A titre indicatif, notons que la part de marché de la distribution moderne (hypermarchés, supermarchés et superettes) représentait en moyenne dans 20 pays de l'Europe de l'Ouest : 74 % en 1980 et plus de 90 % en 2008.Tout en approuvant tous les efforts visant la modernisation du commerce traditionnel, la Chambre Syndicale des Grandes Surfaces exprime sa pleine disposition à engager tous les efforts nécessaires pour intensifier la croissance du secteur en vue d'une meilleure contribution au développement de notre économie, à la création d'emplois et à la préservation du pouvoir d'achat du citoyen ». Il est vrai que la grande distribution gagne du terrain en Tunisie. Mais plusieurs barrières bloquent encore le développement du secteur depuis plusieurs années notamment les difficultés à obtenir les autorisations administratives, à accéder au foncier, à trouver des profils qualifiés qui ralentissent le développement du secteur, limitent l'arrivée de capitaux et du savoir-faire étrangers. Kamel BOUAOUINA
L'importation du lait turc résoudra-t-elle le problème de la pénurie ? Le lait se fait de plus en plus rare dans nos commerces en cette période hivernale où cette matière est beaucoup prisée par les ménages. Aucune bouteille de lait n'était disponible dans la grande majorité des commerces. La pénurie est là depuis le début du mois mais la crise est devenue criarde depuis quelques jours. On ne trouve plus une bouteille de lait, ni chez l'épicier du quartier, ni dans les grandes surfaces. Cette année, ledit stock, de 37 millions de litres de lait, a été épuisé très tôt. Les quantités proposées quotidiennement dépassent les besoins de consommation moyenne tandis que certains revendeurs ont tendance à avoir recours aux circuits de distribution parallèle, chose qui a un impact direct sur la disponibilité du lait. Les quantités actuelles ne répondent pas aux besoins de la population soit 1.500.000 litres. On est actuellement à 1, 3 million. On n'est pas arrivé à une situation d'équilibre. La pénurie de lait persiste jusqu'à ce jour et le problème devient lancinant pour le consommateur. Le directeur du commerce intérieur, Khaled Ben Abdallah explique à la TAP que «l'importation hebdomadaire de lait de Slovénie, dont la quantité varie entre 250 et 300 mille litres, n'a pas eu lieu cette semaine, en raison des festivités de fin d'année, en Europe. D'ici le début de la semaine prochaine, cette importation sera effectuée, ce qui permettra de résoudre, en partie, le problème du manque de lait. Parallèlement à cela, le ministère du commerce a accordé des autorisations à des sociétés privées de commerce international pour l'importation de 4 millions de litres de lait supplémentaires, de Turquie, et ce, à partir du 10 janvier courant. Ces entreprises bénéficieront de l'exonération des droits de douane et de la TVA, à dessein d'aligner le prix du lait importé sur celui de la production locale ».Mais cette importation du lait turc résousra-t-elle cette pénurie qui persiste encore ? Faut-il revoir les circuits de distribution de cette denrée alimentaire et mettre fin à cette vente conditionnée?