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« Patrimoine spolié, patrimoine récupéré »
Exposition au musée de Carthage (15 janvier-31 mars 2013)
Publié dans Le Temps le 17 - 01 - 2013


Des leçons à retenir... !
Tous les Tunisiens, toutes tendances confondues et quelles que soient leurs tendances politiques ou idéologiques, ressentiront une grande émotion traduite en rage, amertume et tristesse lorsqu'ils découvriront à quel point, on a été dupés par l'inconscience et l' ‘ignorance du clan mafieux qui gouvernait le pays, pillant ainsi sa richesse et sa mémoire, jusqu'à son patrimoine...
c'est ce que nous avons ressenti à notre tour, en parcourant l'actuelle exposition au musée de Carthage, inaugurée mardi dernier par le président de la République, en présence du ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk et des membres du Gouvernement provisoire.
Tenue en ce début d'année, (15 janvier-31 mars 2013), à l'occasion du deuxième anniversaire de la révolution, l'exposition « Patrimoine spolié, patrimoine récupéré » porte sur une sélection de 93 pièces archéologiques parmi 350 autre pièces dissimulées puis récupérées dans les palais et demeures de Ben Ali et ses proches à Sidi Dhrif, Sidi Bou-Saïd, Carthage, Hammamet et la Soukra.
Cette exposition est le fruit d'un travail minutieusement effectué par l'Institut national du Patrimoine, en collaboration avec l'Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle et grâce à une équipe pluridisciplinaire formée de chercheurs, d'universitaires et de techniciens pour réaliser un projet urgent qui répond à des préoccupations scientifiques (archéologie et histoire de l'art), muséographiques et artistiques.
Rappelons -nous de ces images transmises sur nos écrans au moment de la Révolution, juste après la chute de l'ancien régime; scandaleuses mages tournées dans les intérieurs des palais de Ben Ali et ses proches après leur fuite. Les chambres à coucher, les salons, les jardins et les piscines de leurs résidences à Carthage, Sidi Dhrif, Sidi Bou- Saïd et la Soukra, étaient décorés d'objets archéologiques et de mobiliers anciens de toutes sortes. D'autres objets destinés à être écoulés, explique Adnan Louhichi, directeur de l'INP, étaient stockés dans les sous-sols de ces palais. Et d'ajouter que de tels agissements sans scrupules ne pouvaient se faire sans complicités internes et le recours à des réseaux mafieux, dénoncés grâce à la mobilisation des bonnes consciences de l'Institut national du patrimoine qui a établi un inventaire fournissant des preuves fort compromettantes car une partie du mobilier saisi comportait encore les numéros d'inventaire des musées et des réserves de l'INP.
Pour Mehdi Mabrouk, ministre de la culture, « la présente exposition se range moins dans la catégorie des grandes exhibitions muséographiques qu'elle ne signe le retour au patrimoine national de pièces auparavant spoliées et illégalement soustraites au domaine public. Patrimoniale par son sujet, politique par son message, « Patrimoine spolié, patrimoine récupéré » participe de l'effort national de redressement et de reprise en main du pays... »
Selon Abdellatif Mrabet, chargé de mission à l'INP, « quand bien même atypique, l'exposition n'en reste pas moins exceptionnelle car au-delà de sa portée culturelle, elle constitue par ces temps de révolution et de réparation un fort message de patriotisme et d'engagement au service du pays et de son patrimoine. »
Samir Aounallah, commissaire de l'exposition et directeur des musées estime que l'opération n'a pas été de tout repos. La mise en place d'une exposition pareille et l'élaboration d'un riche et impressionnant catalogue qui rassemble les notices scientifiques des pièces exposées, sont des tâches complexes puisqu'il s'agit d'identifier des pièces de différentes dimensions, qui proviennent de divers horizons et qui appartiennent à des époques allant de la haute Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine : du VIIème siècle avant J. C. jusqu'à nos jours. Les deux collections qui forment l'épine dorsale de cette exposition, sont celles qui proviennent surtout du palais de Sidi Dhrif et de la maison de S. El Materi à Hammamet.
Ces deux collections présentent des bijoux et céramique fine de très grande beauté : cruches, petite amphore et vases à figurines datant des Vème, IVème et IIIème siècles avant J. C. ; des figurines racontant des légendes, comme le combat d'Hercule et du lion de Némée, ou des scènes de la vie quotidienne romaine.
Dans la collection de céramique, on retiendra en particulier, le vase statuette de la vieille femme ivre dont on connait seulement quatre exemplaires en Tunisie. Dans le domaine du statuaire, deux pièces retiennent l'attention : une statuette en bronze de Dionysos tacquiner une panthère et la partie inférieure d'une statue de Vénus, défigurée pour être utilisée comme vasque, qui a été retrouvée chez le gendre de Ben Ali, S. El Materi.
La collection des stèles funéraires, épigraphes ou non, à peu près une quinzaine est assez riche. Le répertoire iconographique est bien attesté dans le nord et le centre-ouest tunisien ; Les éléments du décor architectonique, en particulier des chapiteaux et des corbeaux, appartiennent aux époques romaines, puniques et hafsides. Enfin, une riche et belle collection de bois et de meubles, essentiellement des coffres de voyage, servant au rangement des habits, bijoux etc...
Ouverte au public jusqu'à la fin du mois de mars prochain, « Patrimoine spolié, patrimoine récupéré » signifie que les Tunisiens se réapproprient maintenant leur patrimoine, revendiquant sa conservation et sa mise en valeur. Quant à nos instances compétentes, elles doivent retenir les leçons du passé pour que de tels crimes ne se reproduisent plus et réfléchir sur les mesures de protection d'un patrimoine aussi riche que le nôtre.


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