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La Tunisie entre Jebali qui unit et Ghannouchi qui désunit
Publié dans Business News le 07 - 02 - 2013

Les Tunisiens sont encore sous le choc de l'assassinat du militant et grand leader politique de l'opposition, Chokri Belaïd, tombé sous les balles alors qu'il s'apprêtait à se rendre au siège de l'UGTT pour rencontrer le secrétaire général de la Centrale syndicale et discuter avec lui des modalités d'établissement d'un débat national.
L'assassinat de Chokri Belaïd a créé une onde de choc tellement puissante que toute la classe politique et les composantes de la société civile, voire le commun des citoyens, sont persuadés que rien ne sera plus comme avant.
Les positions énergiques et rapides prises par l'opposition, plus solidaire que jamais, et la mobilisation spontanée de dizaines de milliers de Tunisiens à travers tout le pays semblent avoir convaincu Hamadi Jebali, chef du gouvernement, de prendre des décisions à la mesure de la gravité de l'heure et de la situation. Hélas, le mouvement d'Ennahdha qui s'agrippe au pouvoir quitte à mettre le pays à feu et à sang.
C'est ainsi, que dans la journée même, et juste après les décisions fermes et logiques prises par les différents partis démocrates, Hamadi Jebali s'est adressé au peuple pour annoncer sa décision, « prise en son âme et conscience et sans l'aval d'aucun des partis politiques », de former un nouveau gouvernement restreint et composé de personnalités indépendantes, technocrates et compétents et qui s'engagent à ne pas se présenter aux prochaines élections qui seront tenues dans les plus brefs délais.
M. Jebali a précisé qu'il s'agira d'un cabinet pour la gestion des affaires courantes durant ce qui reste de la période transitoire.
Si l'opposition a accueilli favorablement cette initiative tout en appelant à un complément de consultations avec la classe politique, le parti d'Ennahdha, par le biais de son porte-parole l'a rejetée et estime qu'il est possible de continuer à diriger le pays par la Troïka.
Or, logiquement, M. Jebali, en tant que chef du gouvernement, est le mieux placé pour conclure que son équipe a échoué dans sa mission de mener le pays à bon port en cette deuxième étape transitoire. Une conclusion à laquelle sont parvenues les différences forces démocratiques, politiques et de la société civile, à la veille du 23 octobre 2012.
Nombreuses étaient les voix qui s'étaient élevées pour dire que la légitimité électorale était terminée et qu'il fallait céder la place à la légitimité consensuelle et fonctionnelle. Une approche qui avait bien marché et réussi lors de la première phase provisoire sous le gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
Ainsi, Hamadi Jebali semble avoir réalisé, peut-être tardivement comme le signalent certains, la gravité de l'heure et la nécessité de prendre des mesures exceptionnelle pour une situation exceptionnelle, d'où sa décision en dehors des complications que nécessiterait le respect des rouages constitutionnels.
Le chef du gouvernement bénéficierait, selon les dernières données, de l'appui du bloc démocrate au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC), alors que son parti Ennahdha continue à être intransigeant et à exiger le respect de ce qu'on appelle « la petite constitution » portant organisation provisoire des pouvoirs.
Les députés du parti islamiste vont jusqu'à réclamer la mise en disgrâce de M. Jebali et de demander au président de la République de désigner une nouvelle personnalité, toujours d'Ennahdha, pour former un nouveau gouvernement.
Devant cette évolution, plusieurs remarques s'imposent. Les Nahdhaouis semblent oublier que les textes de la petite constitution ont été mis au point et votés, sur mesure, par la majorité à l'époque de la Troïka. Ils semblent oublier que la Constituante n'a réussi, jusque-là, aucune des missions qui lui incombe, à savoir l'élaboration de la Constitution, la mise en place des trois principales Instances (élections, magistrature et information), l'adoption d'un système politique et d'un code électoral…
Les Nahdhaouis s'agrippent au pouvoir en croyant à des illusions qu'ils veulent imposer à la Tunisie au nom de la dictature du vote et de la majorité. Les Nahdhaouis semblent être inconscients des dangers qui menacent tout le pays. Des dangers contre lesquels toutes les parties politiques mettent en garde, mais que seuls les Nahdhaouis (avec les CPR) ne voient pas ou font semblant de ne pas voir.
C'est à croire que pour les Nahdhaouis, ou du moins l'aile obéissant aux ordres du « guide » Rached Ghannouchi, l'assassinat de Chokri Belaïd est un fait divers banal et que les choses reprendraient leurs cours normal, quelques jours après !
Ces Nahdhaouis de Rached Ghannouchi semblent oublier que la Seconde guerre mondiale a eu pour étincelle un assassinat politique, que les différentes guerres civiles (Liban, Algérie,…) ont été déclenchées suite à un assassinat politique.
Les Nahdhaouis semblent poursuivre leur fuite en avant et leur comportement arrogant croyant qu'ils sont vraiment majoritaires en Tunisie, un « mensonge » auquel ils continuent à croire malgré les démonstrations populaires spontanées.
Hamadi Jebali a compris ce qu'il doit faire pour faire unir les Tunisiens et il n'a pas hésité à mettre dans la balance tout son avenir au sein d'Ennahdha. C'est parce qu'il s'est montré, finalement, à la hauteur de la situation exceptionnelle et en véritable homme d'Etat que l'opposition et autres forces de la société civile le soutiennent.
Mais Ennahdha se montre, de nouveau, sous son vrai jour, en observant une attitude figée et en continuant à s'attacher aux chaises et à s'approprier le gâteau (pour reprendre le terme de Moncef Marzouki). L'objectif évident étant de garantir la chance de leur parti à gagner le prochain scrutin. Une démarche que suit Moncef Marzouki qui utilise les rouages et les mécanismes de l'Institution de la présidence de la République à des fins électorales, le mauvais exemple venant, ainsi, d'en haut.
Il est impératif que chaque partie assume les responsabilités de ses positions. Et par ses dernières positions, Ennahdha de Rached Ghannouchi, assumera devant l'Histoire, les retombées de son arrogance qui risque de plonger le pays dans le chaos et le vide.
Hamadi Jebali l'a compris et a réagi en conséquence en homme responsable. Reste maintenant à convaincre Rached Ghannouchi et sa bande et les ministres opportunistes du gouvernement qui s'agrippent à leurs sièges. Tous privilégient l'intérêt personnel et partisan à l'intérêt national. Mais vu la mobilisation de la société civile, des médias et de l'opposition, la partie leur sera difficile.


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