Le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, s'est entretenu, hier, au Palais du Gouvernement, à la Kasbah, avec les ambassadeurs d'Egypte, Ayman Moucharafa, du Maroc, Néjib Zerouali, et d'Algérie, Abdelkader Hajjar, à Tunis. Le diplomate égyptien a déclaré, à l'issue de la rencontre, qu'il a passé en revue avec le chef du gouvernement, l'évolution de la situation politique en Tunisie et les initiatives que Jebali compte entreprendre à l'avenir. Il s'est dit convaincu de l'aptitude du peuple tunisien à dépasser les problèmes conjoncturels et les difficultés politiques, après des années de dictature. L'ambassadeur égyptien a exprimé le refus de toute ingérence extérieure dans les affaires politiques tunisiennes et égyptiennes, notamment, de la part des Etats occidentaux. De son côté, le diplomate marocain a fait part de la condamnation de son pays du « crime abominable » commis contre Chokri Belaid soulignant que le Maroc est attentif aux répercussions de ce crime sur la situation en Tunisie. L'entretien a été l'occasion pour lui de prendre connaissance de l'initiative du chef du gouvernement et des positions des partis sur cette question. Il a exprimé la solidarité du Maroc avec le peuple tunisien soulignant la volonté de son pays de mettre ses expériences au service de la Tunisie notamment dans le domaine de la transition démocratique. Pour sa part, l'ambassadeur algérien a déclaré avoir pris connaissance des grandes lignes et des objectifs de l'initiative de Hamadi Jebali concernant la formation d'un gouvernement afin de dépasser la crise actuelle.Il a souligné l'importance accordée par les deux pays à l'échange des points de vue sur les questions cruciales qu'implique les relations solides et profondes liant les deux Etats et les deux peuples frères.
Le Secrétariat général du gouvernement : Les associations doivent rendre compte des dons reçus Le secrétariat général du gouvernement a appelé, hier, les associations à rendre compte des aides et des dons reçus par des parties étrangères et à signaler leur montant et leur provenance. «Toutes les associations sont tenues de publier la nature des aides et dons étrangers et d'en révéler la provenance, le montant ainsi que les motifs de leur octroi dans la presse écrite et sur le site web de l'association, si elle en possède un, dans un délai d'un mois à partir de la date de la demande ou de l'octroi», précise un communiqué du secrétariat général du gouvernement. Cet appel vise à rappeler les responsables d'associations à la nécessité de se conformer aux dispositions du décret-loi n°88 de l'année 2011, en date du 24 septembre 2011 régissant les associations, précise-t-on de même source. «Toute infraction aux dispositions de ce décret-loi est passible de sanctions prévues par l'article 45 dudit décret-loi et ce, conformément aux procédures d'avertissement, de suspension de l'activité de l'association voire de sa dissolution », lit-on dans le communiqué. Le secrétariat général du gouvernement a souligné que toutes les associations tunisiennes, ainsi que les filiales des associations étrangères bénéficiant d'aides et de dons étrangers sont appelées à « se conformer entièrement aux dispositions du décret-loi n°88 de l'année 2011».
L'UTICA soutient la décision de former un gouvernement de compétences nationales «La décision du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, de former un gouvernement de compétences nationales ne manquera pas d'aider la Tunisie à sortir de la crise qu'elle traverse actuellement », estime l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat(UTICA). Dans une note adressée, lundi, au chef du gouvernement provisoire, la centrale patronale avait mis en garde contre les répercussions négatives du vide politique et de la violence sur la situation économique et générale de la Tunisie ainsi que sur l'image du pays à l'extérieur. L'UTICA, qui a été consultée par Hamadi Jebali, au sujet de la formation d'un gouvernement de compétences nationales, avait également mis l'accent, dans sa note, «sur la légitimité des institutions tunisiennes élues ». Dans un communiqué publié, hier, la centrale patronale a souligné la nécessité de mettre en place un plan d'action clair concernant les prochains rendez-vous politiques, insistant sur l'enjeu de parachever dans les plus brefs délais, la rédaction de la nouvelle constitution. L'UTICA a appelé à « fixer la date et à organiser les prochaines élections, le plutôt possible, ce qui permettra de clarifier la vision pour tous les acteurs politiques et économiques ». La note de la centrale patronale a, par ailleurs, rappelé qu'au cours de la dernière période, «le rendement de certains ministères techniques était faible ». « Le rapport avec ces ministères n'a pas permis de résoudre les problématiques soulevées », précise encore la même source, ajoutant que ces structures (ministères techniques) ont besoin de compétences, seules à même de permettre la résolution, dans les plus brefs délais, des problèmes soulevés ». L'UTICA a proposé d'organiser un débat national portant sur « la situation économique», avec la participation de toutes les parties politiques, économiques et sociales ainsi que les composantes de la société civile. L'objectif est d'élaborer un programme de travail urgent visant le sauvetage de l'économie nationale. Il s'agit, précise encore la centrale patronale, d'œuvrer en vue de regagner la confiance des investisseurs tunisiens et étrangers et de réfléchir à la possibilité d'organiser une compagne médiatique élargie visant à soutenir l'image de la Tunisie à l'étranger en tant que destination touristique et d'investissement. L'UTICA a, par ailleurs, appelé « à mettre en place des solutions urgentes pour faire face au phénomène de la violence physique et verbale et d'œuvrer en vue d'élaborer un code de conduite entre les partis politiques et les organisations nationales appelés à s'engager à refuser toutes les formes de violence.
L'Union pour la Tunisie : l'initiative de Jebali «un pas sur la bonne voie» L'Union pour la Tunisie a affirmé, lundi, que l'initiative du chef du gouvernement provisoire pour former un gouvernement de « compétences » est « un pas sur la bonne voie », d'autant qu'elle intervient en réponse à l'appel à « la neutralité des ministères de souveraineté ». Un tel gouvernement ne favorise pas le recours aux quotas politiques et les calculs électoraux puisque ses membres sont dans l'obligation de ne pas se présenter aux prochains rendez-vous électoraux, précise un communiqué publié, lundi, au terme d'une réunion des cinq dirigeants de l'Union. L'Union pour la Tunisie est un front politique et électoral, constitué lundi 11 février. Il est composé du mouvement Nidaa Tounès, du Parti Républicain (Al-Jomhouri), de la Voie démocratique et sociale (Al-Massar), du Parti Socialiste (PS) et du Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD). «Le succès de cette initiative est tributaire de l'élargissement du dialogue à tous les partis et organisations de la société civile ainsi qu'à l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), un dialogue élargi concernant le programme et la composition de ce gouvernement », souligne l'Union. L'Assemblée nationale constituante, estime l'Union, a beaucoup « perdu de sa légitimité » et a besoin d'une nouvelle « légitimité consensuelle » pour qu'elle puisse achever l'écriture et l'adoption de la Constitution, et promulguer le code électoral dans un délai ne dépassant pas les trois mois. Après avoir rappelé la situation de « crise politique, économique, sociale et sécuritaire que vit la Tunisie, «dû notamment à l'échec de la politique de la Troïka dans la gestion de la deuxième période de transition », l'Union pour la Tunisie a appelé à la nécessité de sortir de cette crise. «La situation de crise ne peut plus durer. Il faut garantir la sécurité, faire face aux appels à la violence et à la discorde, placer le maintien de l'ordre sous le contrôle de l'appareil sécuritaire de l'Etat uniquement et dissoudre toutes les milices dont les ligues de protection de la révolution », propose l'Union. L'Union a appelé, également, toutes les forces démocratiques et tous les Tunisiens à l'unité