Al Majd : pas de candidature pour le prochain remaniement Le président du parti Al-Majd, Abdelwaheb El-Heni, a appelé hier l'exécutif, parmi les ministres du nouveau gouvernement et la présidence de la République, à ne pas se porter candidat lors des prochaines élections. «Il est impératif d'interdire la candidature aux prochaines élections de ceux qui ont occupé des fonctions ministérielles, consultatives ou administratives, y compris au plan local et à l'institution de la présidence de la République», a dit M. El-Heni lors d'une conférence de presse tenue hier après-midi à Tunis. Sans exclure qu'il accepterait de faire partie de tout gouvernement, le président du parti Al-Majd a appelé ceux qui feront partie du prochain gouvernement de démissionner de leur parti, de s'interdire toute activité politique durant leur mandat et de déclarer la totalité de leurs biens et ceux de leurs famille, a-t-il dit. «La compétence et le sens de la responsabilité» doivent être la condition pour faire partie du prochain gouvernement, a-t-il encore estimé. Il a ajouté que le pays traverse «une conjoncture extrêmement difficile» qui commande de réaliser un consensus national, indiquant que l'assassinat du leader Chokri Belaïd a détruit les piliers de l'Etat et constitue une menace pour la paix et la sécurité sociales. Il a aussi appelé l'Assemblée constituante à aplanir les difficultés devant le prochain gouvernement et à se limiter à sa mission constitutive, dont particulièrement la rédaction de la Constitution. «Aucun gouvernement ne peut réussir la prochaine étape sans avoir auparavant œuvré à assurer un climat social et économique fondé sur la stabilité et l'amélioration de la situation sécuritaire», a-t-il encore soutenu. Ennahdha parle de « compétences politiques » Le membre du bureau politique du mouvement Ennahdha, Riadh Chaïbi, a déclaré, hier, à l'agence TAP, qu'Ennahdha examinait avec d'autres partis la formation d'un gouvernement consensuel composé de compétences politiques. Chaïbi a indiqué que son parti rejetait la proposition du chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, de former un gouvernement restreint composé de technocrates, proposant comme alternative un gouvernement de compétences politiques. Le mouvement mène, actuellement, des concertations à ce sujet avec ses partenaires, dans la coalition au pouvoir (CPR et Ettakatol), a-t-il dit. Chaïbi a affirmé la volonté d'Ennahdha d'élargir les consultations à d'autres partis ouverts au dialogue, précisant que la décision du CPR (Congrès pour la République) de geler le retrait de ses ministres du gouvernement, pour une semaine, a été prise à la lumière de ces discussions. Concernant les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Justice, Chaïbi a indiqué que toutes les questions étaient soumises au débat, pour parvenir à une solution consensuelle. Nida Tounès : oui, en hâtant la nouvelle Constitution Nida Tounès considère la décision de Hamadi Jebali de former un gouvernement de technocrates comme «un pas positif sur la bonne voie», relevant que «la formation d'un gouvernement d'indépendants est une revendication du parti depuis sa création». «La décision de Jebali doit être accompagnée d'un ensemble de mesures, dont en premier lieu un engagement de l'Assemblée constituante à achever l'écriture de la Constitution en avril prochain», a indiqué le porte-parole du Mouvement Lazhar Akermi. Il a, en outre, appelé à hâter la création de l'instance supérieure indépendante des élections et à la neutralité «définitive» des ministères régaliens. M. Akermi a, également, appelé à reprendre les négociations dans le cadre de la dynamisation de l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), invitant le mouvement Ennahdha à «trancher la question avec son secrétaire général et chef du gouvernement Hamadi Jebali». Maya Jeribi : une « proposition positive... » Le Parti Républicain appuie la proposition du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali de former un gouvernement de technocrates «à condition qu'elle se base sur la neutralité de l'administration, le rejet de la violence et la suprématie de la loi», a indiqué hier sa secrétaire générale Maya Jribi, plaidant également en faveur d'un consensus entre tous les acteurs politiques sur la question. «La proposition de M. Jebali est positive pour le pays et permettra de rétablir la stabilité et de le préserver de la violence et du terrorisme», a indiqué Mme Jribi dans une déclaration à l'agence TAP. Elle a appelé le chef du gouvernement à inclure, dans les concertations, la composition, la mission et la durée du mandat de gestion des affaires courantes «jusqu'à l'organisation d'élections libres et transparentes». Formant le voeu de voir le Mouvement Ennahdha soutenir le gouvernement de compétences proposé par Hamadi Jebali, Maya Jribi a indiqué que son parti se concerte actuellement avec Al-Massar, Nidaa Tounès et le Front Populaire sur la question, et que «les résultats des concertations seront dévoilés prochainement». Utap : une initiative rationnelle... L'Utap a appuyé, hier, dans un communiqué, la décision du chef de gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, de former un gouvernement de compétences nationales. Il s'agit, d'après ce communiqué, «d'une initiative rationnelle pour la concrétisation de laquelle tous les efforts doivent se conjuguer loin de toute surenchère et de tout intérêt partisan étroit». «Le pays a besoin, au cours de cette période, d'un apaisement de la scène politique et de rompre avec les conflits enfiévrés et les dissensions entre les forces politiques». L'Utap a aussi évoqué «la dégradation des indicateurs économiques et les perspectives incertaines, ce qui nécessite de mettre en place les bases de la relance économique et d'améliorer la compétence de l'appareil gouvernemental et la contribution des principales organisations dans le pays». Elle a, enfin, appelé «la classe politique, toutes tendances confondues, à s'asseoir autour d'une table de dialogue sans condition, à surmonter les conflits politiques et partisans, et à placer la sécurité du pays et sa stabilité au-dessus de toute autre considération». Wafa : la situation sécuritaire nécessite une compétence politique Le mouvement Wafa refuse la décision du chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, et soutient l'idée d'un gouvernement de compétences politiques, a affirmé, hier à l'agence TAP, son président Abderraouf Ayadi. Il a expliqué que la Tunisie passe par une «étape critique» et que la présence de compétences politiques dans le gouvernement «garantit un minimum d'efficience dans le traitement de dossiers majeurs comme la situation sécuritaire dans le pays, surtout que de grandes puissances n'attendent qu'une opportunité pour intervenir dans la décision nationale». Le comité constitutif du mouvement Wafa a, dans un communiqué publié hier, estimé que la formation d'un gouvernement qui s'engage à réaliser les objectifs de la révolution et à mettre en œuvre un programme d'action pertinent est l'unique moyen de sortir de la crise dans le pays.