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Le ministère de la Santé publique saisit la justice pour diffusion de fausses allégations concernant une étude sur l'hépatite C réalisée à Thala Encore une affaire
L'idée était de battre en brèche les rumeurs qui ont éclaté il y a quelques semaines concernant la prévalence de l'hépatite C dans la région de Thala. Le ministère de la Santé convie les spécialistes de la question pour parler du non fondé d'une information qui n'est autre, selon le ministre de la Santé publique Abdelatif Mekki, « qu'une manière de manipulation et d'intoxication de l'opinion publique et que la personne concernée sera de ce fait sera attaquée en justice.» Il a expliqué que les chiffres avancés par Lotfi Mraihi, « présentent plusieurs lacunes au niveau de la méthodologie chose qui rend non crédibles les résultats avancés. » Le conseiller du ministre Mondher Rouissi a, dans la foulée, expliqué que Lotfi Mraihi qui a envoyé une correspondance au ministre, s'y est présenté en tant que président d'un parti et non pas en tant que médecin voulant informer de la propagation d'une maladie à déclaration obligatoire. « J'ai contacté moi-même le collègue Mraihi et je lui ai demandé de fournir le ministère en informations concernant cette étude. Il a préféré en parler aux médias et jusque-là il refuse de présenter les résultats de cette étude devant un collectif de médecins spécialistes de la question. » dit-il. Un système de surveillance épidémiologique Les spécialistes présents ont relevé plusieurs manquements à cette étude. Afif Ben Salah, professeur à la faculté de médecine et chef de service à l'Institut Pasteur a avancé que « l'échantillon choisi n'est pas représentatif de la population et que l'on ne peut en aucun cas extrapoler ces résultats sur la population nationale puisque les facteurs de risque ne sont pas les mêmes. » dit-il en ajoutant que les moyens utilisés, dont les bandelettes de dépistage ne peuvent pas donner de résultats fiables. « Cela ne nous empêchera pas de considérer ce que les révélations de notre collègue Mraihi étaient une sorte de signal qui nous a permis d'enquêter sur la question en procédant à des recoupements de données provenant des centres de santé de base, les banques de sang, etc. » L'universitaire a parlé, en effet, d'un système qui permet d'opérer une surveillance épidémiologique de la maladie. 97 cas de personnes atteintes ont été enregistrés, selon Afif Ben Salah qui montre un graphique montrant que 87% des cas sont âgés de plus de 40 ans. « Cela explique le fait que les facteurs de risque étaient les mêmes pendant un temps donné, pour que la maladie frappe de la même manière ces personnes. » avance-t-il avant de conclure son intervention en faisant remarquer que « L'histoire naturelle d'une maladie change avec le temps et l'environnement. Une maladie ne doit être considérée en tant que telle mais selon des facteurs de risque et selon les déterminants de la santé qui ne sont pas les mêmes partout. » L'hépatite B n'est pas l'hépatite C « Il n'y a pas lieu de tirer la sonnette d'alarme » répondent à l'unisson les spécialistes présents qui laisseront entendre que la prévalence de la maladie à Thala se rapproche de celle enregistrée au niveau national et qui est de l'ordre de 1,6%, selon les résultats d'une étude épidémiologique réalisée en 1996 en Tunisie. Celle-ci montre, par ailleurs, que l'hépatite B existe à raison de 7,1% en Tunisie et qu'elle est localisée surtout au sud du pays. « L'Etat tunisien a remédié à l'hépatite B puisqu' un vaccin contre cette affection est inclus dans le calendrier vaccinal national. » commente Najet Belhadj professeur à la faculté de médecine, qui ajoute « Pour le cas de l'hépatite C, il faut savoir que cette affection était méconnue avant 1994. En Tunisie la maladie est notamment localisée au nord ouest et non pas à Thala uniquement. Le test prénuptial et pendant la grossesse est primordial pour être sûr de ne pas être porteur de cette affection. »dit-elle en expliquant que l'hépatite C n'est pas une maladie sexuellement transmissible, encore moins d'une manière hydrique, comme le croit à tort beaucoup d'entre nous. « Arrêtons ces fausses allégations qui détruisent des vies de couple. C'est une maladie que l'on risque de contaminer par le sang, uniquement. Il est vrai que l'hépatite C est propagée au nord ouest mais non pas à Thala uniquement du côté de Ghardima ou Ain Draham, et Jendouba. » lance Dr Najet Belhadj qui est aussi chef de service de gastrologie à l'hôpital Mongi Slim, à la Marsa. Tous les patients sont égaux face au traitement Selon elle 75% des personnes sont prises en charge par l'Etat pour traiter cette maladie. Il faudrait donc penser aux indigents qui n'ont pas les moyens de se faire soigner surtout qu'il s'agit d'une affection qui coûte énormément cher. Selon Abdellatif Mekki, « On est sur le point d'établir un partenariat avec un laboratoire médical qui nous permettra d'offrir 500 soins par an pour guérir cette maladie qui coûte quelque 40 milles dinars par personne » Et si tous les Hommes ne sont pas égaux face à la maladie, Abdellatif Mekki croit dur comme fer, du moins que c'est ce qu'il laisse entendre, que les malades devraient être égaux face à la prise en charge. « Voilà pourquoi nous étudions la possibilité d'instaurer un système de prise en charge qui permet à tous les malades, y compris les indigents, d'accéder aux services de santé. » Vaste programme. Mona BEN GAMRA
« Le ministère de la Santé publique démantèle un réseau de malversation interconnecté à l'hôpital Kassab. » déclare Abdellatif Mekki Abdellatif Mekki, ministre de la Santé publique, a relevé les défaillances humaines et les manquements aux responsabilités d e certains employés dans la santé publique qui s'apparentent au gaspillage des deniers publics doit être sanctionné. Il a considéré que ce genre de pratique relève de la malversation au niveau personnel. Il compte bien d'autres manières d'escroquer l'argent du contribuable. Il a parlé ainsi des réseaux de malversation qui fonctionnent, généralement, selon un triptyque, lequel comporte des employés de cette entreprise publique, reliés à des décideurs politiques. On apprend ainsi que le ministère a démantelé un réseau de malversation interconnecté à l'hôpital Kassab qui aurait utilisé à mauvais escient les dispositifs médicaux, les ressources humaines, le détournement des malades, etc. « L'inspection médicale a duré quelque sept mois. On a arrêté cinq employés pour le moment, on a démis un administrateur de ses fonctions, et un médecin va comparaître devant le conseil de discipline. Une enquête sera menée autour de l'Activité privée complémentaire (APC) et sur l'activité financière de l'entreprise publique concernée.» dit-il en continuant « Des personnes ont risqué gros puisqu'elles ont été menacées en cas de révélation de l'affaire. » Le ministre a parlé d'une affaire similaire ayant été démêlée à l'hôpital Hédi Chaker de Sfax où il était question de sanctionner 10 employés qui comparaîtront devant le conseil de discipline pour des affaires de malversation. » dit-il