Le Ciné-Club de Tunis organise, depuis le 02 jusqu'au 23 février 2013, à la maison de la culture Ibn Khaldoun à Tunis, un cycle cinématographique en hommage au cinéaste russe Andrei Tarkovski, en présentant quatre de ses films qui ont marqué son parcours professionnel. L'œuvre de Tarkovski met en scène le conflit entre le spirituel et le matériel, la nature et le social, l'histoire et l'individu. Elle aborde des questions aussi essentielles telles que l'identité russe, le sens de l'art et l'aliénation de la vie moderne. Le programme comporte la projection de quatre films: ''Le miroir Zerkalo'', (2 février), ''Nostalghia'' (9 février) ''Le sacrifice'' (16 février) et ''Une journée d'Andrei Arsenevitch'' (23 février). Le cinéaste suédois Ingmar Bergman disait de lui « Si Tarkovski est pour moi le plus grand c'est parce qu'il apporte au cinématographe – dans sa spécificité – un nouveau langage qui lui permet de saisir la vie comme apparence, la vie comme songe ». Né le 4 avril 1932 à Zarraje, petite ville sur la Volga, Tarkovski éprouvait une admiration sans bornes pour son père qui était poète et traducteur ainsi que pour sa mère qui lui donnait une infinie tendresse. Ce côté biographique, on le retrouve dans son film « Le Miroir ». Durant la 2ème guerre, il poursuit ses études et suit également des cours de musique et de peinture. En 1956, il étudie le cinéma dans la célèbre école VGIK. Au terme de 4 années d'études, il réalise son premier film de diplôme : « Le rouleau compresseur et le violon ». En 1962, il tourne son premier long métrage « L'enfance d'Ivan », qui raconte l'histoire d'un enfant de 12 ans mort durant la guerre. Le film remporte le Lion d'or de la Mostra de Venise et c'est le début, pour Tarkovski, de ses ennuis avec les autorités de son pays. Sentiment de nostalgie Provocateur et individualiste, c'est ainsi qu'est qualifié Tarkovski par ses pairs. Son 2ème long métrage « Andrei Roublev (1966) reste sur les étagères bien qu'il soit bien accueilli par ses confrères. Projeté hors compétition au festival de Cannes 1969, le film est sauvé de l'oubli. Tarkovski rejoint le théâtre et monte la pièce « Hamlet » de Shakespeare, puis s'exile en Italie. « Nostalghia » réalisé en 1983 est dominé par le sentiment de nostalgie qui traduit l'état d'âme de Tarkovski, loin de sa terre natale. En 1985, il part en Suède pour préparer « Le sacrifice » et découvre qu'il est atteint d'un cancer au poumon. Présenté à Cannes l'année suivante, le film reçoit le Prix Spécial du Jury. En Russie, l'influence de Tarkovski a été immense. A l'étranger, c'est Ingmar Bergman, qui le premier, reconnait en lui un autre lui-même : « Je me trouvais, soudain, devant la porte d'une chambre dont jusqu'alors la clé me manquait. Une chambre où j'avais toujours voulu pénétrer et où lui-même se mouvait pleinement à l'aise. Je me vis encouragé et stimulé : quelqu'un venait d'exprimer ce que j'avais toujours voulu dire sans savoir comment ». Après Venise et le Lion d'or pour « L'enfance d'Ivan », c'est autour de Cannes de l'honorer : deux prix spéciaux du jury pour « Solaris » (1972) et pour « Le sacrifice » (1986). En 1983, pour « Nostalghia », il obtient ex-eaquo avec l'un de ses maitres Robert Bresson (« L'argent »), le grand prix du cinéma de création. Tarkovski a réalisé en tout et pour tout huit films qui se distinguent par leur longueur et leur complexité. Il disait entre autres non sans éloquence « Bien évidemment l'artiste est passionné, mais il dilue sa passion dans les formes qu'il a créées ». Pour mieux connaitre l'importance de son œuvre, suivez la journée d'Andrei Arsenevitch, le 23 février à la Maison de la Culture Ibn Khaldoun.