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Autopsie d'un échec
Initiative d'un Gouvernement de compétences nationales
Publié dans Le Temps le 20 - 02 - 2013

«Le prochain gouvernement doit se constituer au plus tard dans deux semaines», annonce Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol
«La société civile est plus mûre que la société politique», affirme Abdejlil Bédoui, vice-président d'Al-Massar
«Les déclarations de Rached Ghannouchi vont dans le sens d'un compromis », précise Abdelwahab El Héni, secrétaire général d'Al-Majd
«Ennahdha a su comment manœuvrer», clame Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti Socialiste
Hamadi Jebali, chef du Gouvernement provisoire a annoncé, lundi dernier aux termes du deuxième round des négociations qui se sont déroulées au palais Edhiafa à Carthage, l'échec de son initiative de former un gouvernement avec exclusivement des compétences nationales non partisanes qui n'auront pas à se présenter aux prochaines échéances électorales.
C'était une option annoncée le 6 février, le jour de l'assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des Patriotes Démocrates Unifié et un des leaders du Front populaire. «Je dis en toute clarté que l'initiative telle que je l'ai présentée, c'est-à-dire un gouvernement composé de membres n'appartenant pas à des partis politiques (...) n'a pas recueilli un consensus», a-t-il dit à l'issue de pourparlers avec les chefs de partis. Il considère que son initiative a eu, au moins le mérite d'estomper la colère populaire manifestée suite à l'assassinat de Chokri Belaïd et d'avoir évité au pays de basculer vers l'inconnu. C'est tant mieux dira-t-on. Mais jusqu'à quand ces interminables consultations vont-elles durer ? La rencontre au palais Edhiafa a réuni de grands partis politiques autour d'une table de dialogue et a ouvert la voie à un nouveau à un nouveau compromis sur la composition du prochain gouvernement. Avec des propos très courtois, le chef du Gouvernement ne fait porter la responsabilité de l'échec de son initiative à aucun parti politique bien particulier. D'autres solutions doivent être examinées. Il est certain que les acteurs politiques parviendront « très prochainement à un accord qui sert l'intérêt du pays ».
Qui a poussé à cet échec ? A qui profite-t-il ? Quels enseignements en tirer ?
Verrons-nous d'autres alternatives?
Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti Socialiste, pense qu'Ennahdha a su comment manœuvrer. Il déclare au Temps, qu'il faut « tout d'abord voir l'échec tel qu'il est. Ce n'est pas un échec pour Ennahdha. C'était une manœuvre engagée dans le dessein machiavélique de détourner l'attention de l'opinion publique et de la classe politique de l'assassinat de Chokri Belaïd. C'est plutôt un échec pour la Tunisie et les forces démocratiques. Les choses doivent être abordées de manière claire. Ennahdha n'a esquissé aucune initiative et aucun pas clair qui permet de dépasser la crise politique, économique et sociale que traverse la Tunisie. Ennahdha n'a aucun sens de l'intérêt de la Tunisie. Pourquoi voulez-vous qu'elle fasse un pas en arrière ? Elle refuse tout partage. Elle n'a jamais été encline à une négociation sur la transition démocratique. Elle veut s'accaparer et maîtriser toute la situation et tenir les rênes du pouvoir en attendant la prochaine échéance électorale. Rached Ghannouchi l'a dit de façon claire : nous sommes au pouvoir et personne ne peut nous déloger. Hamadi Jebali a dit que le mérite de son initiative est d'avoir sauvé le pays. Ennahdha a réussi sa manœuvre. Bravo pour elle. Que les Démocrates et le peuple tunisien prennent garde à ne plus tomber dans un piège tendu qui peut leur coûter très cher ».
Abdelwahab El Héni, secrétaire général du Parti Al-Majd, explique l'échec de l'initiative de Hamadi Jebali par l'immaturité de la classe politique. Il affirme au Temps : « les partis au pouvoir ont tout fait pour affaiblir la position du chef du Gouvernement. Nous avons entendu des réactions irresponsables de certains membres du Gouvernement qualifiant son initiative de mauve. La Troïka s'est liguée contre Hamadi Jebali. Son initiative est déjà derrière nous. Les déclarations de Rached Ghannouchi vont dans le sens d'un compromis autour des conditions de Hamadi Jebali. A Al-Majd, nous avons toujours considéré que le mot compétences nationales inclut forcément aussi bien les compétences politiques que techniques. Le 2ème principe de la doctrine Jebali qui rejoint dans ce sens celle de Béji Caïd Essebsi est que les ministres ne se présenteront pas pour les prochaines élections. Les déclarations de Ghannouchi vont dans le sens de notre position. Il fallait le faire plutôt pour sauver l'image de marque du pays ».
Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, précise que « Hamadi Jebali est arrivé à un résultat : les quatre ministères de souveraineté y compris l'Intérieur, seront confiés à des personnalités neutres. Pour les autres départements qui seront dirigés par des personnalités partisanes, aucun ministre n'aura le droit d'intervenir sur les plateaux de télévision pour parler de son parti. Aucun d'entre eux n'aura le droit de présenter sa candidature aux prochaines élections. Dans les négociations, il faut faire des compromis. Ennahdha qui tenait aux ministères de souveraineté est arrivée à la conclusion qu'il faut faire machine arrière. C'est positif. Beaucoup de défis sont devant nous, comme la lutte contre la violence. Les Ligues de protection de la Révolution peuvent exprimer leurs positions, mais n'ont pas à intervenir pour empêcher des réunions publiques. Tout le monde doit s'écarter de la violence. Le Gouvernement doit s'élargir à plus que les 3 composantes actuelles. Les partis qui ont participé au dialogue ont pu s'entendre sur la neutralité des ministères de souveraineté. Il faut mettre la main dans la pâte et cesser d'observer du dessous de la colline. Les priorités actuelles touchent à la cherté de la vie. Il faut des compétences nationales pour améliorer le rendement des ministères. En période de mise en place des fondations de l'Etat, il ne faut pas qu'un seul parti gouverne. Il faut penser à l'intérêt national. La séparation entre partis politiques et Etat est fondamentale. Le dossier des hommes d'affaires interdits de voyage doit être résolu. La machine économique doit reprendre son mouvement normal. Le prochain gouvernement doit se constituer au plus tard dans deux semaines ».
Abdejlil Bédoui, vice-président d'Al-Massar est très déçu par la classe politique. Il affirme au Temps que « nous sommes dans une situation de blocage. La proposition de Hamadi Jebali, d'un gouvernement de compétences nationales est la suite de l'échec du gouvernement partisan. Le blocage actuel est le produit de la position d'Ennahdha qui veut maintenir la logique partisane qui a échoué. On va revenir à une ancienne formule qui n'a pas fait ses preuves. Le panachage n'est pas une vraie alternative. Ils n'arrivent pas à formuler une position claire vis-à-vis des ministères de souveraineté. Ils n'affirment pas qu'ils renoncent à ces ministères. La crise dure dans un contexte qui ne cesse de se dégrader et dans un climat explosif sur le plan sécuritaire. C'est l'irresponsabilité et l'inconscience d'Ennahdha qui vont mener le pays à la catastrophe. Ils ne veulent pas renoncer au butin et au pouvoir. Ils ne sont plus confiants dans l'adhésion du peuple pour qu'ils puissent affronter les prochaines élections. Ils sont malintentionnés. Ils sont dans une position de faiblesse et veulent influencer l'opération électorale. Nous n'avons pas une classe politique mûre et à la hauteur de l'évènement. La société civile s'avère plus mûre. L'UGTT a arrêté des mouvements de grève tenant compte de la situation délicate que connaît le pays. L'UTICA est prête à négocier un blocage des prix. L'initiative de Hamadi Jebali a gagné l'appui de la société civile. Le blocage est au niveau de la société politique incompétente et subjective. Nous sommes dans une situation dramatique et paradoxale qui ne sert pas les intérêts du pays ».

Hassine BOUAZRA

Ennahdha ne ferme pas la porte du dialogue, affirme la constituante Farida Laâbidi
La constituante et membre du conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, Farida Laabidi, a expliqué que son parti « préfère que le remaniement n'englobe pas le ministère de l'Intérieur ni celui de la Défense nationale vu la situation spécifique que traverse le pays et les efforts consentis par ces deux départements pour préserver la sécurité et la stabilité dans le pays ».
L'élue de l'Assemblée nationale constituante (ANC) a confié, hier, par téléphone, à l'agence TAP, que Ennahdha n'a pas fermé la porte du dialogue s'agissant du remaniement ministériel au niveau de tous les départements et, notamment, les ministères de souveraineté et que les positions et suggestions de leurs partenaires font l'objet de concertations.
Farida Laabidi a écarté l'éventualité d'une démission du chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, avancée par certains médias, se disant optimiste quant à « l'esprit positif dans lequel s'est déroulé le dialogue entre les composantes de la scène politique » et confiante en la conscience de « l'élite et des acteurs politiques de l'impératif de placer l'intérêt du pays au dessus de toutes autres considérations ».

Standard and Poor's baisse la note souveraine de la Tunisie à BB-
L'agence de notation américaine Standard and Poor's, a annoncé hier dans un communiqué avoir baissé d'un cran la note souveraine de la Tunisie à "BB-" contre "BB", assortie d'une perspective négative, en raison de la crise politique qui secoue le pays.

Le bureau politique du CPR refuse toutes les démissions
Abbou toujours secrétaire général du parti
Le secrétaire général adjoint du parti du Congrès pour la République (CPR), Imed Daimi a assuré que « Mohamed Abbou occupe encore le poste de secrétaire général du parti » et que le bureau politique du CPR a « décidé de refuser toutes les démissions qui lui ont été soumises ».
Daimi a fait savoir, hier, dans une déclaration à l'agence TAP, que les membres du bureau politique du CPR ont convenu dans leur récente réunion de « poursuivre les concertations avec leur partenaires au pourvoir en vue de former un gouvernement de coalition ».
S'agissant de la décision du bureau politique de ne prendre en considération aucune démission, Daimi a expliqué que cette mesure « s'inscrit dans le cadre de la préservation de l'unité du parti et d'une volonté de dépasser la crise ».

L'UGTT appelle les partis politiques à placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus des intérêts partisans
Le Secrétaire Général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Houssine Abassi a appelé hier les partis politiques et particulièrement ceux qui ont refusé la constitution d'un gouvernement de compétences à être conscients de la gravité de la conjoncture que traverse la Tunisie et à placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus des intérêts sectaires et partisans.
"Les concertations concernant le remaniement ministériel ont pris beaucoup de temps. Une situation qui ne devrait pas se poursuivre car chaque retard fait perdre à la Tunisie une occasion précieuse" a déclaré M. Abassi à l'issue de sa rencontre hier avec le Chef du Gouvernement provisoire, Hamadi Jebali.
"La situation sécuritaire, économique et sociale est difficile. Le pays ne peut plus attendre davantage", a-t-il estimé affirmant la nécessité de placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus des intérêts partisans.
Commentant la position de l'UGTT concernant l'initiative de Jebali pour constituer un gouvernement de compétences nationales, M. Abassi a soutenu que l'Organisation syndicale soutient cette proposition considérée comme une issue à la situation que connaît le pays particulièrement suite aux incidents du 6 février dernier avec l'assassinat du militant Chokri Belaïd.
Le Secrétaire Général de l'UGTT a aussi évoqué dans sa déclaration le dialogue national organisé en octobre dernier affirmant que l'UGTT était sur le point d'organiser cette semaine un deuxième congrès de dialogue national mais ce projet a été reporté en raison de la situation dans le pays.
"L'UGTT n'est pas partie prenante dans l'actuel gouvernement et n'en fera pas partie", a expliqué M. Abassi indiquant que le rôle de l'organisation syndicale consiste à rapprocher les points de vue pour surmonter la situation dans laquelle se trouve actuellement le pays appelant à "l'élaboration d'une feuille de route claire qui rassure les tunisiens concernant l'étape à venir".


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