"Une déclaration de principe" pour des relations pacifiques entre les partis politiques a été signée, hier après-midi, à Tunis, lors d'une rencontre-débat organisée par la Fondation Konrad Adenauer, l'Institut de presse et des sciences de l'information et l'Institut arabe des droits de l'homme (IADH). Ce document qui a été, jusqu'ici, paraphé par un total de 27 formations politiques, constitue le couronnement d'une initiative mise en route par l'IADH depuis plusieurs mois. Il représente une étape importante dans la réalisation du plus large consensus politique possible autour d'un engagement moral rejetant la violence, d'après le président de l'Institut arabe des droits de l'homme, Abdel Basset Ben Hassen. Après la finalisation des textes et principes, la déclaration reste tributaire d'une action juridique et institutionnelle et d'une sensibilisation que l'IADH, conformément à sa fonction essentielle, tente de concrétiser dans la mesure du possible, d'après Ben Hassen. Pour sa part, Ahmed Seddik, du Front populaire, s'est étonné que le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la République (CPR) n'aient pas paraphé cette déclaration, soulignant qu'il s'agit là d'une plateforme idoine pour la collaboration politique et d'un dénominateur commun à même de servir de point de départ pour le dialogue national. Selon cette déclaration de principe sur la collaboration pacifique entre les partis politiques, qui a été distribuée durant la rencontre, les partis signataires s'engagent à respecter l'opinion contraire, la cohabitation pacifique, l'émulation loyale et la liberté d'expression dans le respect de la loi et des principes de la République et de la paix civile. Les partis s'engagent, également, à rejeter l'incitation à la violence et le Takfir, à appliquer sévèrement les lois à l'encontre de tous ceux qui utilisent la violence ou y incitent et à diffuser la culture des droits de l'homme, de la liberté d'expression et de la protestation pacifique, sans porter atteinte à l'intégrité physique ou morale d'autrui. A ceci s'ajoutent l'impératif de l'impartialité de l'administration, de toutes les institutions républicaines, des établissements éducatifs et des mosquées afin d'en éviter l'exploitation tendancieuse et de les prémunir contre les tiraillements politiques, ainsi que le renforcement des efforts visant la mise en place de la justice transitionnelle fondée sur la connaissance de la vérité, la reddition de comptes et la réconciliation.
Habib Khedher : «Le parachèvement de l'élaboration de la nouvelle Constitution fin avril est une gageure» Le rapporteur général de la Constitution, président de la commission de coordination et de rédaction à l'Assemblée nationale constituante (ANC), Habib Khedher, a déclaré que le parachèvement de la rédaction de la nouvelle Constitution, fin avril, comme spécifié, mardi, à Genève, par le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaafar, est "une véritable gageure". Dans une déclaration faite hier, à l'Agence TAP, il a précisé qu'il "est difficile de fixer une date définitive pour l'achèvement de l'élaboration de la Constitution, vu que les diverses commissions ne sont pas encore parvenues à finir leurs travaux, après les discussions en séances plénières sur les chapitres de la constitution et également du fait que plusieurs désaccords liés au régime politique n'ont pas encore été tranchés. Il a précisé, à ce niveau, que les points de litige ont commencé à se réduire petit à petit, en comparaison avec le premier et le deuxième drafts de la Constitution qui avaient démarré avec deux projets différents comportant les visions de chaque partie de la nature du régime politique, pour ne plus représenter qu'un total de seulement dix points de divergence". Habib Khedher a, par ailleurs, indiqué que l'on s'oriente aujourd'hui vers un régime mixte, considérant que le rôle du président de la République est un rôle d'arbitrage décisif dans certaines situations, qui veille à la protection et au respect de la constitution, comme stipulé dans l'avant-projet, avec la possibilité de renforcer et de rationaliser ces prérogatives.
Larayedh favorable à l'activation des décrets-lois 115 et 116, selon Hamrouni La présidente du SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens), Néjiba Hamrouni, a déclaré, hier, que le chef du gouvernement désigné, Ali Larayedh, s'est engagé à œuvrer en faveur de l'activation des décrets-lois 115 et 116, de la mise en place de la HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle) et de la formation d'une commission indépendante chargée de l'attribution de la carte de journaliste professionnel. Hamrouni a indiqué, dans une déclaration à la presse à l'issue d'une entrevue avec Ali Larayedh, à Dar Dhiafa, à Carthage, que le vide juridique inhérent à l'absence de cette instance de régulation est, potentiellement, porteur de désordre dans le paysage médiatique. Elle a cité des des exemples d'abus dans ce domaine comme le licenciement de journalistes, la fermeture d'entreprises de presse, ou la création d'autres entreprises sans autorisation légale. S'agissant du retard dans l'annonce de la composition de la HAICA, Hamrouni a fait remarquer que des partis de la Troika cherchaient à politiser cette instance en imposant des noms, en violation des dispositions du décret-loi 116 qui interdit l'interférence des partis dans le secteur. Hamrouni a indiqué que le SNJT maintient ses candidats Rachida Neifar et Hichem Snoussi, lesquels ont été choisis selon les « normes convenues », a-t-elle précisé marquant son étonnement des réserves émises par les partis de la Troika concernant ces personnes.
«Les concertations autour de l'adhésion au groupe Wafa ne visent pas à combler le vide», affirme l'élu du groupe à l'ANC «Les concertations autour de l'adhésion de nombre de constituants au groupe « Wafa » ont été engagées, il y a longtemps et n'ont aucun rapport avec les dernières démissions », a affirmé, hier, l'élu du groupe à l'Assemblée nationale constituante Rabiî Abdi. Les concertations ne visent pas non plus à combler le vide ou atteindre le nombre requis de constituants pour former un groupe, comme certains le prétendent, a-t-il ajouté. Il a, à cet égard, fait état de l'adhésion du constituant Brahim Hamdi au groupe et de l'intention de deux autres élus de rejoindre le même bloc, faisant remarquer que tout constituant qui adhère aux principes, aux orientations et au règlement intérieur du parti est toujours la bienvenue. Trois membres du Mouvement Wafa ont annoncé, lundi, leur démission du mouvement et de son groupe parlementaire. Il s'agit des deux constituants Naceur Brahmi et Hasna Marsit et d'un membre du comité constitutif du parti Larbi Ben Hamadi.