Toujours égale à elle-même, cette femme hors pair a tenu un discours fort, courageux et plein d'enseignements, le week-end dernier sur Mosaïque FM où elle était l'invitée de l'émission « Noujoum ». Elle s'est montrée intransigeante quant à l'immixtion des groupes dits « ligues de protection de la révolution » dans le comité du festival de Boukornine dont elle a la direction. Elle s'est montrée très déterminée à barrer la route à des « individus qui n'ont rien à voir avec la culture ni de près ni de loin ». Elle a, également, rappelé leurs tentatives de l'année dernière de saboter le festival et qui visaient, selon elle, à le récupérer de force. Lutter contre l'hydre obscurantiste Donc, ces manœuvres réitérées s'inscrivent dans un projet idéologique non déclaré et commandité par les Islamistes au pouvoir qui veulent instaurer « l'obscurantisme dont les manifestations se diversifient ces jours-ci et qu'il faut combattre à tous les niveaux et dans tous les domaines», a soutenu la dramaturge. Elle s'est dite décidée à affronter cette hydre là où elle se trouve précisant par là qu'elle n'avait pas la prétention de dire que cette lutte commençait à Boukornine qui, à ses yeux, ne constitue qu'un maillon de la chaîne et qu'un espace parmi tant d'autres s'étalant sur l'ensemble du sol national. Leila Toubel n'a pas mâché ses mots quand l'animateur de l'émission lui a demandé si elle acceptait la participation au festival d'« artistes nahdhaouis » dont « Psyco M », « Impossible ! », a-t-elle rétorqué. Sa position était la même vis-à-vis des chanteurs de « Mezoued » et du « Soufisme ». Là, l'animateur lui a reproché d'opposer une forme d'exclusion et d'exercer une sorte de « dictature culturelle ». Sa réponse était des plus plausibles : « cette dictature dont vous parlez était pratiquée à l'encontre de la vraie culture, celle à laquelle je crois, profondément, et celle que j'ai la vocation et le devoir de défendre. Durant les deux dernières décennies de dictature où, pratiquement, il n'y avait de place qu'à ces deux genres que vous venez d'évoquer, elle était, complètement, marginalisée et aliénée ; ma mission, au sein, du festival de Bokornine, est donc de la ressusciter afin de montrer au public qu'il existe une autre version de l'art, de l'art authentique, et après, libre à lui de choisir ce qu'il veut », a-t-elle, vivement, répliqué. Enfin, la dramaturge a affirmé que la direction du festival mettrait en place un service de sécurité constitué des jeunes de Hammam-Lif qui renforceront celui des forces de l'ordre dans le but d'assurer une meilleure protection aussi bien des artistes que des spectateurs et de les protéger contre d'éventuelles attaques de ces trouble-fête de « ligueurs ».