Difficultés financières, déficit de gouvernance outre procédures administratives assez lourdes. Les maux des entreprises publiques tunisiennes ne manquent pas. Ce fléau touche la majorité des secteurs où l'Etat est présent. Jusqu'à présent aucune initiative n'a été prise pour sauver ces entreprises. Pourquoi ? Plusieurs entreprises publiques se trouvent en difficultés financières. L'intervention de l'Etat semble plus que souhaitable, pour ne pas dire impérative. On évoque ainsi les problèmes que la Société Tunisienne d'électricité et de gaz (Steg) connaît des difficultés financières majeures. Chiffres à l'appui, le distributeur national d'électricité déplore durant ces deux dernières années un déficit annuel moyen qui dépasse 1000 millions de dinars sans prendre compte des subventions étatiques qui ont dépassé 1000 millions de dinars. Conjoncture oblige, ce déficit devrait connaître encore une augmentation cette année et ce, à cause à l'augmentation des coûts de la production de l'électricité puisque les achats des combustibles pourraient dépasser même le chiffre d'affaires de la Steg. Plus encore, en 2012, le montant des factures d'électricité et du gaz impayées par les clients de la STEG est estimé, en 2012, à 407 MDT contre 303 MDT en 2011, soit en augmentation de 34%. En 2013, la tendance est presque la même. Même constat pour la compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique de Tunisie (GCT). Ces deux entreprises publiques qui opèrent dans le secteur du phosphate. En 2012, le secteur a accusé une perte de 2 milliards de dinars. On incrimine les sit-in et les blocages des routes au niveau du bassin minier, mais on oublie également que ces deux entreprises souffrent des difficultés structurelles à l'instar du mode de gestion défaillant outre les problèmes de bonne gouvernance. La Société tuniso- indienne «TIFERT» de production d'acide phosphorique, dont l'usine est implantée dans la région de la Skhira, gouvernorat de Sfax, connaît également des difficultés financières. En effet, cette usine qui vient de lancer son démarrage effectif, a été touchée par une rupture des stocks en phosphate que la CPG devrait procurer. Ces quantités sont estimées à 1,4 million de tonnes par an. Le projet a par conséquent accusé une augmentation de son coût de l'ordre de 31 millions de dollars américains. Même constat ! Les entreprises publiques du transport connaissent le même constat. Il suffit de rappeler les difficultés que le premier transporteur national aérien est en train de connaître. Tunisair, se trouve actuellement face à une réalité compliqée. Le ministère de tutelle reste malgré tout méfiant. Tunisair souffre d'un déficit de l'ordre de 100 millions de dinars. L'augmentation des coûts des carburants et la majoration des salaires ainsi que l'augmentation de l'effectif de Tunisair a aussi compliqué la situation financière de la compagnie. Raison pour laquelle, le management de Tunisair a annoncé un plan de redressement pour sauver la compagnie. Un plan qui prévoit le retour à l'équilibre financier d'ici 2014. Un plan dont le ministre de Transport se méfie encore. Autre entreprise de transport qui vit également les mêmes difficultés. La Société nationale de transport interurbain (SNTRI) qui se débat dans un déficit chronique dépassant 500 millions de dinars. La Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) vit le même phénomène. Il suffit juste de rappeler que le premier transporteur ferroviaire des passagers et des marchandises en Tunisie a perdu au moins 30 millions de dinars à cause des sit-in observés au niveau de la région du bassin minier deux ans auparavant. Et même avec le renouvellement progressif de la flotte, la SNCFT n'est pas encore gagnante au niveau de la branche transport des passagers. Il en est de même pour la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) qui traverse des difficultés financières depuis des années. Ce fléau frappe encore d'autres sociétés à l'instar de la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) qui a accusé un déficit de 22 millions de dinars en 2012, outre le montant de la dette auprès de l'Etat et des établissements publics, évaluée à 44,6 millions de dinars selon les chiffres de la SONEDE qui risque même de ne pas pouvoir continuer à produire et distribuer de l'eau potable sur le territoire tunisien comme auparavant. D'autres entreprises publiques vivent également la même situation. A en croire les propos du Ridha Saidi, ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des dossiers économiques et sociaux, la quasi-totalité des entreprises publiques souffrent d'un déficit de gouvernance. « Elles n'arrivent pas à atteindre leurs équilibres financiers et présentent un bilan négatif avec un taux d'endettement inquiétant. Certaines d'entre elles souffrent de problèmes financiers à cause d'une incapacité à assurer le recouvrement » a-t-il estimé. Solution ? elle ne réside pas nécessairement dans ce que les dirigeants appellent souvent le partenariat public-privé entre autres PPP. Dossier à suivre. Zied DABBAR Seulement 3% de croissance en Tunisie selon le FMI ! Le gouvernement table cette année sur une croissance allant de 4 à 4,5%. Les responsables se montrent malgré tout optimistes et confiants. Mais, après l'annonce du Fonds monétaire international (FMI), il semble qu'ils doivent garder les pieds sur terre. En effet, le FMI a récemment annoncé dans ses « Perspectives de l'économie régionale » que la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) devrait connaître une croissance d'environ 3% en 2013. La Tunisie, devrait avoir une croissance de 3% à cause de plusieurs facteurs dont la persistance des incertitudes politiques qui pénalisent aussi la croissance, dans les pays arabes en transition.