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Quand Nawfel Ouertani abuse du drame de l'enfant, déjà... «abusé»
Le scandale: Dérives télévisuelles et harcèlement
Publié dans Le Temps le 21 - 06 - 2013


Au diable les recommandations de l'UNICEF
«L'humanité doit donner à l'enfant ce qu'elle a de meilleur », ces mots très expressifs ont été prononcés au début du 20ème siècle, en 1924, lors de la HYPERLINK “http://www.humanium.org/fr/normes/declaration-de-geneve-1924/” Déclaration de Genève relative aux Droits de l'Enfant et ce, pour témoigner de l'importance que l'on accorde à cette frange de la société, très fragile.
Quelques années plus tard, en 1959, une autre déclaration, celle des Droits de l'Enfant vient de s'ajouter à la première pour démontrer l'intérêt qu'accorde les instances internationales à l'enfant. Chez nous, en Tunisie de l'après Révolution, nous ne cessons malheureusement, de massacrer l'enfance victime de viol au vu et su du public. La dernière en date était le mercredi soir, sur la chaîne privée Tounsia TV. C'est avec Nawfel Ouertani, -animateur de l'émission « Labès », (Ca va)- que cette outrance a lieu. Voulant faire preuve de soutien avec les enfants victimes de viol, Nawfel a invité un petit garçon au visage couvert. Jusque là le travail pourrait être acceptable. Mais, l'animateur a négligé de couvrir l'identité des parents pour dévoiler indirectement la vie privée de cette petite créature victime de l'ignorance aussi bien des parents que de l'animateur.
Antécédents
Mais là où le bât blesse, est que ce n'est pas la première fois qu'il exploite l'enfance maltraitée ou victime de viol. L'animateur a des antécédents qui remontent à des mois en arrière. Taraudé par le souci d'augmenter l'audimat de son émission, il néglige complètement les principes directeurs pour la réalisation de reportage sur l'enfant instaurés par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, l'UNICEF. D'ailleurs, le fonds considère que « la dignité et les droits de tout enfant doivent être respectés en toute circonstance ». Mieux encore, l'intérêt supérieur de tout enfant est plus important pour l'UNICEF que toute autre considération, y compris le plaidoyer pour les questions relatives à l'enfant et la promotion des droits de l'enfant.
En répétant ces actes, Nawfel fait-il preuve de manque d'expérience ?... En fait, en ayant recours à ces pratiques, il prouve qu'il n'accorde surtout aucune attention à l'enfant en tant qu'être humain en pleine croissance et qui a le droit à la vie, à la protection de sa dignité, de son intégrité physique et morale. D'ailleurs ces droits sont protégés par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme laquelle stipule que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». La loi tunisienne (voir encadré) protège de son côté la dignité de l'enfant victime de viol. Le décret 115 relatif à la liberté de la presse de l'imprimerie et de l'édition est clair là-dessus. Il prive même le journaliste de sa liberté quant il publie des informations de ce genre. Nawfel Ouertani serait-il à ce point alors inconscient en harcelant le pauvre enfant ? . La lettre de Sami El Fehri, qui croupit en prison depuis des mois, et où il ne cesse de dire qu'il est « stupide » ne sera-t-elle par hasard adressée à l'animateur de « Labès » ?
- Moez Cherif, président de l'Association Tunisienne de Défense des Droits de l'Enfant: «C'est terrible !»
Le Temps : En tant que président d'une association de défense des droits de l'enfant, comment évaluez-vous l'acte de Nawfel Ouertani en invitant, mercredi soir sur la chaîne Tounisia Tv, un enfant victime d'abus sexuel.
-Moez Cherif M Nawfel Ouartani ne se rend pas compte à quel point il est en train de nuire à la santé morale de l'enfant et comment il est en train d'utiliser, d'exploiter et d'abuser de l'image de l'enfant lui-même. Supposons que l'émission soit diffusée dans 10 ans, imaginez comment sera-t-elle l'image de l'enfant ?
En diffusant cette émission, Nawfel ne mesure pas l'impact de son acte sur la relation de l'enfant avec son environnement, ses relations avec ceux de son âge. Celui-ci va en fait, se retrouver seul avec cette image dans la société. Malheureusement, Nawfel ne sera pas à côté de lui pour le défendre à ce moment là. C'est terrible ! Comment on peut livrer l'intimité et la souffrance d'un enfant sur la scène publique dans la recherche d'une performance d'audimat.
Ce genre d'émissions ne peut que porter atteinte aux droits de l'enfant dont la chaîne qui les diffuse profite commercialement.
*Comment envisagez-vous réagir face à ces abus répétitifs ?
-Nous avons demandé lors du dernier congrès contre la violence et le terrorisme de constituer un groupe d'avocats pour porter plainte chaque fois que les droits de l'enfant sont transgressés. Par ailleurs, nous avons appelé à la création d'un observatoire national qui relève toutes les atteintes aux droits de l'enfant.
- Docteur Wahid Koubâa, pédopsychiatre: «L'enfant sera stigmatisé toute sa vie»
Le Temps : Comment un enfant victime de viol peut-il revivre le drame quand il est invité dans une émission télévisée ?
-C'est une reviviscence post-traumatique. En fait, les abus sexuels existent, mais on n'en parle pas. Il y a des jeunes qui peuvent les dépasser et d'autres non. En général, il y a des traumatismes lors de l'enfance, à l'âge de 7, 8 et 9 ans. Ils se calment chez certains alors qu'ils reprennent chez d'autres, surtout quand l'enfant déprime pour autre chose ou lors de la crise de l'adolescence. Ca se réactive lors de cette phase.
Quels seront les effets de l'émission sur l'enfant ?
-L'animateur devrait protéger tous les invités. Il aurait dû changer la voix de l'enfant victime de viol, car au moins trois milieux vont le reconnaître tout de suite. Il sera le thème d'actualité pendant une semaine, le temps que d'autres actualités attirent l'attention. En fait l'enfant sera stigmatisé toute sa vie en tant que tel. Il risque de perdre ses relations avec ses amis, garçons, et même les filles plus tard.
Sana FARHAT
Que dit la loi ?
Article 60 du décret N° 2011-115relatif à la liberté de la presse de l'imprimerie et de l'édition
« Est puni d'emprisonnement d'un à trois ans et d'une amende de trois mille à cinq mille dinars quiconque rapporte des informations relatives à des infractions de viol ou de harcèlement sexuel à l'encontre de mineurs, par n'importe quel moyen et qui a sciemment nommé la victime ou dévoilé des informations quelconques, permettant de l'identifier. Est puni de la même peine quiconque sciemment importe, distribue, exporte, produit, publie, expose, vend ou possède des produits impudiques sur les enfants ».
daassi


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