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Prises de bec, coups de théâtre tragi-comiques et terrorisme exercé par les Ligues de protection de la Révolution ANC :Débat houleux et dégradant sur la loi d'immunisation de la Révolution
• Le journaliste Adnène Chaouachi de RTCI physiquement agressé • Notre consœur d'Assabah Saïda Bouhlel prise à partie Dans la matinée du 27 juin 2013, une conférence-débat a été tenue au sein de l'ANC pour discuter sur la loi de l'immunisation de la révolution. Les débats ont tourné au vinaigre et comme c'est la tendance ces dernières semaines, les journalistes étaient sur la ligne de mire des agressions. Comme tout débat sensé ouvrir la porte du dialogue et inciter à la tolérance, au respect, à l'écoute et à l'acceptation de l'autre, de son opinion et de sa conception des valeurs, le débat sur la loi relation à l'immunisation de la révolution a très mal tourné. Ce qui nous rappelle ce qui s'est passé lors du dialogue national contre la violence. La théâtralisation de la violence morale, le refus de la différence et les agressions physiques ont de nouveau envahi les lieux et étaient à eux seuls les protagonistes de cette matinée de «débats». Quoi de plus normal, on est un peuple qui n'a jamais été initié à l'expression libre et à la culture du dialogue, la colonisation et les régimes dictatoriaux aidant, n'ont pas arrangé les choses. L'on est à peine à l'orée de l'art du dialogue et de l'échange. Dialogues de sourds intra et extra-ANC L'on voyait ces membres de la LPR, ces élus campés chacun sur sa position, refusant d'écouter et de comprendre l'autre. Tout un chacun tirait du bout qu'il désirait sur la ficelle. Devant le siège de l'Assemblée, les partisans de la Ligue de Protection de la Révolution se sont rassemblés, campant leurs tentes, installant leurs haut-parleurs et affichant leurs banderoles. Ils appelaient, via leur micro, à l'immunisation obligatoire de la Révolution et huant le retour du RCD. Désireux de protéger les acquis révolutionnaires, certains d'entre eux n'ont pas hésité à agresser physiquement le journaliste Adnene Chaouachi de la Radio Tunis Chaîne Internationale, RTCI et de lui arracher sa caméra avant de la détruire. Ayant eu écho de cette agression, le président de l'Assemblée Nationale Constituante, M. Mustapha Ben Jaâfer a quitté la séance plénière et est allé à la rencontre dudit journaliste à l'extérieur sur les lieux de l'agression. Au même instant, la vice-présidente de l'ANC, a, à son tour, condamné vivement cette agression rappelant que nul n'a le droit d'agresser les journalistes et qu'ils ont le droit d'exercer librement leur métier sans être ni menacés ni agressés rajoutant que le respect des journalistes est l'un des piliers de la démocratie. Elle a, au final, déclaré que les agresseurs du confrère Adnene Chaouachi seront arrêtés. Une conférence-débat en vaudeville Le comique des situations et des rebondissements n'était qu'à son début. Journaliste agressé, président de la séance sorti à son secours, plénière interrompue une deux trois fois. On n'était pas à bout de nos surprises. A l'intérieur de l'hémicycle, l'ambiance était aussi mouvementée qu'à l'extérieur. Les disputes et les accusations fusèrent de part et d'autre. Chacun y allait à cœur joie. Les altercations ont jalonné la séance débat. Ibrahim Kassas a listé les noms de certains politiciens qui appartenaient au RCD et qui ont été recyclés et accueillis par les trois partis de la Troïka. Nadia Chaabane le rejoint dans cette idée et rappelle l'expression «la barbe vous va si bien Messieurs les Rcdistes» reprend parfaitement le recyclage des anciens partisans du RCD dans le parti Ennahdha. Elle argumente son discours par les dernières nominations massives dans la Banque centrale, le ministère des Sports et les postes clé et qui ne sont autres que d'anciens rcdistes opportunistes ou des partis ans du parti Ennahdha. Des pratiques qui selon elle «réaniment les pratiques corruptrices de l'ancien régime et les alimentent de nouveau.» Elle se dit contre cette loi qui ne serait selon elle qu'une expression de vengeance politique. Elle rappelle que l'adoption ou le débat sur cette loi devrait se faire par la Commission des droits et des libertés. Une énième querelle a été déclenchée entre les élus Mourad Amdouni et Jamel Bou Ajeja quand le premier a déclaré avoir été agressé verbalement par son collègue du parti Ennahdha qui lui aurait dit : «Essaye de sortir dehors et de dire ces propos aux membres de la LPR et tu verras ce qui pourrait t'arrive» et menacé au sein de l'enceinte de l'ANC. La séance s'interrompt pour la énième fois. Les présents n'ont pas été au bout de leurs surprises. Nouveau coup de théâtre au sein de l'ANC. Une dispute éclate entre l'élue Héla Hammami (parti Ennahdha) et la journaliste d'Assabah, notre consœur Saïda Bouhlel quand cette dernière a déclaré que l'agression contre son collègue est une responsabilité qui incombe à tous les élus de l'Assemblée constituante. N'étant pas du même avis, l'élu Héla Hammami l'intime à aller à l'extérieur affronter les partisans de la LPR si elle n'a pas aimé que son collègue soit agressé par ces derniers. En bref, on aura parlé, discuté, on se sera disputé, chamaillé pour un bon nombre de choses sauf sur la loi de l'immunisation politique de la Révolution. Et quelle Révolution veut-on immuniser alors que la Tunisie est en plein dedans alors que la Révolution des esprits n'a toujours pas été entamée ?! Au final, une kyrielle interminable de discordes, de remue-ménages, de tumulte et de vacarme pour rien.