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Acte II : hémicycle à moitié vide
Débat sur le projet de la Constitution
Publié dans Le Temps le 03 - 07 - 2013

• Uniquement 110 élus présents sur 217, selon Al-Bawsala
• 70 élus portant le brassard rouge en signe de protestation
• Le pouvoir accusé de tous les maux
Après la journée houleuse du lundi 1juillet au sein de l'ANC autour de la dernière mouture de la Constitution, la seconde plénière a commencé hier, dans le calme mais avec une absence latente des élus dont la moitié a boudé les discussions.
Pour éviter le passage au référendum, accélérer le processus transitoire et passer aux élections, le texte en question devra d'abord obtenir l'approbation des deux-tiers de l'ensemble des 217 au sein de l'ANC. On a compté 70 élus portant le brassard rouge comme signe de protestation contre la non-publication des travaux des commissions constitutives et la violation de certains textes.
Hors, les temps semblent plus aux règlements de compte qu'aux débats et au consensus. Après l'échange d'injures de la veille entre les élus, place aux discussions et aux reproches.
Une opposition au discours pamphlétaire
Après avoir intimé indirectement la suspension du début des débats la veille, l'Opposition sort le grand jeu et dit aux détenteurs du pouvoir «leurs quatre vérités». Accusés de pro-sionistes, de dictateurs, d'opportunistes, ces derniers souriaient mi-figue mi-raisin face à ces accusations.
Dans son allocution, l'élu Mourad Amdouni a accusé les élus pro-projet de la Constitution d'être non pas au service du peuple qui les a élus mais les serviteurs de la cause sioniste : «Vous n'êtes pas en train d'écrire une Constitution pour votre peuple mais pour appliquer ce que les sionistes vous dictent !». Dans le même contexte, il note le sourire du rapporteur général «qui veut entrer dans l'Histoire par la petite porte en écrivant sa Constitution à lui». Mourad Amdouni a, également, rappelé l'intervention de la veille de la vice-présidente de l'ANC, Mehrzia Laâbidi, auprès du réalisateur de la chaîne nationale, ce qu'il a qualifié d'indécente lui rappelant que les médias sont un quatrième pouvoir libre et indépendant à respecter et non un simple organe subalterne sur lequel elle peut exercer son abus de pouvoir.
Il a rappelé, notamment, que la question de l'identité ne s'est jamais posée pour les Tunisiens et qu'ils n'ont jamais eu besoin d'un texte qui les oblige à tel ou tel dogme ou culte. La problématique de l'identité est selon lui une diversion qui n'a pas lieu d'être chez un peuple qui connait et respecte son identité depuis la nuit des temps.
«Les vraies revendications populaires sont plutôt la vie en toute dignité et l'équité sociale sous le joug de régimes dictatoriaux qu'a connus la Tunisie et qui persistent encore violant nos rêves et nos espoirs pour faire de nous de simples esclaves et subalternes enchaînés et guidés à coup de sabres.»
Quant à l'élu Ibrahim Kassas, il a donné une allocution fidèle à son discours typique : tragicomique avec son dialecte à la fois humoristique et direct : «chacun de nous travaille pour l'intérêt d'un agenda politique bien déterminé. Arrêtons de mentir au peuple. La majorité n'est pas là pour travailler l'intérêt de la patrie ! Un de ces jours, le peuple viendra nous donner une bonne correction ! On est traités de tous les noms : voleurs, incultes, incompétents, énergumènes.
On a même honte de marcher dans la rue et de croiser les citoyens qui nous ont fait confiance et qui sont outragés et en colère contre notre rendement !» A la fin de son intervention, il appelle les élus à être transparents et francs avec les Tunisiens qui ne voient, désormais, en ces élus qu'ils ont choisis, qu'une «bande d'opportunistes, de fainéants, d'hypocrites et de dictateurs».
Une Constitution pour installer un Etat religieux ?
S'adressant aux élus de la Troïka et au parti islamiste Ennahdha, l'élu Slaheddine Zahaf les a accusé ouvertement de vouloir installer coute que coute un Etat non civique mais religieux. Il qualifie toute cette ambiguïté qui prête à confusion à vouloir installer, en réalité, un régime islamiste alors que les décideurs mènent en bâteau les Tunisiens «en leur faisant croire que la Constitution est faite pour instaurer entre autres un Etat civique. Vous n'avez pas cette vaillance et ce courage pour être francs avec votre peuple.»Il les targue de «peureux» et de «craintifs» de la démocratie, la vraie, vu qu'ils ne l'ont «jamais expérimentée». Il leur rappelle que seule la démocratie pour instaurer la quiétude, la dignité et la sérénité pour tout le monde et le peuple et la classe politique. Il accuse les élus de la Troïka d'avoir laissé au placard les valeurs démocratiques pour lesquelles elle est là, de ne chercher depuis leur arrivée au pouvoir qu'à y rester. «Ceux qui sont à la Kasbah rêvent d'y rester à jamais, celui qui est à Carthage pareil. Vous avez oublié les martyrs de votre patrie et le devenir de vos enfants et de la postérité. Votre seule obession n'est autre que le pouvoir.
Hichem Hosni : «la rédaction des articles relatifs aux trois pouvoirs judiciaire, exécutifs et législatif ainsi que l'article 141 cachent un danger patent : l'issu des élections avant même qu'elles aient lieu, est déjà décidé selon le bloc de la majorité. Ce qui prouve que ceux qui sont au pouvoir, aujourd'hui, ne comptent pas céder leur place après les élections même s'il faudra utiliser la violence.». S'adressant au mouvement islamiste Ennahdha, il lui rappelle les incidents graves qui ont eu lieu durant la fin des années 80. «Un parti qui a été l'auteur d'une série d'explosions et d'un coup d'Etat militaire le 8 novembre 1987 ne sera jamais prêt à céder le pouvoir à qui que ce soit». Il achève son allocution par appeler tous les partis politiques à appliquer et à respecter les valeurs démocratiques, de dialoguer ensemble dans le respect de la volonté populaire. «Si vous continuez dans cette voix d'absolutisme et d'entêtement politique, le scénario égyptien ne sera pas loin !». Il a lancé un dernier appel à tous les partis de mettre l'intérêt patriotique au-dessus des agendas politiques de leurs partis respectivement.
Alors que les interventions allaient bon train, certains des élus criaient déjà leur victoire. Victoire ? Contre qui ? Contre quoi ? En effet, une des élues du parti Ennahdha sortant de l'ANC et s'adressant à un cameraman fredonnait en français le petit chant qu'on entend souvent scandés dans les stades ou les jeux enfantins : «On a gagné ! On a gagné ! On a gagné !»…


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