La plaignante, une dame mariée mère d'une fille. Elle a déclaré à la police qu'une parfaite entente régnait entre elle et son époux. Ils vivaient heureux jusqu'au jour où il reçut une invitation de sa sœur pour se rendre à la ville de Menzel Bourguiba. Cette dernière lui a demandé de tenir la gestion de son cafétéria. Elle lui a fourni un logement afin qu'il puisse amener sa femme et sa fille. L'épouse de l'intéressé travaillait comme secrétaire au bureau d'un avocat. Elle tenait à son travail surtout que son mari n'avait pas de situation stable et qu'un jour ou l'autre il risquait de chômer. Pour ces raisons elle a refusé de se déplacer avec lui à Menzel Bourguiba. Son mari l'a donc quittée pour aller travailler. Depuis son départ il n'a plus donné de vie. Il ne s'est jamais soucié de sa fille. Chose qui a fait croire à son épouse que quelque chose se tramait et qu'elle devrait vérifier l'exactitude des rumeurs de la liaison de son époux avec une autre dame. Elle s'est rendue sur place et a découvert le pot aux roses. Ce qui l'a surpris encore plus est que son mari était marié à une autre en bonne et due forme. Un contrat de mariage établi et ne portait aucune falsification. Ainsi elle a déposé plainte et a demandé à poursuivre pénalement son mari. Arrêté ce dernier a donné sa version des faits. Il a quitté sa femme pour aller travailler dans une autre ville après que cette dernière ait refusé de l'accompagner. Entre temps il a connu une autre femme. Il a décidé de présenter une demande de divorce mais une erreur du service de l'état civil d'une mairie de la capitale l'a encouragé à raccourcir le chemin. Il a demandé un extrait de naissance. Il y avait une note en bas de page : Citoyen divorcé. Effectivement le Monsieur était divorcé d'un premier mariage mais son deuxième mariage n'a pas été mentionné sur l'extrait de ce fait il est arrivé à se marier une troisième fois sans la moindre difficulté. Traduit en état d'arrestation devant une chambre correctionnelle du tribunal de Tunis, il a déclaré avoir été marié une première fois. C'était un échec et il a dû divorcer pour incompatibilité d'humeur. En 2005 il s'est marié une deuxième fois avec la plaignante. Il est devenu père d'une fille. Il a déclaré que sa relation avec sa deuxième femme était parfaite mais les circonstances ont voulu qu'il la quitte pour aller exercer dans une autre ville. Il l'avait suppliée de l'accompagner mais elle a refusé prétextant qu'elle ne voulait pas perdre son travail. Il était acculé à vivre avec une autre femme. Il a expliqué que des contraintes de payement de rente mensuelle à sa deuxième femme l'avaient empêché de divorcer. La troisième n'était pas au courant de sa liaison avec sa deuxième femme, puis l'extrait de naissance stipulait qu'il était divorcé, donc elle n'a contribué à aucun acte illégal. Sa deuxième femme présente à l'audience a déclaré au juge qu'elle pardonne à son mari et qu'elle est prête à signer l'accord de divorce à l'amiable pour lui permettre de vivre avec sa troisième femme. Cette dernière a déclaré ignorer cette situation et qu'elle n'a jamais été de mauvaise foi. Après les délibérations, le tribunal a condamné le mari à une peine d'une année de prison ferme et le payement de la somme de mille dinars à sa deuxième femme pour le préjudice subi et l'annulation du 3ème mariage. Quant à sa troisième femme, elle a été acquittée.