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« L'exacerbation des tensions sur la scène politique nationale menace, plus que jamais, la sécurité et les fondamentaux de l'économie nationale », prévient la BCT Conjoncture
Le Conseil d'Administration (CA) de la BCT s'est finalement réuni mercredi pour faire le point de la conjoncture internationale et nationale. Une note de conjoncture qui n'est pas si alarmante comme le laissent croire certains économistes, observateurs et même le patronat. En dépit de la mauvaise posture affectant la capacité concurrentielle de la Tunisie parmi les pays arabes et africains lui faisant perdre son leadership nord-africain et la dégradation de la note souveraine du pays pour la flanquer au rang des pays à haut risque de remboursement, le Conseil a souligné l'amélioration du rythme de la croissance au cours du deuxième trimestre de 2013 pour atteindre 3,2%. Sans pour autant donner d'explications plausibles et spécifiques sur la nature de la croissance enregistrée au cours du premier semestre 2013, autrement dit : s'agit-il d'une croissance intensive ou extensive* ?, le conseil d'administration de la BCT reprend les chiffres officiels déjà publiés par l'INS pour réaffirmer de nouveau la consolidation des industries manufacturières, des services et l'amélioration de l'activité touristique contre un repli de l'activité agricole. Enregistrer un taux de croissance de 3% dans une situation de bouleversements tous azimuts, où la productivité est à son plus bas niveau, où le seuil de débrayage et d'arrêt de travail a atteint un record historique sous la direction de l'actuel gouvernement provisoire, où la demande nationale et internationale n'est pas au beau fixe, où des investisseurs étrangers désertent le pays…, serait un pure miracle tunisien. A priori, sauf si nos décideurs détiendraient la portion magique. Ceci dit, le CA a enregistré par ailleurs la poursuite du creusement du déficit commercial durant les huit premiers mois de l'année en cours contre une amélioration des avoirs nets en devises et une légère amélioration de l'inflation pour se situer au seuil de 6%. La pression sur la liquidité bancaire persiste par ailleurs, nécessitant l'intervention de la BCT pour injecter une moyenne quotidienne de 4.976 MDT. Une situation qui ne se décante pas depuis la Révolution et qui interpelle l'instance de régulation à arrêter une stratégie et prendre les mesures draconiennes nécessaires pour mettre fin à la sous liquidité bancaire de manière à parer à toute éventualité et prévenir une crise de liquidité sans merci. Ainsi, le taux d'intérêt moyen sur le marché monétaire s'est établi à un niveau élevé, soit 4,75% au cours du même mois, contre 4,73% un mois plus tôt et les concours bancaires à l économie ont enregistré un repli. « A la lumière des dernières données disponibles, le Conseil a exprimé de nouveau sa profonde préoccupation quant à la persistance des risques qui peuvent compromettre l'évolution de l'économie nationale sur fond de persistance du manque de visibilité auprès des opérateurs économiques et ses retombées sur les secteurs productifs et exportateurs. En outre, l'exacerbation des tensions sur la scène politique nationale menace, plus que jamais, la sécurité et les fondamentaux de l'économie nationale. Le Conseil a appelé de nouveau toutes les parties prenantes à redoubler d'efforts afin d'instaurer la stabilité dans le pays, facteur qui reste le principal garant pour la relance de l'activité économique, la consolidation de l'investissement intérieur et étranger et la promotion de l'emploi et a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale », conclut la note mensuelle de la conjoncture. L'appel pressant fait par la BCT aux différentes forces politiques pour mettre fin à ce conflit stérile et éviter le krach des fondamentaux économiques, saura-t-il porter l'écho salvateur et l'effet recherché pour faire entendre raison aux antagonistes occupés à s'entre-déchirer faisant-fi de l'intérêt de leurs concitoyens et de la patrie. Yosr GUERFEL AKKARI
* La croissance économique est intensive lorsqu'elle est due à une meilleure efficacité de production (hausse de la productivité). La croissance extensive est la part de la croissance économique qui découle d'une augmentation des facteurs de production au sein de l'économie : travail, capital et terre. L'augmentation du capital productif découle de l'investissement. (Source :Wikipedia)