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La Tunisie fatiguée par l'impact des marteaux de l'irrationnel: Vivement une pause !
Publié dans Le Temps le 26 - 06 - 2014

La pause ramadanesque et les « paresses » » de l'été vont donner aux Tunisiens l'occasion de voir les choses avec un peu de relativité en attendant la grande lessive.
Les bilans peuvent être mitigés de part et d'autres. Certains vont essayer de limiter les dégâts opérés sur le tissu économique et surtout environnemental. D'autres vont plutôt relever, non pas tout ce qui a été fait depuis octobre 2011, mais ce que nous aurions pu au moins éviter, pour que la Tunisie aille mieux et soit en meilleure santé qu'en ce moment !
Première observation, la faillite politicienne de certaines élites dirigeantes aspirant au commandement, parce que « l'égo » personnel, le narcissisme et l'ambition démesurée ont largement éclaboussé la vocation de servir l'intérêt général.
A titre d'exemple, les candidatures à la présidence de la République ne cessent de suivre la courbe ascendante et inflationniste avec ce virtuel slogan : « Pourquoi pas moi » ! Il est certes légitime de viser la magistrature suprême avec le système électoral qui est le nôtre, puisqu'on est élu non pas au « suffrage universel réel », mais par la volonté de ceux qui vous proposent d'être leur « prête nom ».
Ou, alors, comment des personnalités connues pour avoir milité pour les droits de l'Homme et la démocratie, du temps de la dictature, peuvent-ils s'accommoder de ligues miliciennes violentes et antinomiques de tout Etat de droit !
La seconde observation concerne les traumatismes culturels et profondément politiques subis par la société tunisienne durant ces trois dernières années et que nous mettrons des décennies à corriger, pour remettre la Tunisie, son Etat et son économie à niveau après les déstructurations et le laisser-aller intégral qui les a mis à terre.
Trois pôles d'orientations vont devoir retenir l'attention des électeurs et des électrices pour les prochains mandats législatif et présidentiel. D'abord, le modèle de société. Il va falloir tirer les leçons de l'expérience précédente et de l'anarchie « créatrice » opérée essentiellement par l'Islam politique ascendant.
Ce système est-il compatible avec les développements politique et économique inspirés qu'on le veuille ou non, de la nature, du voisinage et de l'environnement européen et occidental proche, qu'on désigne par le modèle démocratique classique et « laïcisé ».
La séparation de la religion et de l'Etat est une dominante essentielle de ce modèle. Ceci, je le répète encore, ne veut pas dire que la « religion » a disparu comme vecteur d'intégration sociale et même d'influence relative mais limitée dans la sphère de décision politique en Europe.
Il faut dire que malgré les apparences d'une pause de la Nahdha dans sa ferveur débordante d'éradiquer le système des valeurs « bourguibiennes », la centrale islamiste a fait un travail énorme de déboulonnement du système à travers une série de « frappes » ciblées par la propagande des imams et des prédicateurs ces fameux « invités » d'Orient, ainsi que par l'appropriation du tissu associatif totalement acquis à sa vision du pouvoir et de la société. Son leader le cheikh Rached Ghannouchi a manœuvré à la perfection et amis en marche de façon intégrale et sans concession, son « plan » annoncé devant certaines formations plus extrémistes qu'on retrouve dans la fameuse vidéo piratée et révélée au grand jour au public tunisien.
Aucune indication sérieuse ne montre que la centrale et son leader ait renoncé à la finalisation du projet initial, mais plutôt contrariés par l'évolution internationale et les revers du « printemps arabe » en Egypte, Syrie et Libye, ils ont voulu marquer une pause un peu d'ailleurs à la « Bourguiba » dans sa politique des « étapes ».
Comme quoi Bourguiba peut même servir l'Islam politique qui se veut raisonnable et rationnel.
Les prochaines élections seront décisives, soit pour encourager la Nahdha à enfoncer le clou et aller plus encore de l'avant, ou à revoir ses ambitions à la baisse en attendant de voir l'évolution en Libye et en Syrie.
Le 2ème pôle c'est la sécurité. Là, les manipulations ont été telles qu'il sera réellement miraculeux de revenir au niveau de la crédibilité et de la performance des unités tunisiennes d'avant la Révolution. Nous l'avons dit ici même que les domaines hautement « stratégiques » qui ne tolèrent pas la manipulation sont : la religion, la sécurité, la justice et l'éducation.
De toutes ces composantes, les domaines qui ont été les plus manipulés depuis trois ans sont la religion et la sécurité. D'où les répercussions structurelles négatives et qui s'inscrivent dans la durée.
Malgré les succès relatifs de nos unités sécuritaires depuis la mise en place du gouvernement Mehdi Jomaâ, notre crédibilité en la matière n'a pas encore atteint le seuil de l'inaccessible et du contrôle intégral.
Il va falloir doter nos unités, de moyens performants et surtout de remettre à niveau la formation et le recyclage pour éradiquer le terrorisme à la source et là où il se trouve et progresse. Là encore, les élections seront décisives car tout dépend du pouvoir qui en sortira et son approche sécuritaire. A vous d'imaginer le reste, car je vois mal certains « leaders » de partis qui ne croient en l'Etat et aux lois suprêmes de l'Etat national moderne, opter pour un Etat fort et « policier » dans le bon sens à savoir avoir le monopole intégral de la violence légale et des armes.
Le 3ème pôle c'est l'économie et c'est peut être là, que nous avons une bonne chance de « mieux faire » au vu des négociations sociales réussies jusque là et qui annoncent une véritable et combien souhaitée « paix sociale », pour la législature qui s'annonce.
La Nahdha est libérale, mais elle doit cesser de jouer avec le « parallèle ». Nida Tounès est social démocrate mais proche d'une synthèse historique qui a fait ses preuves : « Bourguiba-Hached ».
Finalement, les deux formations « majeures » du paysage politique peuvent ramer au moins dans ce domaine, dans la même direction.
Reste le Front populaire (El Jabha Achaâbiya). A notre humble avis, ce courant qui a énormément de vitalité et de jeunesse doit faire très attention pour ne passe faire pousser par ses adversaires vers « l'extrême » ! Jouer une troisième voie est bien légitime mais attention... Laquelle ? Engager cette coalition « populaire » vers le « populeux » et la lutte des classes, c'est tout simplement la marginaliser, car les classes moyennes nombreuses dans ce pays, veulent une progression vers une qualité de vie meilleure et le bien être « bourgeois » plutôt que de partager la pauvreté !
Les leaders de ce mouvement doivent aller au centre et ne pas faire peur aux classes moyennes en agitant les « luttes » sociales interminables et improductives qui ont tari les caisses de l'Etat et poussé le capital et l'investissement au repli sur soi-même. Etre socialiste de par le monde aujourd'hui, n'est plus de bloquer la production ou de faire fuir les capitaux et décourager l'entreprise mais de veiller au bon partage le plus équitable possible des fruits de la croissance !
J'espère de tout cœur que si Hamma Hammami et ses pairs réfléchiront bien et en toute sérénité, aux thèmes de leur campagne, car ils peuvent jouer un rôle d'intégration constructive et non de désintégration négative. La Tunisie est bien fatiguée de subir les impacts de tous les « marteaux » de l'irrationnel... elle veut souffler ! Elle veut vivre et pas seulement survivre !
K.G


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