Les habitants de la région du Djérid sont réputés pour leur intelligence et leur ouverture d'esprit, ainsi que pour ses ulémas et ses grands poètes et hommes de lettre tels que les Chabbi dont le poète de génie Aboul Kacem, les Khraïef dont le célébrissime et talentueux poète Mustapha hraïef, ainsi que le grand poète et romancier Béchir Khraïef célèbre pour sa nouvelle Edegla fi Ârajinha, et le non mois célèbre poète Mohieddine Khraïef et j'en passe. Le Djérid est une région de grande culture de palmier dattier, mais aussi de grands hommes de loi, de merveilleux poètes, d'artistes et d'hommes de lettres. C'est dû vraisemblablement au dattier bénéfique pour le moral et le développement de l'intelligence. C'est également une région où la femme a revendiqué ses droits par son attitude autant audacieuse que respectueuse, et a marqué sa place dans la société et dans la famille. Les habitants du Djérid sont également réputés tant pour leur attachement à la culture arabo-islamique de nos ancêtre que pour leur ouverture de l'esprit vis-à-vis des questions religieuses, devant lesquelles certains, véhiculent des idées obscurantistes et rétrogrades. Enfin ils sont réputés pour leur patriotisme et leur attachement à leurs terres. Le Cheikh Al Khidhr Al Husseïn en fait parti étant originaire de Nefta, ville oasis du Djérid. Il est réputé en Egypte pour avoir été à la tête de la Mosquée Al Azhar. Cela ne peut que prouver son génie, car il fut le seul directeur d'El Azhar à ne pas être d'origine égyptienne. Il apprit le Coran dès sa tendre enfance puis il quitta sa famille à Nefta pour s'installer à Tunis en vue de poursuivre ses études à la mosquée Ezzeïtouna. Il fut un brillant étudiant et décrocha les diplômes zeïtouniens avec brio. Il se spécialisa d'abord en littérature et syntaxe arabe. Celle-ci n'est pas aisée car on est astreint à un système de mémorisation des règles grammaticales par exemple tout comme les règles de la législation musulmane, qui sont édictées en vers. Il y a, en principe, 1000 vers par discipline. C'est la raison pour laquelle ces règles sont désignées par Alfia (Alf voulant dire 1000). Al Khidhr Al Husseïn, lança un magazine : Assaâda Al Oûdhma (le plus grand bonheur) dans lequel il put mettre en exergue ses talents de brillant et talentueux homme de lettres. Il fut nommé par la suite grand Cadhi à Bizerte. Entre-temps les autorités coloniales qui occupèrent le pays en vertu de la fameuse convention du Bardo en 1881, à titre de protectorat, durcirent le ton et accentuèrent leur répression à l'égard de ceux qui dénoncèrent le colonialisme. Le cheikh Al khedhr fut de ceux là. Il était épris de liberté et fut motivé pour dénoncer par sa plume la répression et les exactions coloniales et défendre la liberté du pays. Il quitta donc le poste de Cadhi et réintégra la mosquée Ezzeïtouna pour y enseigner la littérature et les préceptes coraniques. Il donna une conférence au collège Sadiki en présence de plusieurs éminents cheikhs dont Mohamed Tahar Ben Achour avec lequel, il était lié d'amitié et avait les mêmes points de vue que lui concernant les problèmes qui préoccupaient le pays à l'époque dont la réforme de l'enseignement zeïtounien et le combat de tout obscurantisme, de nature à semer le trouble et diviser la population. Il multiplia les articles contre le colonialisme, dans son magazine précité et appela même à soutenir le peuple libyens qui fut en 1911 également colonisé par les Italiens. Se sentant dans le collimateur le Cheikh Al Hussein fuya le pays pour aller s'installer en Turquie durant quelques années.