Le rideau est tombé sur la féerie brésilienne, nous voilà de retour à la réalité qui, durant un mois, nous avons délaissée pour aller vérifier, comparer pourquoi pas imiter et méditer. Sur des attitudes et des comportements qui, pour nous, faisaient partie de la fiction, ne nous ont pas moins fait rêver. Rêver de voir chez nous, ce public à qui on n'a même pas imposé une séparation logistique selon ses couleurs. Rêver de notre chez nous des entraîneurs jugés autrement qu'à travers des défaites jugées historiques. Rêver de cette implacable rigueur dans l'organisation et du savoir faire des responsables. Rêver des gradins aussi pleins de spectateurs que vides de démonstrations agressives et de fumigènes qui perturbent. Mais ne faut-il pas craindre, qu'à force de rêver, on retombe dans ce que notre imaginaire va finir par créer. Ne serait-il pas plus sage de ramener notre rêve à des proportions à notre mesure afin de pouvoir œuvrer pour atteindre, au moins partiellement, des objectifs plus modestes. Ne serait-il pas plus sage d'espérer que lors du test représenté par le derby de la semaine de la coupe d'Afrique de la semaine prochaine, l'exemple du Mondial ait pu laisser des traces dans notre comportement et que le rêve qui nous a bercés depuis le Brésil ne déboucherait pas sur un cauchemar comme celui de la dernière finale de la coupe de Tunisie. Comme ce qui s'est passé au Brésil n'était pas une fiction mais un rêve rendu à la réalité. Le mien est de voir chez nous nos dirigeants être à la hauteur de leur responsabilité, nos joueurs revenir à leur statut de professionnels soumis à l'effort, à l'humilité et au devoir du sacrifice. Mon rêve est surtout de voir dans nos stades des supporters crier toute leur envie d'accueillir la victoire avec une fierté légitime sans allumer des fumigènes et de voir, comme au Maracana, des jeunes pleurer après la défaite de leurs idoles sans rien casser ni provoquer des désordres. Mais hélas ! Ces rêves resteront une utopie si demain on revient à nos vieilles habitudes renouant avec nos démons. Alors nous n'aurons qu'à archiver nos souvenirs du Mondial dans notre subconscient parmi nos rêves encore inaccessibles dans la case des fictions.