On entend de partout que Nida Tounès, le parti de M. Béji Caïd Essebsi, ancien Premier ministre et homme d'Etat de grande expérience nationale et internationale, est menacé « d'implosion », du fait de frictions internes, touchant ses ailes destouriennes et de gauche, sans parler des Narcisses et franc-tireurs du genre « grandes gueules » qui annoncent sur les tablettes des journaux, les plus grandes catastrophes pour ce grand parti-espoir de beaucoup de Tunisiennes et de Tunisiens et qui ne se reconnaissent ni dans l'Islam politique, ni dans les shiismes de l'extrême gauche ! Ça frise quelque part l'hystérie narcissique, mais l'objectif des détracteurs de Nida Tounès, y compris certains de ses résidus, comme disait Pareto, c'est de tuer la poule aux œufs d'or par pur égocentrisme, pour ne pas dire irresponsabilité malsaine et anti-politique. Bourguiba, qui connaissait parfaitement l'histoire sociale, politique et culturelle de la Tunisie, a, de son vivant, mis en garde notre peuple et ses élites éclairées contre ce qu'il appelle si bien : « Le démon berbère », qui consiste à détruire au lieu de construire, de diviser au lieu d'unir et de déraciner la terre au lieu de la planter ! De fait, le héros de l'indépendance, de la lutte anti-coloniale et bâtisseur de la Tunisie moderne, a emprunté le concept au sociologue de l'histoire, Abdurrahmane Ibn Khaldoun et à un autre grand exégète de l'Histoire, Ibnou Al Athir. Ce dernier, décrivait les hordes des Béni-Hilal et Béni Soulaym, venus du désert égyptien comme des sauterelles et des envahisseurs qui, chaque fois qu'ils atteignaient une cité urbaine de l'Ifriquiya, commençaient par brûler ses murs, détruire ses remparts, ses bâtiments, ses médersa et ses offices avant même de tuer ses habitants réfractaires à leur autorité. Le Colisée d'El Jem porte à ce jour dans ses pierres de taille, qui ont résisté par miracle à leurs pioches infâmes, les traces des flammes immenses qui ont ravagé ce haut lieu de la culture et du sport édifié par le grand Empereur Septime Sévère, d'origine africaine-tunisienne. Par conséquent, il n'est pas étonnant de voir que certains de nos politiciens qui se prennent très au sérieux, sans grande représentativité populaire crédible, portent encore les gènes de « nos ancêtres », les Berbères et les « Béni Zeid », qui ont donné le coup de grâce à des Etats florissants du temps médiéval ! Pour revenir à Nida Tounès et à sa morphologie structurelle, notre lecture et nous espérons nous tromper, c'est qu'il s'agit d'un mouvement plus populaire qu'élitiste. C'est un parti de masses mêmes si elles ne sont pas intégrées dans des structures, d'adhésion. Elles y adhèrent naturellement à cause de son projet de société civile et démocratique bien ancré dans l'identité tunisienne, sadikienne et zeitounienne, depuis Kheïreddine Pacha et sa vision réformiste, et non pas à cause de ses structures d'encadrement. Nida Tounès ressemble à ces partis de grande mobilisation populaire et électorale, qui attire la Tunisie profonde des villes et des campagnes parce qu'il représente une certaine idée de la Tunisie millénaire, qui ne renie pas son passé, ni sa culture politique très ancienne depuis la constitution de Carthage en passant par la fondation de Kairouan pour enjamber le Bourguibisme et la démocratie sociale de Farhat Hached, symbole du martyr suprême pour la libération de la nation, sa survie et son progrès continue. Nida Tounès est une synthèse identitaire où chacun peut y trouver le reflet de la réalité tunisienne mais aussi l'ambition à un avenir souvent sur le monde qui compte. A la limite en dehors du charisme de son fondateur, Si Béji Caïd Essebsi, une personnalité centrale attachante et brillante d'intelligence politique, Nida Tounès peut être comparé au Philarmonique de Vienne, ce grand orchestre qui n'a pas besoin de beaucoup de « chefs » ! Le grand Von Karajan le disait souvent : « Le bon orchestre », c'est celui qui fait les grands « chefs », alors qu'un bon « chef » ne fait pas automatiquement les bons orchestres ! Nida Tounès représente un immense espoir pour toutes les Tunisiennes et les Tunisiens. Il porte l'espoir même du Maghreb et de l'Occident ami, qui y voient une alternative à la machine islamique extrémiste et détraquée qui déraille un peu partout dans le monde et qui met le monde arabe à feu et à sang. Mieux encore, il représente un partenaire respectable et crédible pour la Nahdha elle-même, qui a compris que le partage du pouvoir est, aujourd'hui, une exigence nationale et qu'elle ne peut plus se permettre de refaire les « Troïka » de l'improvisation, du désespoir, et de la discorde qui ont mis à terre le pays, son Etat, son économie et surtout, sa invulnérabilité sécuritaire ! Alors, Messieurs les « Nidaïst » ne tuez pas le rêve des Tunisiens ! Si le « Nida » est trop petit pour certains.... Le monde est grand, immense... pour tenter leurs chances, ailleurs... Créez vos propres partis, mais arrêtez de dénigrer votre première demeure... ! Ne jouez pas les destructeurs hilaliens modernes... Calmez le « démon berbère » qui vous habite et respectez la volonté des Tunisiens qui aiment Nida Tounès, non pas à cause de la « famille » Caïd Essebsi, mais, parce qu'il représente l'ultime espoir d'arrêter les tsunamis destructeurs et le terrorisme rampant ! Nida Tounès doit, non seulement, survivre mais vaincre si nous voulons réellement rééquilibrer la vie politique et sauver la démocratie naissante dans ce pays ! Par