Tous les partis politiques s'attellent soigneusement à ficeler leurs listes de candidats aux élections législatives. Entre-temps la course effrénée engagée pour la conquête du Palais de Carthage s'est essoufflée en cours de route marquant une pause pour reprendre de plus belle dans les prochaines semaines, ordre convenu des scrutins oblige. Des noms de têtes de listes sont fuités un peut partout. Rien n'est définitif. L'ébullition électorale surchauffe surtout du côté des partis. Consultations des bases dans les régions, va-et-vient incessant entre sommet de partis et militants, contacts avec des figures indépendantes et rayonnantes pour faire partie des candidats, fixation de critères de choix...Tout est mis en branle pour présenter la meilleure « offre » politique pour amadouer les électeurs dont certains sont dépités et réticents à élire . Qu'en est-il de l'Union pour la Tunisie (UPT) et ses trois partis attachés à concourir sous sa bannière à savoir Al-Massar, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique et le Parti Socialiste ? Les autres partis qui frappaient sur la porte de l'UPT se montrent de moins en moins intéressés par pareille coalition. Il s'agit du parti Al-Moubadara dirigé par Kamel Morjane qui vient de se trouver renforcer par la fusion de six autres partis et d'Afek Tounès dont le secrétaire général, tout en se considérant à l'intérieur de la famille civile et démocratique, préfère entrer seul aux prochaines élections législatives. La fugue de Nida Tounès a plutôt freiné leurs ardeurs unionistes. A Al-Massar, comme l'indique dans une déclaration au Temps, Faouzi Charfi, son secrétaire national chargé des relations avec les autres partis, l'attachement à l'UPT est indéfectible. « Nous sommes en train de discuter. Al-Massar est en train de constituer ses listes en respectant la tendance unitaire. Nous examinerons ces listes au début de la semaine prochaine au sein de l'UPT », dit-il. Les listes de ce parti sont faites sur la base d'une ossature Al-Massar ouverte aux indépendants. Des discussions sont engagées pour réunir les meilleures chances de gagner. « Nous allons privilégier l'intérêt collectif par rapport à l'intérêt partisan. La prochaine réunion de l'UPT devra permettre la mise en place de l'alchimie électorale qui puisse porter ses fruits », affirme notre interlocuteur. Au sein du Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD) le travail se fait sur deux niveaux. Les contacts sont établis dans les régions. Les structures du parti s'affairent pour proposer des candidatures. Abderrazak Hammami, secrétaire général du PTPD affirme au Temps que les candidatures doivent satisfaire à trois critères. Le premier est celui de la compétence. Celle-ci prime sur l'allégeance partisane. Le second est l'intégrité. Le troisième est de faire partie des personnalités politiques ou des activistes dans les milieux associatifs tout en étant loin de toute velléité extrémiste ou autoritariste en rapport avec l'ancienne dictature ou la plus récente. Le PTPD travaille au niveau du Front patriotique formé avec d'autres partis avec la possibilité de préparer de 15 à 20 listes. Ces listes seront soumises au débat au sein de l'UPT. L'accord était bien conclu avec Nida Tounès pour qu'il y ait des listes de Nida Tounès et d'autres de l'UPT. « Nous voulons que ces listes couvrent toutes les circonscriptions du pays ainsi que celle de l'émigration, sous la bannière de l'UPT. Si certains s'accrochent à leurs propres listes, nous entrerons aux prochaines élections au nom du Front patriotique. Nous misons sur l'intensification du dialogue et son approfondissement avec la société civile pour présenter le plus grand quota possible de représentants du tissu associatif, tout en respectant le principe de la parité hommes-femmes et la présence des jeunes » », nous confie le secrétaire général du PTPD. La même dynamique est perceptible au sein du Parti Socialiste (PS). Son secrétaire général Mohamed Kilani, précise au Temps : « nous sommes en train de préparer nos propres listes dans toutes les circonscriptions pour ne pas nous trouver pris de court par les évènements. Nous discutons avec nos alliés et examinerons avec eux la meilleure façon de gérer l'opération électorale dans sa totalité. Nous examinerons les choses circonscription par circonscription. Là où d'autres ont plus de chances, nous ne les concurrencerons pas. Là où nous sommes fortement présents, nous y serons. Tout sera débattu la semaine prochaine. Dans tous les cas de figures nous nous présenterons sous la bannière de l'UPT. D'ailleurs l'UPT admet toutes les formules. L'essentiel est que nous ne divergions pas sur le projet sociétal, ni dans l'action sur le terrain. Nous coopèrerons dans l'action. Les difficultés ne nous bloqueront pas ».