Chaud, très chaud l'été 2014 dans un monde arabe en pleine déconfiture et confronté aux pires périls. C'est l'ère du terrorisme au nom de la religion et la montée en puissance des organisations terroristes islamistes, en hibernation durant le règne des dictatures, mais surgies plus fortes que jamais à la faveur du printemps arabe par on ne sait quel miracle ou quel plan diabolique concocté quelque part pour des enjeux stratégiques, économiques ou politiques. Ici et là, c'est le même spectacle de désolation et le sentiment de peur au sein des populations civiles terrorisées à l'idée de subir les lois moyenâgeuses de ces groupes transformés en véritables armées avec des soldats aguerris et des financements colossaux. Ce qui se passe en Irak et en Syrie est consternant. L'avancée fulgurante de Daëch, sa conquête de pans entiers de territoire et ses exactions contre les populations de ces pays donnent des frissons et accentuent les craintes d'une contagion ou d'exportation de la loi de la terreur vers d'autres pays arabes où le Maghreb est le plus exposé et où la Tunisie semble dans la situation la plus vulnérable. Parce qu'elle a à ses frontières sud un voisin dépourvu d'Etat et transformé en un repaire de terroristes et en un gigantesque marché de trafic d'armes. Et parce qu'elle est visée pour son modèle sociétal et son expérience démocratique naissante que ces organisations tentent d'étouffer dans l'œuf par tous les moyens. La Tunisie est de ce fait une cible de premier ordre et en guerre totale contre le terrorisme. Cette guerre elle doit absolument gagner pour garantir à sa population l'avenir qu'elle a consenti d'énormes sacrifices pour l'avoir. Ceci ne peut se réaliser sans prendre pleinement conscience par tous, population, classe politique, médias et société civile de l'ampleur des défis. Et ensuite en mobilisant toutes les ressources du pays et en offrant à notre armée et à nos forces de sécurité les moyens adéquats en matériel, logistique et renseignement pour accomplir leur mission sacrée. Sans compter bien sûr la planification d'une stratégie avant-gardiste, la coopération étroite avec les pays de la région, et surtout l'unité nationale loin des tiraillements politiques et des calculs de boutiquiers.