L'horreur frappe, encore une fois, en plein centre de Bruxelles. L'escadron macabre et nécrophile est partout. Il sème la mort, la douleur, la désolation et les larmes à tout vent. Il est partout. L'Internationale terroriste a déclaré la guerre au monde entier. Bien malin qui croirait s'en prémunir. Les Européens en savent quelque chose, dans leur chair. Exactement comme nous en savons beaucoup trop, dans la souffrance. Il importe aujourd'hui d'unir tous les efforts pour éradiquer ce fléau. Une nouvelle peste brune menace le monde. Elle s'insinue dans les interstices, menace, frappe, terrorise. C'est une guerre d'embuscade, asymétrique. Elle est totale, synthétique. Et, surtout, lâche. Les vies humaines, les cibles civiles, lui importent peu. Bien pis, l'escadron de la mort menace les hommes et les institutions, sans faire de quartier. Et frappe sans distinction de race, de nationalité ou de continent. D'Istanbul à Abidjan, de Ben Guerdane à Bruxelles. Il est temps de déclarer la guerre mondiale au terrorisme. Aussi étrange que cela puisse paraître, certains pays semblent livrés à eux-mêmes dans la lutte antiterroriste. Le double standard et les notions rébarbatives des deux poids, deux mesures font le lit du terrorisme. Des Etats occidentaux et européens de premier plan épaulent les terroristes en Syrie, leur fournissent armes et soutien logistique. Tels les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, pour ne citer que ceux-là. Le retour de flamme est ravageur. Les terroristes ont leur propre agenda. Bien malin qui croirait pouvoir souper impunément avec le diable. Et personne n'est à l'abri de la nébuleuse terroriste. On connaît déjà l'histoire de l'aide américaine aux groupuscules terroristes contre l'envahisseur soviétique en Afghanistan, dans les années quatre-vingt du siècle dernier. Ils ont tôt fait de changer le fusil d'épaule et perpétrer les attentats terroristes à Washington et New York, le 11 septembre 2001. L'histoire se répète aujourd'hui, sur un mode on ne peut plus tragique. Les milices terroristes appuyées en Syrie, sous le couvert de renversement du pouvoir de Bachar Al-Assad, frappent l'Europe en plein cœur. A Paris et à Bruxelles notamment. Et cela ne semble pas près de finir de sitôt. Parce qu'ici comme ailleurs, la bataille contre les cellules terroristes dormantes ne fait que commencer. La Tunisie a maintes fois sollicité le soutien actif de la communauté internationale dans sa lutte antiterroriste. Certains pays européens font comme si de rien n'était, ou feignent d'ignorer cette requête légitime. Certes, la sécurité ne saurait attenter aux libertés. Mais le laxisme ne saurait se substituer à la vigilance et à la fermeté. Face aux terroristes, il n'est point de demi-mesures possibles. Et encore moins quelque légitimation, pour quelque motif que ce soit. Comme nous l'écrivions sur ces mêmes colonnes le 8 mars dernier, les frontières sud de la Tunisie constituent l'avant-poste du nouveau monde libre. Non pas le monde impérial des lendemains de la Deuxième Guerre mondiale, mais celui des nouvelles démocraties. Et, en 2011, la Tunisie a ouvert le bal des nouvelles démocraties du 21e siècle. De Ben Guerdane à Bruxelles, c'est le même combat. Un combat commun que tous les protagonistes porte-drapeaux de la démocratie et de la dignité gagneraient à mener conjointement, unis et résolus. Par-delà les calculs de boutiquiers et les querelles de chapelles. On ne le répétera jamais assez. Le terrorisme est un fléau planétaire. Et la mort de tout homme diminue tous les hommes.