Une grève de deux heures a été observée par les greffiers qui considèrent que leurs droits ne sont pas respectés, vu les difficultés qu'ils endurent selon leur syndicat dans l'exercice de leur fonction, les empêchant d'accomplir leur tâche dans de bonnes conditions. Ce n'était pas la première fois que les greffiers ont eu recours à la grève, puisqu'en 2012, une grève de deux jours a été décidée par le syndicat des greffiers. Suite à quoi le ministre de la Justice de l'époque, Noureddine Bhiri avait reçu une délégation du syndicat général des auxiliaires de la Justice, en présence du secrétaire général adjoint chargé de la fonction publique relevant de l'UGTT. Le ministre avait déclaré à l'issue de cette rencontre que le dossier avait été transmis au premier ministère, afin d'entériner l'accord qu'il avait donné pour octroyer une prime spéciale proposée par le syndicat. Il avait toutefois déploré la précipitation avec laquelle la décision d'une grève de deux jours a été prise, à cause des perturbations du service public que cela pourrait entraîner dans les tribunaux, et la nuisance aux intérêts des justiciables qui pourrait en découler. A l'époque, le même ministre avait en tout état de cause promis d'accorder l'intérêt nécessaire pour étudier les revendications des greffiers et ce, dans le cadre d'un dialogue avec le syndicat. La grève avait été suivie dans tous les tribunaux à l'époque et le statu quo l'avait plutôt emporté malgré les promesses du ministre. Le problème fut remis sur le tapis en 2013, et le syndicat avait encore déploré surtout la marginalisation du corps des greffiers. Rebelote la semaine dernière, le syndicat des greffiers ayant observé une grève de deux heures, en déclarant que ce n'était qu'un avant -goût, les greffiers étant déclarés prêts à monter crescendo afin voir leurs revendications satisfaites. Qui sont en fait les greffiers? Pour le commun des mortels, le rôle du greffier consiste à enregistrer machinalement et sous la dictée du juge les débats au cours de l'audience, et s'occuper de délivrer des copies de jugements aux différents plaideurs. Certes, c'est lui qui s'occupe de recevoir les requêtes en vue de les enregistrer, ainsi que de l'enrôlement des affaires et de la délivrance des grosses et des minutes, sans quoi les jugements ne peuvent être exécutés. Cependant il lui incombe de vérifier l'authenticité et la régularité de la procédure. Pour preuve sa signature apposée au bas de tout acte judiciaire est nécessaire pour son authenticité. Il lui incombe également d'acter l'interrogatoire devant le juge d'instruction, et sa présence est en l'occurrence obligatoire, et il est compétent à rappeler au juge la régularité de la procédure au cas où celui-ci en cas d'erreur ou d'omission par celui-ci. La tâche n'est donc pas aisée pour le greffier qui est loin d'être un simple scribe. C'est la raison pour laquelle les greffiers appellent à des conditions matérielles et professionnelles plus adéquates pour exercer leur fonction comme il se doit. Que revendiquent-ils? Selon le syndicat les greffiers sont marginalisés, car ils ne jouissent pas de tous les droits inhérents à la nature de leur fonction. Le greffier c'est celui qui est tenu d'assister aux audiences afin de vérifier la régularité de la procédure et d'enregistrer tout ce qui se passe au cours des débats ainsi qu'au cours de l'interrogatoire par le juge d'instruction. Une audience peut se prolonger dans le temps et il peut rentrer, tout comme le juge très tard. En l'occurrence, et selon le syndicat, certains greffiers ne sont pas payés des heures supplémentaires qu'ils peuvent passer au delà des heures légales. Ils réclament par ailleurs l'amélioration de meilleures conditions de travail, et ce, que ce soit en ce qui concerne certains endroits exigus dans lesquels ils sont appelés à travailler ou même l'absence d'endroit ou ils peuvent se reposer ou durant les pauses. Ces conditions sont nécessaires, estiment-ils pour des auxiliaires de la Justice qui fournissent des efforts pour l'intérêt de la Justice et des justiciables.