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Basma Talbi, une militante du parti salafiste ‘'Jabhat Islah'' : Portrait d'une islamiste ‘'non modérée''
Publié dans Le Temps le 02 - 10 - 2014

«J'assume mon choix d'être une femme conservatrice. Voilà pourquoi je mène une bataille sur plusieurs fronts. D'un côté, je montre que je mérite ma place dans une société machiste qui réserve un statut inférieur à la femme malgré ses compétences. De l'autre, je montre que je suis une femme voilée, et n'en déplaise à certains, intellectuelle et professionnelle ... pour combattre, ainsi, des stéréotypes qui ont toujours entouré l'image de la femme voilée. » dit Basma Talbi, femme salafie.
C'est une femme tunisienne bardée de diplômes mais qui aura vu des vertes et des pas mûres sa vie professionnelle durant. Basma Talbi capitalise un master en économie et un doctorat d'Etat en finance islamique, sans oublier son diplôme de technicienne dans la création des sites web et sa compétence de formatrice en développement personnel. Cela ne paraît pas suffisant pour lui réserver une place dans une société qui se plaît dans le confort de ses certitudes et réserve une indignation sélective pour soutenir la femme. Et pour cause, Basma Talbi a choisi d'être une femme conservatrice d'obédience salafiste et cela à lui seul suffit pour mettre en veille une carrière professionnelle d'une femme qui veut être jugée selon ce qu'elle a ‘'dans la tête et non pas selon ce qu'elle porte sur la tête''.
Dans une société comme la nôtre où la compétence est loin d'être un critère pour se forger une carrière brillante, Basma a toujours mené un combat pour mériter sa place dans la société « J'assume mon choix d'être une femme conservatrice. Voilà pourquoi je mène une bataille sur plusieurs fois. D'un côté, je montre que je mérite ma place dans une société machiste qui réserve un statut inférieur à la femme malgré ses compétences. De l'autre, je montre que je suis une femme voilée, et n'en déplaise à certains, intellectuelle et professionnelle ... pour combattre, ainsi, des stéréotypes qui ont toujours entouré l'image de la femme voilée. » dit Basma Talbi.
Une image de la femme à combattre
Aujourd'hui formatrice dans un centre de développement personnel dont le siège est en Egypte à Charm Cheikh, Basma Talbi donne des formations à des Tunisiennes quelle que soit leur appartenance sociale et leur niveau intellectuel. « La première des choses que je conseille aux femmes qui suivent les cycles de formation que je dispense est d'être fières, d'être conservatrices et de s'imposer comme elles le souhaitent et non pas comme le veut le système social bien loin de l'Islam et de ses prescriptions. »
Mais comment combattre une image répugnante de la femme voilée lui ayant colle depuis des décennies déjà ? « Il faut comprendre qu'il s'agit d'une image politique et non pas réelle. Car la politique tunisienne usant et abusant du pouvoir inouï des médias a toujours montré une image fallacieuse de la femme voilée en donnant par là-même une définition mensongère de la liberté de la femme qui doit être non-voilée tout simplement. Alors que c'est complètement faux. La femme est libre quand elle choisit sa vie et qu'elle assume par la suite ses choix. Choisir son vestimentaire en fait partie. » dit-elle en continuant non sans amertume « Je demande aux femmes conservatrices d'être des ‘'super-femmes''. On ne peut pas être une femme ordinaire quand on est voilée, voilà pourquoi il faut être à la hauteur de ses obligations à la maison en donnant une bonne éducation à ses enfants. Au travail, il faut prouver son professionnalisme, travailler comme trois pour mériter sa place. Dans tous les cas de figure, il faut observer un comportement décent, car dans notre société quand une femme voilée n'est pas à la hauteur, on met en cause le voile et non pas le comportement de cette femme. »
La femme voilée en politique
La femme voilée salafiste, particulièrement a investi la politique cette année. On rappellera dans la foulée, que des femmes portant le niqab figurent sur des listes électorales du parti Jabhat Islah. Au regard de Basma Talbi, cela ne doit pas être perçu comme un exploit ou une entorse à la règle sociale car la femme quel que soit son vestimentaire doit prouver qu'elle est là et qu'elle mérite sa place en tant que citoyenne. Toujours selon elle, cela doit tout simplement ébranler une mentalité qui perçoit comme un moins que rien la femme niqabée la traitant de tous les noms possibles et imaginables.
Mais toujours est-il il faut que la femme niqabée voire salafiste (ou salafie) accepete les règles de la citoyenneté et le caractère de la civilité de l'Etat. Pour Basma Talbi cela va de soi. « Nous travaillons sous couvert de la loi et nous nous soumettons aux règles qui régissent la vie des partis. » dit-elle. Qu'en est-il alors de la démocratie que des salafis rejettent ouvertement ? Notre interlocutrice tient en ce sens, à préciser qu'il y a une différence dans la conception de la démocratie. On l'accepte ou on la réfute selon la conception qu'on en a. « La démocratie pour nous est un moyen et non pas une fin. On utilise la démocratie pour donner la possibilité de tout un chacun d'exprimer ses idées et d'exister dignement. La démocratie si elle est perçue comme une finalité peut engendrer des dégâts sociaux et moraux. Par exemple si la démocratie veut qu'on légifère le mariage homosexuel, est-ce qu'on l'accepte ? Bien sûr que non. Nous avons un système de valeurs islamiques qui nous permet de vivre comme des humains dotés d'intelligence et de spiritualité. Sans les valeurs morales on sera des êtres cyniques qui vivent selon les préceptes de la nature et dans ce cas de figure on se réservera une vie de bestiaux. »
Basma Talbi explique dans la foulée la différence entre démocratie et le principe de la ‘'choura'' en Islam. « Certains croient à tort que les deux concepts veulent dire la même chose. La choura veut qu'on accepte l'avis des personnes qui témoignent du plus d'érudition, même si elles sont minoritaires. Alors qu'en démocratie on ne peut qu'admettre que l'avis de la majorité, même si les personnes majoritaires sont a fortiori les moins bien placées pour décider des grands choix d'une entité donnée. » dit-elle.
La dictature de la majorité, ça vous dit quelque chose ?


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