Leur rêve tant caressé d'exposer à New York dans les quartiers Chelsea, Manhattan, s'est finalement concrétisé et leur passage à la Galerie Ashok Jain, un espace très côté de la grande Métropole a laissé des traces indélébiles en témoignage d'une représentation haute en couleurs de l'art tunisien hors de nos frontières... Il s'agit de trois femmes plasticiennes accédant à un renommée internationale : Zoubeida Chamari Daghfous, Alia Kateb et Neila Ben Ayèd, aux côtés de la non moins célèbre artiste photographe canadienne vivant à New York, Marlène Luce Tremblay . De Bab Mansour, Meknès, à Ashok Jain Gallery, New York en passant par la Maison Parent Roback du Vieux Montréal, nous retrouvons ce même élan vers l'excellence et pour preuve, le succès des vernissages auxquels nous avons assisté ; le dernier en date, « Dialogue beyond words ». Un titre qui a fait courir le tout New York ; public cosmopolite et ouvert à tous les courants artistiques ainsi que les critiques et fins connaisseurs de l'art contemporain. Ils étaient tous là le jour du vernissage ; il y avait nos compatriotes venus nombreux admirer de près l'effort et la création de nos meilleures ambassadrices « qui partagent, selon les termes de Neila Ben Ayèd, les mêmes affinités, valeurs et aspirations en optant pour le goût du risque, de l'aventure et de la rigueur... ». Une occasion de rendre hommage à tout ce beau monde et en particulier, au Représentant Permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, M. Mohamed Khaled Khiari et les membres de sa délégation qui nous ont apporté soutien et réconfort. Une belle opportunité, une chance Littéraire de formation (maîtrise en lettres françaises, Zoubeida Chamari Daghfous, voue une passion sans limites pour l'art, faisant sa raison d'être. Pour elle, rien n'a de sens ni d'importance à l'instant même où elle est en admiration devant des toiles de maîtres qu'elle vénère tel Picasso qui l'a énormément influencée dans sa peinture. Zoubeida sait si admirablement traduire à travers ses personnages, les intérieurs de l'âme qui nous touchent, interpellent et émeuvent...Son expérience new yorkaise lui a complètement réussi ; son témoignage en est l'indubitable preuve. « En tant qu'artiste plasticienne, avoir l'opportunité d'exposer à New York dans une galerie située en plein cœur de Chelsea représentait une chance unique à ne pas rater ! Aussi n'ai-je pas hésité à accepter ce challenge à l'instant même où il m'a été présenté par notre amie Neila Ben Ayèd qui avait été contactée par l'artiste Marlène Luce Tremblay de New York. Sans aucun doute, New York est la ville où l'Art est roi ...Pour ma part, je n'ai jamais vu dans aucune autre ville au monde, un nombre aussi important de galeries rassemblées en un seul endroit ! Rien qu'à Chelsea, on en compte plus de 350 galeries fréquentées par beaucoup d'amateurs d'art ,de collectionneurs et d'artistes ... Un détail peut être mais qui a son importance, les gens s'habillent d'une façon recherchée pour aller visiter ces lieux réservés à l'art ... montrant par là, toute l'importance et le respect qu'ils accordent à ce secteur ... Un point positif a été pour moi, la découverte des tendances de l'art contemporain, des techniques, des matériaux utilisés, et celle de l'exploitation des espaces pour une mise en valeur optimum de l'œuvre. Lors des visites des galeries, j'ai éprouvé les sentiments les plus divers : admiration, stupéfaction et même parfois un certain amusement pour ne pas dire incompréhension -devant ce qui pour moi ne pouvait être considéré comme une œuvre d'Art -et qui pourtant l'était du fait que la ville de New York le présentait en tant que tel !!! Je peux citer en exemple, des toiles blanches... d'autres couvertes de gribouillages ... ou alors, couvertes d'une couleur uniforme ... Des toiles sur lesquelles on voyait une accumulation de bijoux ou de lunettes ... Et d'autres encore aussi insolites les unes que les autres ... Pour conclure, je dirais que cette expérience de New York, après celle de Montréal, m'a confortée dans l'idée que l'art tel qu'il est pratiqué et présenté en Tunisie ne manque pas d'intérêt par comparaison à celui qui existe dans les plus grandes villes telles que Paris ,Montréal ou même New York !! Chez Pauline Bressan Décrite souvent comme étant artiste peintre néo-impressionniste flirtant avec l'abstrait, Alia Kateb peint sa toile comme si elle part à l'aventure ; elle se laisse guider par son pinceau jusqu'à l'aboutissement final de son œuvre. Son talent et son expérience l'ont confirmée aussi bien sur la scène nationale qu'internationale ... « Après mes diverses expositions, nous confie-t-elle, (Paris, Bruxelles, Tanger, Meknès, le Jura, la Franche Comté, l'Italie et le Canada...), le challenge américain fut à ma portée en cette année 2014 et se solda par une fabuleuse exposition new yorkaise. Le vernissage fut une grande réussite, tant par son organisation que par la population cosmopolite qui nous fit l'honneur de sa présence : des artistes américains et tunisiens ayant réussi une belle carrière aux USA, ainsi que des journalistes de tous bords.... La galerie Ashok Jain, lieu de l'exposition et située entre Orchard et Ludlow au 58 Hester Street ; marie à la fois, qualité et discrétion. Ce grand espace inondé de lumière m'a agréablement surprise ; l'accrochage de nos toiles y fut parfait et nos œuvres largement admirées et félicitées pour leur qualité... » « Nous avons eu l'opportunité, ajoute Alia Kateb, de visiter d'autres galeries comme celle de Leila Heller rassemblant le tout New York mondain et littéraire, celle de Thomas Knights avec son exposition très hard "Red Hot : New York", ou celle de George Billis Gallery, et l'exposition : « Life is a house » En conclusion, ce fut une très belle expérience, très enrichissante, qui nous a permis de voir que notre travail plaisait autant à la communauté tunisienne vivant en Amérique qu'aux Américains eux mêmes, puisque les retombées en furent immédiates. En effet, nous avons été sollicitées par la célèbre galerie Bressan dans le vieux Montréal où nous, (Zoubeida, Marlène, Neila et moi) , exposons actuellement et depuis le 15 octobre, aux côtés de l'artiste Pauline Bressan. Nous sommes également invitées par la Whitney Galerie à New York ainsi que par le Président de l'Association des Arts Plastiques de Tanger pour l'année 2015... » Art...Liberty ... Twin Towers... Se rendre à New York et ne pas visiter quelques uns de ses musées, serait à notre avis, une grande faille surtout lorsque l'on connait l'importance de tous les enjeux de la vie culturelle et artistique qui s' présentent. Le Guggenheim Museum vivait à l'heure de l'Italian Futurism : 1909-1944 : Reconstructing the Universe » en proposant une grande exposition autour du Futurisme italien qui réunit les œuvres d'artistes, architectes, designers, photographes et écrivains qui auront contribué à la notoriété de ce mouvement pré-fasciste, dont les répercussions historiques et politiques furent exceptionnelles. Si nous avions loupé par faute de temps , hélas, le MOMA, (Museum Of Modern Art), nous nous sommes rendues au Metropolitan Museum of Art où nous avions pu admirer des chefs-d'œuvre de toutes les cultures du monde, retraçant 5000 ans de créativité humaine ainsi que des expositions temporaires présentant les trésors des musées du monde entier comme celle de Kandinsky avant l'abstraction (1901-1911). Et cerise sur le gâteau, l'agréable surprise en apprenant par la bouche des agents des guichets des différents musées, la gratuité des billets d'accès pour tous les journalistes, car il suffisait de présenter sa carte professionnelle... Par ailleurs, lorsqu'on est à New York, on ne peut s'empêcher de contempler de loin, la Statue de la Liberté, majestueux symbole de l'Amérique et dressée sur l'île de Liberty, au sud de Manhattan. Pour s'y rendre, une croisière dans le fleuve Hudson s'impose. Enfin, on se fait un devoir pour se rendre au World Trade Center, se recueillir sur la mémoire des milliers de disparus innocents, femmes, hommes et enfants , assassinés par les terroristes lors des terribles attaques du 11 septembre 2001. Le Mémorial du 11 septembre qui a ouvert ses portes en 2011, le jour du 10ème anniversaire des attaques, connaît une affluence record de visiteurs américains et étrangers. Il comprend deux bassins construits sur les empreintes mêmes des Twin towers d'origine. Des chutes d'eau de 9 mètres de longueur, les plus grandes, semble-t-il, d'Amérique du nord, tombent en cascades dans les bassins, en hommage aux noms des victimes inscrits sur des parapets en bronze autour des bassins... Tous ceux qui veulent lutter contre la haine, l'ignorance et l'intolérance en restent émus ! S.B.Z.