Il était presque 16h15 vendredi à Kinshasa lorsque l'avion de la compagnie locale Air Algérie s'est posée sur le tarmac de l'aéroport international de Kinshasa. A son bord, la délégation de l'ES Sétif, qui affronte ce dimanche l'AS Vita Club en finale aller de la 50e Ligue des champions, au stade Tata Raphaël de Kinshasa. Forte de 63 personnes, la délégation comptait presque une vingtaine de journalistes et photographes. La délégation sétifienne, accueillie par l'ambassadeur d'Algérie en RD Congo, a apprécié l'accueil qui lui a été réservé. Le président Hassan Hammar a aussi apprécié les conditions mises à la disposition de son équipe, notamment la qualité de l'hôtel où l'ESS est hébergé. Les protégés de Khereiddine Madoui ont effectué une seule séance à Kinshasa, sur la pelouse du stade Tata Raphaël hier à 15h00. Kheiredinne Madoui, l'entraîneur algérien estime que son équipe est totalement affûtée pour la manche aller. «Je peux vous assurer que l'équipe est prête et cela sur tous les plans. C'est une rencontre difficile qui opposera deux équipes qui ont le même objectif. L'AS Vita club est intraitable à domicile, de notre côté nous avons déjà réalisé de bonnes prestations à l'extérieur ». Avant d'enchaîner : « Nous avons les moyens de revenir à Sétif avec un résultat probant qui préservera nos chances intactes. Le groupe est décidé à lutter bec et ongles. Les joueurs sont conscients qu'ils auront à porter très haut les couleurs du club et, au moins tout autant celles du pays ». Pour le défenseur Imad Mellouli, le match de dimanche est très important si les joueurs veulent remporter pour l deuxième fois l'épreuve la plus prestigieuse du calendrier la Coupe. «Une dynamique de victoire s'est installée au sein du groupe. Le moral est au beau fixe et tous autant que nous sommes, nous défendrons les couleurs du club avec tout notre cœur. J'espère que ce dimanche, la réussite sera de notre côté. Je pense que nous, les joueurs, nous ferons notre travail comme il se doit. Bien sûr, nous rechercherons en premier une belle performance. La manière pour atteindre cet objectif n'a que peu d'importance. Il nous faut gérer ce match avec beaucoup d'intelligence. Par ailleurs, cette équipe de l'AS Vita club est très technique et cela nous convient parfaitement ». Le gardien de but sétifien, Sofiane Khedaïria aux portes de la gloire Si au football, le gardien de but est indifféremment appelé "goal" ou "dernier rempart", il existe un autre vocable qui sied à merveille à Sofiane Khedaïria : portier. Car s'il est aujourd'hui un véritable porte-bonheur pour l'ES Sétif, le numéro 1 des Aigles Noirs a vu bon nombre de portes se fermer tout au long de sa jeune carrière. Mais à force de patience et de talent, le gardien de 25 ans est parvenu à entrouvrir celles du paradis : en cas de victoire en finale de la Ligue des champions de la CAF face à l'AS Vita, il participera à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Maroc 2014. "Ce serait l'aboutissement d'une carrière, même si je n'ai que 25 ans. C'est une compétition que je suivais petit à la télévision. Ce serait fantastique d'y participer", confie l'intéressé, au micro de FIFA.com, à quelques heures du match aller qui se déroulera à Kinshasa. "Disputer cette finale est déjà pour moi une petite revanche sur le destin. Je garde un peu d'amertume liée à mes années en France où l'on ne m'a pas donné ma chance. Aujourd'hui, à la veille de ce rendez-vous, je suis remonté à bloc." La voix calme et posée, le portier n'est pas du genre à sortir de ses gonds. Pourtant, à l'évocation de ses années de galère qui ont suivi sa formation effectuée à Toulouse, le ton de l'ancien joueur de Besançon, Cassis-Carnoux et du Mans, monte : "En France, en L1 comme en L2, je n'ai pas eu la chance que j'aurais méritée. J'ai navigué en National, j'ai le sentiment d'y avoir fait des matches de qualité. Mais on ne m'a jamais fait confiance à l'échelon supérieur. Ça me laisse des regrets. J'espère que tous mes anciens entraîneurs en France, ceux qui n'ont pas cru en moi, auront un œil sur cette finale." En attendant, au risque d'avoir des remords, ceux-ci pourraient déjà se pencher sur sa magnifique demi-finale de Ligue des champions face au TP Mazembe. Car Khedaïria a été le principal artisan de la qualification de Sétif pour la deuxième finale de son histoire en Ligue des champions. Exemplaire au match aller (2:1), il a porté à bout de bras son équipe au retour malgré trois buts encaissés (3:2) : "Je n'ai fait que mon travail. On attend de moi que je sois décisif. Je l'ai été. Tant mieux", analyse-t-il. Un Aigle chez les Fennecs ? Peut-être plus encore que ses anciens entraîneurs, il y a un technicien dont il aimerait particulièrement attirer l'attention : Christian Gourcuff. Comme son prédécesseur Vahid Halilhodzic, le nouveau sélectionneur de l'Algérie n'hésite pas à faire appel à des gardiens du championnat local, Mohamed Lamine Zemamouche (USM Alger) et Azzedine Doukha (JS Kabylie) en tête. "Je crois en mes chances. D'ailleurs, j'ai déjà été appelé chez les Fennecs par le passé, en mai 2013. Une nouvelle convocation passera par de bonnes performances. Je prends mon mal en patience", souligne-t-il, conscient qu'il sera tout de même difficile de reprendre la place de titulaire à Raïs M'Bolhi, auteur d'une superbe Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014 : "Il a été tout simplement fantastique. Comme tout le reste de l'équipe d'ailleurs." "Notre football connaît une révolution ! L'équipe nationale est revenue au sommet de l'Afrique. Et les clubs locaux ont pris son sillage, à l'image de l'ES Sétif", confirme Khedaïria. Alors que l'ESS est aux portes de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, et que les Verts se sont d'ores et déjà ouvert celles de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations, le portier des Aigles se verrait bien passer l'hiver au Maroc : "Avant, des participations à ces compétitions n'étaient que des rêves. Aujourd'hui ce sont des buts." Paroles de portier.