Samedi 15 novembre. Il était quinze heures et quelques miettes quand débutaient les travaux de l'assemblée générale élective du CSS au nouveau complexe du club. Tout était normal dans les plus amples détails et rien ne laissait présager que le congrès annuel du club phare du sud allait se terminer par une surprenante et énorme surprise. En effet tout se déroulait le plus normalement du monde, depuis l'allocution inaugurale de Lotfi Abdennadher jusqu'à la lecture du rapport financier en passant par le rapport financier. Dans ce dernier document, les dépenses au cours des quinze derniers mois ont été estimées à environ 15 millions de dinars. Les recettes se sont chiffrées aux alentours de 14 millions de Dinars ce qui fait dégager un déficit d'un peu plus d'un million de dinars. Soudain, le coup de théâtre Tandis qu'on s'attendait à ce que le dernier point à l'ordre du jour de cette assemblée se termine sans accroc avec l'adoption par le suffrage de l'unique liste en lice, celle du président sortant, Lotfi Abdennadher, le dépouillement du scrutin donna lieu à un résultat inattendu. La liste pourtant sans rivale n'avait pas obtenu la majorité absolue (50%+1 voix). Les résultats du vote furent comme suit : Nombre des votants : 205 Nombre des voix pour : 85 Nombre des voix contre : 111 Nombre des bulletins annulés : 8 Nombre des bulletins blanc : 1 La liste devait donc obtenir au moins 103 voix pour qu'elle soit adoptée. C'est le club qui risque de payer la facture Le président sortant et son équipe n'ayant pas été donc réélus devront convoquer une nouvelle AG qui doit tenir ses assises dans un délai compris entre un et deux mois au maximum. Mais en attedant la tenue d'une nouvelle assemblée c'est le CSS qui se trouve fortement pénalisé par le résultat du scrutin. Le coup est vraiment trop dur pour le club qui devra de ce fait être géré par un bureau en fin de mandat avec une marge de manœuvre fort réduite. Etant désormais provisoire, le bureau va certainement éprouver des difficultés pour collecter les fonds nécessaires à la gestion du club. Tout comme il ne sera pas en mesure de convaincre les joueurs en fin de contrat (Ferjani Sassi, Rami Jridi Bassam Boulaâbi entre autres) à rempiler. Lotfi Abdennather nous a fait comprendre qu'il connait la partie qui est derrière le coup mais il s'est retenu d'en citer le nom. Mais dans certains milieux et et organes de presse on a fait porter le chapeau àl'ex président du club Salaheddine Zahaf. Par soucis d'objectivité nous avons jugé utile de nous entretenir avec les deux intéressés. Lotfi Abdennadher «J'assume mes responsabilités jusqu'au bout» Le Temps : Vous étiez assurément à mille lieues de vous attendre à un résultat pareil du scrutin ? L. Abdennadher : Je n'en reviens pas encore pour la simple raison que ma liste était sans concurrente sans oublier que, sans me forcer la main de nombreuses personnalités influentes du club parmi lesquelles Moncef Sallami, Mondher Ben Ayed, Fethi Hachicha, Khaled Kobbi, Bassam Loukil, pour ne citer que ceux là, ont insisté pour que je demeure à la barre. Je n'étais pas tellement chaud pour briguer un deuxième mandat mais en l'absence d'autres candidatures j'ai dû répondre à l'appel du devoir. Malheureusement il y a une certaine partie, ne se souciant guère de l'intérêt du club, a tout fait pour barrer la route à ma liste. Elle a perdu de vue que par ses manigances elle venait de porter un grave préjudice au club dont elle se réclame et affiche son appartenance. --Et quelles sont ces parties auxquelles vous imputez la responsabilité du résultat inattendu du scrutin ? -- Sans les citer elles se reconnaitront et le public du club dans sa majorité savent la parie. Tout ce que je peux dire c'est qu'une partie des votants sont des affiliés aux socios du club et une autre non moins importante sont des jeunes dont l'âge tourne autour des vingt ans est certains d'entre eux sont manipulables. --Mais, tout compte fait, nous comprenons mal les raisons qui ont poussé cette partie à faire échec à votre liste... --Moi même je n'arrive pas à saisir la ou les raisons qui ont l'ont poussée à agir de la sorte. Le résultat du vote ne pouvait refléter un mécontentement général du public du club dans la mesure où les résultats réussis par le club sont des plus honorables. De même malgré la difficulté de la conjoncture, le budget du club n'a pas déploré un gros déficit. Il aurait pu être excédentaire même si j'ai consenti à vendre un ou deux joueurs vedettes qui étaient et le sont toujours très convoités. --Maintenant que le mal est fait que comptez-vous faire ? --Je vais veiller avec le reste de mon bureau à gérer le club avec toute l'efficacité et la perspicacité requises jusqu'à la tenue de la prochaine AG. Je suis conscient des efforts et des sacrifices à consentir pour faire éviter au club la déstabilisation. Mais nous sommes prêts à relever tous les défis pour que le CSS puisse traverser cette épreuve sans ombrage. Salaheddine Zahaf «Facile de faire porter le chapeau aux autres» --Le Temps : Slaheddine Zahaf a été indiqué du doigt comme étant l'instigateur de l'échec électoral essuyé par la liste de Abdennadher. Qu'en dites –vous ? --S. Zahaf : Et pourquoui aurait agi pour barrer la voie à la liste de Abdennadher ? Une telle manœuvre ne pouvait en aucune manière servir les intérêts ni du club ni de la région. S'il y avait deux listes ou plus j'aurai alors voté pour l'une d'elles. Mai comme elle était la seule en course cela aurait été absurde de la faire chûter. Et puis Slaheddine Zahaf est-il à ce point influent pour faire tomber une liste qui a bénéficié, au préalable, de l'aval des sphères dirigeante du club ? --Vous êtes quand même le président des socios qui ont constitué le gros contingent des électeurs ? --Soit. Mais les socios sont constitués de personnes jouissant d'un niveau d'éducation respectables. Ce sont, pour la plupart, des hauts cadres et des étudiants qui ne sont pas manipulables. Et puis moi-même je n'étais et je ne serai jamais un manipulateur et les gens qui me connaissent le savent. Il ne faut pas aussi oublier que parmi les votants il y a un nombre important d'employés d'entreprises appartenant à Lotfi Abdennadher et que peut certains d'entre eux mécontents de leurs situations professionnelles ont décidé de voter contre la liste de leur employeur. -Alors comment expliquez-vous l'échec du scrutin subi par la liste ? -Tout simplement par le mécontentement d'une partie importante du public « Noir et Blanc ». Les supporters trouvent que le fait de payer des sommes astronomiques pour des joueurs prêtés pour quelques mois est de la mauvaise gestion. Les supporters trouvent anormal de faire venir un staff technique pour un montant de un million de dinars avec le résultat catastrophique que le connait sous forme d'une cruelle élimination en demi finale de la Champion's League. Ils trouvent aussi anormal que le président perçoive de façon prématurée les revenus du sponsoring et j'en passe. Toujours est-il que, quelque soient les raisons de l'échec de la liste c'est le club auquel vous appartenez tous et que vous avez de tout servi avec dévouement qui s'en sort grand perdant. Ne pensez-vous pas que le CSS vous appelle tous à l'unisson pour le faire sortir de l'impasse ? --Tout à fait et je compte me réunir dans cadre du haut comité de soutien avec Lotfi Abdennadher pour nous concerter et voir ce que nous pouvons entreprendre ensemble pour dégager le club des sentier battus dans lesquels il est engouffré.