Au cours du colloque sur la migration arabe et les opportunité de l'emploi étalé sur trois jours à compter du 19 novembre 2014, et programmé par l'Organisation arabe du travail, en collaboration avec le ministère de la formation professionnelle et du travail, les intervenants ont exposé les points préoccupants sur ce problème crucial dont dépend l'expansion économique dans la plupart des pays arabes, à l'aube du printemps arabe qui a changé toutes les données et invité par la même toutes les parties prenantes à réfléchir à une politique migratoire commune entre les pays arabes, ce qui serait de nature à mieux développer les échanges économiques, culturels et sociaux entre eux. Les relations de fraternité et d'entente entre les peuples arabes sont séculaires, eu égard à cette situation de solidarité naturelle et de bon voisinage qui a toujours existé entre eux. Aussi une action de tous les pays est-elle nécessaire afin d d'étudier cette possibilité, en tenant compte de la situation politique et économique dans chaque pays, surtout que les données ont changé à l'avènement du printemps arabe. Surtout que, comme l'a signalé dans son intervention, Hafedh Laâmouri, ministre de la formation professionnelle et de l'emploi, l'Union Européenne s'intéresse de plus en plus aux problème migratoire dans ces pays, en préconisant une nouvelle politique sélective, afin de combattre la migration clandestine , en vue de la réintégration des migrants, et pour mieux sécuriser les frontières maritimes et terrestres. Il ajouta que la politique migratoire tunisienne est fondée sur le choix des capacités tunisiennes qui est un choix stratégique pour un partenariat durable avec les pays d'Europe ainsi que les pays arabe , en vertu d'accords bilatéraux dans le cadre d'une migration organisée. La Tunisie œuvre désormais à faciliter la migration légale et à lutter contre la migration clandestine aux conséquences néfastes notamment sur la vie des migrants, outre le fait que ces derniers font également l'objet de toutes sorte d'exploitation à caractère inhumain, a-t-il précisé. Le ministre de l'emploi a indiqué, à ce propos, qu'il existe un site web au niveau de l'agence nationale de l'emploi contenant tous les renseignements utiles, et toutes les offres internationales d'emploi. Il a conclu qu'il reste beaucoup à faire dans le domaine de la migration, malgré les efforts fournis dans le domaine par les organisations internationales, que ce soit au niveau de l'ONU, ou de l'Union Européenne, ou à celui des organisations de travail arabes, ou européennes. La migration peut être bénéfique aussi bien pour les pays d'origine que les pays d'accueil à conditions d'être organisée et mieux structurée, sans oublier l'intérêt des travailleurs eux-mêmes qui en constituent l'élément principal mais dont les intérêts ont été jusque là négligés même dans le cadre d'une migration légale et organisée. Une politique commune de travail Il ne peut y avoir de politique migratoire commune entre les pays arabes sans une législation protectrice du travailleur là où il peut se trouver, s'agissant bien entendu de migration légale. Or il reste beaucoup à faire dans ce domaine, surtout que les législations de travail diffèrent d'un pays à l'autre. Certes les pays arabes ont beaucoup évolué sur ce point, la plupart bénéficiant d'une législation protectrice des droits du travailleur en général. Cela dit et comme l'a démontré le professeur Ali Saoui, enseignant à la faculté du Caire, le travailleur n'est pas suffisamment soutenu, dans la plupart des pays arabes où il est presque voué à son propre sort. En effet, il n'est pas informé de ses droits et de ses devoirs, ce qui devrait se faire à la signature du contrat de travail afin qu'il sache à quoi s'en tenir à l'avance. Il a précisé que le taux de migration des Maghrébins vers les pays du Golfe notamment a augmenté de 11,80% depuis 2013. L'Arabie Saoudite accueille avec 5, 4 millions de personnes et le Koweit 1,1 millions de personnes, y compris le nombre de femmes qui est également en hausse. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire d'établir des conventions entre ces pays afin qu'ils s'engagent à protéger les émigrés légaux, et trouver une meilleure solution pour les clandestins car la politique répressive ne suffit pas à elle seule à résoudre le problème. Il faut que ces conventions soient de nature à préserver les droits humains à tous les migrants, dont le droit au logis et à la nourriture. Les travailleurs doivent bénéficier des droits à la culture et au loisir, outre les droits inhérents aux relations de travail, offrant la possibilité de demander réparation en cas d'accident de travail ou de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ces droits s'affrontent la plupart du temps aux problèmes de sécurité qui sont prioritaires dans certains pays arabes, mettant par là même les migrants dans des conditions sinon difficiles du moins très délicates, au grè de la conjoncture politique et économique du moment.