Pour le bon déroulement des élections législatives et présidentielles, plusieurs organismes de la société civile et associations se sont fixé l'objectif de contrôler les médias de toutes sortes pour protéger l'aspect démocratique du processus électoral. Cependant, les élections seront bientôt terminées et personne ne va plus en parler d'ici quelques mois. Un contrôle du prochain gouvernement et des députés du peuple s'impose et « N'talbek wn'hasbek » a décidé de s'en occuper pour la réussite de la mise en place d'une réelle démocratie sous la deuxième République. Quelles sont les tâches de cette association et comment vont-ils surveiller la bonne marche du prochain quinquennat ? D'après Ezzedine Hazgui, activiste de la société civile, « N'talbek wn'hasbek », dont les principaux responsables sont le Forum Tunisien des Droits Economiques et sociaux (FTDES), Oxfam et le réseau «Doustourna », est le résultat d'une réunion de quatre jours qui a eu lieu en Décembre 2012 à Sousse et à Monastir, rassemblant 180 associations de la société civile et un nombre d'experts et de citoyens. Lors de cette réunion, les différentes parties ont fini par mettre en place 15 ateliers touchant tous les secteurs du pays afin de relever les problèmes s'y rapportant ; et par asseoir 24 autres ateliers gérés par les habitants des chefs-lieux de chaque gouvernorat car ces derniers sont les plus touchés par les difficultés locales qui diffèrent d'une région à l'autre . L'idée était donc de faire participer tous les citoyens conscients sans exception et les associations car, selon Ezzedine Hazgui, le rôle d'un citoyen conscient ne doit pas s'arrêter juste après avoir trompé son doigt dans l'encre et quitté les urnes ; bien au contraire, c'est à ce moment que tout commence pour lui. Ne pas donner seulement et simplement sa voix mais surveiller .D'où l'idée de «N'talbek wn'hasbek ». Contrat entre citoyens et députés Dans ce cadre, l'idée du « Manifeste National » qui consiste en 26 points fondamentaux, que les citoyens, experts et associations faisant partie du projet ont rédigé, est née. Ce manifeste est le résumé des grands problèmes communs et nationaux étudiés durant les deux dernières années tels que le transport public, l'enseignement et la santé. Deux messages sont à émettre par le biais de ce projet. Le premier est adressé aux Tunisiens dans le sens où ceux-ci devraient agir comme citoyens actifs. Quant au deuxième, il est adressé aux députés et aux partis ayant signé et accepté le concept : « L'Etat est au service du Peuple et non pas l'inverse ; il doit non seulement répondre à nos revendications, mais en plus nous rendre des comptes. Nous payons les impôts grâce auxquels les ministères sont rémunérés » a-t-il réclamé tout en rappelant que « N'talbek wn'hasbek » va effectuer un bilan établissant des comparaisons entre les promesses théoriques des partis et des candidats avant les élections sur les plateaux de la télévision, aux radios et dans les rues lors des campagnes et l'application de ces engagements sur le plan pratique juste après. Ennahdha réfléchit Pour ce faire les membres du projet du Manifeste National à vocation associative et citoyenne, ont présenté une demande au président du Parlement le 12 Décembre 2014 consistant à assister aux délibérations de façon quotidienne afin de les inspecter. « El Majless » un journal pris en charge par les membres de cet organisme sera publié d'une manière régulière pour couvrir les débats des députés. Dans l'attende du feu vert de la présidence du nouveau parlement, nombre des partis de l'assemblée des députés du peuple ont signé ce projet de contrôle et ont accepté de s'y soumettre. Nida Tounes , Al-Jabha , l'Union Pour la Tunisie et d'autres ont manifesté leur approbation totale et officielle moyennant cette signature. Seule « Ennahdha » a exprimé son accord préliminaire mais ne compte pas le faire de si tôt. Cependant, notre activiste de la société civile, a indiqué que la signature reste toujours possible. Cette dernière est utilisée comme moyen de pression pour les partis indécis. Chaque jour depuis le début des travaux de l'assemblée des députés du peuple, le destin du citoyen tunisien se joue et se décide. Il était, ainsi, temps de l'impliquer dans les affaires du pays car il est le seul concerné par les lois et les décisions prises au quotidien dans la grande salle par ces élus du peuple. A quel point les élus du peuple seraient-ils à la hauteur des espérances des Tunisiens ? Tiendraient-ils tenir les reines de la deuxième République comme il se doit ??