Bien que les femmes soient connues pour être plus studieuses excellant durant les examens et les concours et obtenant les meilleures notes, elles ne vont généralement pas au bout de leurs ambitions et se suffisent d'occuper des postes de cadres moyens tandis que les hommes occupent des postes plus pesants. Les femmes tunisiennes ont réussi, cependant, à enfreindre la règle et à déstabiliser cette généralité depuis la nuit des Temps. Ainsi, a-t-on remarqué, que le nombre des étudiantes inscrites à la faculté est supérieur à celui des étudiants, depuis des années, et notamment dans le domaine de la médecine, chose prévisible car la Tunisie a donné la vie à plusieurs femmes médecins. En approuvant leur droit à l'enseignement d'abord et en n'interrompant pas leurs études par la suite, les familles tunisiennes ont réellement contribué à la réussite de leurs filles qui sont aujourd'hui des personnalités connues dans le domaine de la médecine. Elles les ont soutenues et cru en elles. En effet, grâce à cette mentalité libérée des traditions parfois accablantes et cette culture assoiffée de Savoir, le statut de la Femme s'est petit à petit installé. Cette dernière avait fait preuve d'ambition et de persévérance en grimpant le mont de la connaissance. Quoique le sentier n'ait pas été facile à traverser, des noms de femmes marquent aujourd'hui la Tunisie actuelle. D'autres sont gravées dans l'histoire. Il n'est donc plus rare de trouver des femmes médecins, chirurgiennes ou chefs de service soient-elles car elles existent en grand nombre de nos jours. Beaucoup d'entre elles sont, aujourd'hui, à la retraite, d'autres à la fin de leur carrière et donc parmi les plus anciennes telles que Mme Naziha Naanaa ép. Mazhoud qui était en même temps cardiologue, ancienne ministre et ambassadrice, Habiba Chaabouni, généticienne, Aicha Bouzakkour, hématologiste, Souad Bousnina, pédiatre, et Habiba Jilani, spécialisée dans la chirurgie thoracique mais qui n'est plus.. Egalement, Mme Balkis Znaidi Meddeb, chef de service d'hématologie à l'hôpital Aziza Othmana, Mme Hela Gastli, hématologue, Saida B.Becher, chef de service de pédiatrie à l'hôpital d'enfants, Azza Filali , chef de service de gastro-entérologie à la Rabta, Hend Bouïcha, ancienne chef de service de pneumologie de l'hôpital Charles Nicolle et qui est actuellement Présidente du Comité National d'Ethique médicale Parmi les plus anciennes aussi figurent : Mme Radhia Kastalli, Directrice de la Banque du Sang et chef de service du laboratoire de l'hôpital Habib Thameur et Mme Safia Larguech, pédiatre et ancienne chef de service. Cette génération évoquée de femmes médecins retraitées, décédées ou à la fin de leurs carrières s'est battue pour tracer le chemin à suivre par les générations futures et pour servir d'exemples. Dans ce cadre, nombre de femmes qui occupent le poste de chef de service sont aussi, actuellement, en exercice. Donnons l'exemple de Najla B.Jaballah, responsable de la réanimation intensive à l'hôpital d'enfants de Tunis. Aussi, Sihem barsaoui, Azza Gharbi et Khadija Boussetta qui sont pédiatres à l'hôpital d'enfants de Tunis. Etre femme médecin, mère d'enfants et femme au foyer en même temps n'est pas chose facile. Se vouer au métier de médecin, qui est certes un métier honorable mais fatiguant, c'est y consacrer en moyenne 14 heures de travail par jour. Ces femmes là se partagent entre les cercles de la vie sans avoir de temps pour elles, ce qui dessine la difficulté de la tâche et l'énergie qu'il faut pour soutenir un tel rythme. Ce domaine demande beaucoup de temps, de sérieux, de détermination et de disponibilité car c'est aussi un métier ou on rencontre des cas d'urgence. Il y n'a pas qu'une cinquantaine d'années que nous entendons parler de femmes médecins en Tunisie. Des pionnières dans le domaine ont surgi il y a bien longtemps. En effet, la première femme médecin obstétricienne dans le monde arabe est Tawhida ben Cheikh. Après le retour de cette dernière de Paris, Hassiba Ghileb, première pédiatre, a suivi ses pas car elle la considérait comme le symbole de la femme tunisienne instruite et cultivée au 20ème siècle. Beaucoup de femmes comme le sait tout le monde apprenaient à devenir sages-femmes mais les toutes premières qui ont obtenu un diplôme sont Badra Ben Mustafa Ouertani et Farida Agrebi Mestiri et ce en 1963. Ce n'est qu'après l'Indépendance que devenir médecin pour une femme est devenu affaire facile car les esprits commençaient à s'éclairer et les lois protégeant la femme ont été prodiguées et de là plusieurs universités ont été mises en place. La position de la femme s'est alors améliorée après avoir eu un accès plus facile et gratuit aux écoles. C'était le début du changement des mentalités, de la culture et de la mixité.