Qui sera le futur ministre du tourisme ? Quels sont les critères qui doivent prévaloir ? Est-ce sur la base d'une présomption de compétence (diplômes) ou une compétence avérée (expérience politique et gestion administrative) ? Les professionnels du tourisme s'interrogent et observent. Les plus chevronnés essaient de dresser un portrait-robot du futur ministre du tourisme. En Tunisie, ce ne sont pas les cadres qui manquent. Sinon ceux qui sont pressentis à ce poste remplissent toutes les conditions d'un ministre ou du moins ont-ils le profil et le CV et ils ont toutes les compétences pour diriger ce ministère. Ecoutons les appréciations des professionnels sur le profil du futur ministre du Tourisme ? Ridha Attia (DG DE Vincci Hotels): « Opter pour un vrai professionnel » Le ministre du Tourisme du prochain gouvernement doit justifier d'une expérience et d'une notoriété dans le domaine. En effet, et l'expérience l'a prouvé, un étranger au domaine, quels que soient son intelligence et ses diplômes, ne peut, en une année, imaginer et appliquer les solutions adéquates aux difficultés que traverse le secteur. Il doit être de la profession et non de l'administration. Le futur premier responsable d'un secteur que toutes les instances qualifient de stratégique, doit être immédiatement opérationnel. Il doit communiquer sur l'image d'un pays en transition démocratique. Il doit remettre le secteur sur les rails. Rassurant et crédible auprès des opérateurs nationaux et étrangers, notamment les grands tour-opérateurs, il devra agir en étroite collaboration avec les professionnels pour redonner au pays sa place de destination phare de la Méditerranée. Un hôtelier de gabarit ou un directeur général d'une chaîne hôtelière pourra faire l'affaire. Espérons qu'on choisisse un homme rompu à la tâche pour faire face aux nombreux défis qui l'attendent. Afif Kchouk (hôtelier à Bizerte): « Le futur ministre du tourisme doit être au courant des dossiers du secteur et de leur état d'avancement » Le futur ministre du tourisme doit être un professionnel, compétent, opérationnel dès sa nomination, au courant des dossiers du secteur et de leurs états d'avancement. Il ne doit pas être un ancien qui a déjà occupé le poste. Ses priorités seront la mise à niveau du produit hôtelier et surtout des 60 000 lits non exploités, le règlement par consensus du problème de l'endettement; la mise en place d'une nouvelle stratégie commerciale conforme aux produits touristiques existants, la mise en place d'une feuille de route avec les différents ministères, notamment de l'intérieur et de l'équipement, pour résoudre les problèmes de l'environnement, avec le ministère du transport pour les problèmes des dessertes aériennes; la relance de l'investissement dans l'amélioration de la qualité du produit et de ses prestations de services, ainsi que dans des niches à fort potentiel tels que le golf et la plaisance. Les prétendants sont nombreux; mais tout dépend du choix qui sera fait au niveau du gouvernement: de politiciens appartenant à des partis ou des indépendants choisis pour leur compétence. Tout dépend aussi de la place qu'occupera le tourisme dans le futur gouvernement: un ministère important ou secondaire qui sera sacrifié dans le partage des ministères; ou il sera rattaché un autre ministère: le transport ou le commerce, ou les affaires étrangères (comme en France). Wahida Djaiet (Directrice Générale de l'ONTT): « Je laisse le choix aux décideurs d'apprécier s'il revient à un privé ou un administrateur de diriger le ministère » Il serait judicieux que le ou la ministre prochain du tourisme prochain soit une personne soutenue par le milieu touristique parce que ça ira plus vite. Nous devrons maintenant passer à l'action et déceler vite les maux qui rongent notre secteur. Il faut une personne de décision pour trancher. Je laisse le choix aux décideurs d'apprécier s'il revient à un privé ou un administrateur de diriger le ministère. Vous pensez que dans l'administration il n' ya pas de personne qui puisse être à la tête du ministère Habib Bouslama (Vice –Président de la FTH): « Le sexe importe peu » Le futur ministre du tourisme doit être un homme de profession. Il est appelé à faire une vraie révolution dans le secteur. Il doit être compétent qui a fait ses armes dans le secteur, atout indispensable pour prétendre au fauteuil du ministre du tourisme. On peut lui accorder trente jours pour être opérationnel et trouver les solutions adéquates aux difficultés que traverse le secteur. Le sexe importe peu. Un politique mettra plusieurs mois pour identifier les vrais problèmes de notre secteur et trouver les solutions appropriées. Or, nous sommes dans une situation d'urgence. Le message est clair. L'oiseau n'est pas rare. Les compétences ne manquent pas pour diriger ce ministère Ahmed Bettaieb (directeur de Delta Travel): « Pour un professionnel qui sait écouter et prendre les décisions adéquates » Nous avons besoin dans le nouveau gouvernement de personnalités civiles engagées et compétentes qui se sont distinguées par leur dynamisme et leur esprit d'entrepreneuriat. Le prochain ministre doit être, nécessairement, un homme de métier, de relation et de communication. Je suis pour un vrai professionnel qui sait écouter et prendre les décisions adéquates. Le futur ministre a pour mission immédiate de restructurer le secteur sur des bases solides, accorder un grand intérêt aux dossiers urgents loin de toutes les tracasseries administratives. En véritable professionnel du tourisme, il recueillera alors rapidement le support et le soutien de toute la profession qui mettra tout en œuvre, avec ses moyens et ses hommes, pour redresser la barre et redonner au tourisme tunisien sa véritable place dans l'économie de notre pays. Le futur ministre, en plus d'avoir de l'expérience, doit avoir un comportement exemplaire et être en mesure de faire face à la complexité des challenges qui l'attendent. Hédi Hamdi (DG de l'agence Markedia communication et presse): « Nous espérons que l'expérience de 2014 dans le choix du ministre du Tourisme serve de leçon à tout jamais aux futurs gouvernants» Le futur ministre du Tourisme, même s'il compte parmi les meilleurs technocrates du pays, même s'il est superman, si on ne lui donne pas les moyens de réformer le tourisme en profondeur, si on ne lui fournit pas les moyens de ses ambitions, alors sa mission sera vouée à l'échec. Il ne s'agit pas d'une question d'homme et de profil. Tout dépendra aussi de la place que tiendra le tourisme dans la stratégie économique gouvernementale. Le futur gouvernement ne doit pas perdre de vue que le tourisme est sans aucun doute aujourd'hui l'un des secteurs les plus aptes à participer au traitement rapide des maux endémiques du pays sur le plan économique et social. Et surtout, espérons que l'expérience de 2014 dans le choix du ministre du Tourisme serve de leçon à tout jamais aux futurs gouvernants. Anis Meghirbi (directeur du marketing à Seabel Hotels): « Il faut miser sur la vivacité d'esprit » Le prochain ministre du tourisme qui fera parti de ce gouvernement élu pour 5 ans doit impérativement entamer « Le Reengineering » du secteur. Nous avons perdu beaucoup de temps et aujourd'hui, toutes les conditions sont réunies pour une refonte de grande ampleur. Il doit d'abord être conscient de la grande valeur ajoutée que peut procurer ce secteur sur le plan macro-économique. Il doit avoir des ambitions bien au-delà des 7 millions de touristes....Il est également impératif qu'il soit un fin technicien du secteur pour être opérationnel de suite et ne nécessitant pas une douzaine de mois pour comprendre les rouages etc. Il faut qu'il agit en étroite collaboration avec d'autres ministères qui ont une relation directe ou indirecte avec le tourisme. Ses priorités sont comme suit (ne sont pas classées par ordre de priorité) :Avancer dans l'épineux dossier de l'endettement du secteur pour trouver des solutions définitives et que chaque parti assume ses responsabilités, veiller à l'amélioration progressive de la prestation globale des établissements hôteliers en procédant à un nouveau classement des unités hôtelières, revoir le cahier de charges pour les nouveaux établissements en mettant l'accent sur le volet « software » plutôt que le « hardware » et « révolutionner » les équipes de contrôle permanent de la qualité en les dotant de moyens technologiques etc. Conjointement avec le prochain Ministre de Transport, il est plus que primordial d'affronter le problème aérien de la destination. Le tourisme tunisien ne peut pas avancer sans révolutionner le transport aérien. Il faut mettre sur la table toutes les probabilités en mettant en avant les pour et les contre de chaque choix stratégique. Il est insensé d'étouffer un secteur vital de l'économie à cause d'une entreprise publique qui hésite encore à entamer sa restructuration Il faut que la destination « Tunisie » entame sa révolution technologique, accroît sa présence sur la toile par le biais des différents réseaux sociaux et par conséquent entrainera dans son sillage tous les intervenants du secteur. Des comités peuvent être créés pour chaque priorité pour les faire avancer en parallèle. C'est un travail qui donnera ses fruits à moyen et long terme. Il faut miser sur la jeunesse d'esprit. Abdelkader Khelil (DG de Tunisia Direct): « Le tourisme sera-t-il dirigé par un technocrate ? » Qui serait le nouveau ministre du Tourisme? Serait-il quelqu'un de Nidaa? Slim Chaker par exemple? Ou bien ce portefeuille irait-il à un autre parti dans le cadre de gouvernement d'unité nationale?Considéré ministère technique, le Tourisme serait -il dirigé par un technocrate? Un vrai cette fois-ci avec une longue expérience dans le domaine. En tout cas on souhaite que le département du tourisme soit élevé au rang d'un super ministère avec une personne chevronnée respectée qui saura s'imposer face aux autres ministères qui n'ont pas toujours fait preuve de grand soutien au secteur.
