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Nidaâ et Ennahdha en sortiront-ils indemnes ?
Publié dans Le Temps le 13 - 01 - 2015

Les jours passent mais ne se ressemblent pas dans mon pays et ce depuis la décision de Béji Caïd Esssebsi d'envoyer au Palais de la Kasbah, un homme qui n'était candidat, ni de son parti, ni de celui de ses amis qui l'avaient porté Président et, son parti, aux premières loges du Palais du Bardo, constitutionnellement appelé à former le gouvernement, 1er gouvernement de la 2ème République. Les rumeurs et les spéculations ne s'arrêtent plus. Tout le monde est à l'affût du moindre geste, la moindre vibration, les plus anodines des rencontres aux sommets ou aux étages intermédiaires. L'absence de visibilité est la mère de tous les vices et toutes spéculations qui ne font que chauffer l'ambiance générale des échanges et débats du café des nattes à Sidi Bousaïd, en passant par celui d'El Alia, à La Marsa, et ailleurs, lors des matinées bien ensoleillées des deux derniers dimanches. Dans les bleds, les coiffeurs et les souks prennent le relais sur les cafés et les salons de thé les plus huppés d'Ennasr de Tunis, jusqu'au Port Al-Kantaoui. Comme elle est belle cette Tunisie, plurielle, profonde, toute mobilisée par les oreilles en état d'écoute permanent. Elle dira ce qu'elle pense de ce qui se trame entre quatre murs. Et ça ne tardera pas beaucoup !
Ce n'est pas Essid
qui forme le gouvernement, c'est Essebsi
Qui va former le gouvernement ? Théoriquement, M. Habib Essid. Pratiquement Béji Caïd Essebsi. Spéculez, spéculez, il en restera quelque chose, partout sauf dans la tête d'Essebsi qui dispose d'une grande qualité d'écoute et, non de radotage contrairement à ses contemporains. La faculté d'esprit en état de veille permanente, personne ne sait ce que s'y mijote encore moins ce qui s'y trame. Comme Kasparov, il est le seul à savoir, quels sont les dix ou onze coups qui suivront le déplacement d'un pion sur l'échiquier du pays. En face un Karpov, aussi grand Maître international, en jeux d'échecs, Cheikh Rached Ghannouchi, en vieux briscard qu'il est, mène son jeu, sans jamais rien divulguer, du moins en partie. Sa confiance en ses troupes est graduelle et elle lui commande le secret à cultiver. La partie entre les deux Grands Maîtres n'est pas dans une salle vide. La Coupole où se joue la partie est à ciel ouvert, dans un espace aussi large que le pays. Tout le monde retient son souffle ; le pays avec. Avez-vous jamais scruté le regard du Cheikh ? Il faut bien le faire, par les spécialistes du langage corporel.
L'âme de Chokri
Belaïd plane sur le Gouvernement
Mort de la mort. C'est le cas de le dire pour l'une des plus intelligentes de sa génération, Besma Khalfaoui Belaïd qui avait refusé tout poste politique après avoir soutenu au second tour Béji Caïd Essebsi (BCE) parce qu'il avait promis et juré de faire toute la lumière sur la vérité, toute la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd, le seul leader de la Révolution, si elle en avait un, et Hadj Mohamed Brahmi, dont la veuve, un peu trop frontale avait été un bon alibi pour que Hamma Hammami et compagnie continuent à dormir et ronronner, refusant toutes les évolutions de l'époque des cavernes des années soixante. La belle planque pour Hamma. « Nanni Hamma, nanni », lui aurait dit Me Radhia Nasraoui, lors des derniers songes précédant la cérémonie de mariage de sa charmante et formidable fille, mariée à Carthage, en présence, entre autres, de son ami de longue date, Mohamed Moncef Marzouki, qui doit roupiller, lui aussi, en attendant des jours meilleurs, par exemple un éventuel « décès en cours de mandat », après la raclée du 2ème tour de la présidentielle.
Tu me donnes des ministères et je fais le nécessaire
D'ailleurs c'est bien le résultat du 2ème tour qui est derrière la « force » ou la « faiblesse » de BCE (au choix !). L'homme des femmes et des séniors, ne perd pas de vue, l'essentiel : le lit de Bourguiba dans lequel il compte finir sa carrière politique. La vie et la mort physiques sont l'affaire de Dieu. Toutefois, la déchéance politique d'un parti ou d'un mouvement reste tributaire des hommes politiques et, surtout, leurs premiers responsables. Avec les échos du Palais, Ennahdha entrerait au Gouvernement. Dans ce cas les deux partis (Ennahdha et Nida) deviendront des champs de ruine. Déjà à Nida on crie au loup. Les députés veulent des ministères, et à leur tête, Saïd Aydi qui a attrapé dans le tard, le virus de la politique. Khémaïs Ksila, rappelé à l'ordre plusieurs fois, serait exclu. Remake pour l'esprit rural du butin la « ghanima », si chère et vitale pour les ruraux. Taïeb Baccouche sait que son patron écoute tout le monde et décide tout seul et s'inscrit aux abonnés absents. Khaled Chawket, député des Tunisiens en France et ne prononçant pas un mot en langue française, lui qui avait clamé « BCE est un cadeau du Ciel », lui demande de s'occuper de ses affaires et le laisser tranquille. Machiavel est vivant. Il s'est même arabisé et ruralisé.
A chaque Cheikh
de brûler ses anciennes amours
De son côté Cheikh Rached aura du mal à apprivoiser ses trompes entrés en rébellion en s'alliant à Nida. C'est bel et bien deux champs de ruine qu'on nous annonce. Iront-ils jusqu'au bout ? Les deux Cheikh, se sont servis de leurs partis pour arriver là où ils sont. Se sont-ils entendus pour les casser ? L'un pour garantir une très large majorité, frôlant les 70%, à son gouvernement, dont il est le seul artisan, et non celui qui avait été proposé, comme chef de gouvernement. L'autre pour sauver la survie de son parti après avoir été écarté du pouvoir, à travers les urnes et non à l'aide d'un complot comme en Egypte. Un gouvernement dirigé par Nida avec la participation, aussi symbolique soit-elle, d'Ennahdha, sera un coup de tonnerre, confirmant qu'en politique, à la 1ère victoire, on élimine ceux qui y ont participé. Bourguiba l'a fait. BCE compte l'imiter, on associant au gouvernement ceux qui ne lui ressemblent pas, contrairement à ses promesses de campagne. Veut-il « takattoliser » Nida ? A-t- il oublié que le fils de sa tante (Mustapha Ben Jaâfar) a payé cher son alliance avec Ennahdha ? Déjà des voix de tout âge, à Ksar Hellel et ailleurs, au Sahel et autres régions, ont commencé à lancer un mouvement citoyen « Rajaâli souti ». Ses initiateurs se sentent floués.


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