L'université de Sfax partenaire du projet OPENWIND a récemment organisé un séminaire portant sur le concept de gouvernement ouvert. Axé sur le thème : «Vers le renforcement de l'intégrité publique», le séminaire a comporté quatre communications intitulées : «Gouvernance participative et transparence : un levier pour le développement durable», «Données ouvertes et apports de la société civile : pour de meilleurs services publics », « Stratégie de développement du gouvernement électronique : guide pour les décideurs » et « Système d'information de l'université de Sfax : vers l'édification de la gouvernance électronique » avait les universitaires et le tissu associatif comme public cible. A préciser que séminaire de Sfax, s'inscrit dans le cadre du projet OPENWIND, qui s'est défini pour objectif de préconiser « La participation et l'intégration des citoyens à travers l'utilisation des nouvelles technologies dans la prise de décision », en oeuvrant à « Accroître leurs connaissances d'apprentissage sur les nouvelles méthodes et techniques de gouvernance et de gouvernement ouvert par l'échange de savoir-faire et d'expérience » A noter que le concept de « gouvernement ouvert » signifie que le gouvernement entretient avec les citoyens des relations basées sur la transparence totale en mettant à leur disposition, toutes les données chiffrées concernant les plans de développement, les projets initiés ainsi que les budgets prévisionnels. L'accès à ces données, qui s'opère particulièrement à travers un système informatique intégré, permet aux citoyens intéressés, que ce soit à titre individuel, dans le cadre d'organisations de la société civile ou du secteur privé, de faire les remarques et suggestions qu'ils jugent utiles, d'attirer l'attention sur les défaillances et d' exposer les besoins de leurs régions. Cette ouverture sur les propositions des citoyens leur permet de contribuer à la promotion de la gouvernance publique et d'aider à l'impulsion du développement durable et inclusif. Ainsi, le citoyen acquiert le statut de partenaire et d'acteur à part dans la conception du contenu de la politique gouvernementale et dans la gouvernance de son pays. C'est ce qu'on appelle gouvernance participative ou collaborative qui a fait ses preuves dans les démocraties occidentales en matière d'efficacité sur les plans économique et social. A savoir aussi que les pratiques de gouvernement ouvert constituent une opportunité pour les gouvernants de « Mieux bénéficier des savoirs et savoir-faire locaux ». On dit que 9 pays en 2010 « Avaient commencé à tester des moyens de collaboration citoyenne dans un projet ou une stratégie de Métagouvernement ». Dans ce peloton de pays leaders, la Corée du Sud occupe le premier rang mondial. D'après, William Gilles, «Pour permettre à ce processus de se diffuser largement dans le monde, 8 pays, à savoir, le Brésil, l'Indonésie, le Mexique, la Norvège, les Philippines, l'Afrique du Sud, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'Amérique, ont décidé de lancer en septembre 2011 un partenariat pour le gouvernement ouvert. Avec 58 membres début 2013, ce partenariat est destiné à augmenter la disponibilité de l'information relative aux activités gouvernementales, à soutenir la participation civique, à diffuser dans toutes les administrations publiques les plus hauts standards en matière d'intégrité professionnelle, et à augmenter l'accès aux nouvelles technologies destinées à renforcer l'ouverture et la responsabilité des gouvernements (Déclaration de Gouvernement transparent, 2011). » Pour ce qui est du séminaire ne question, Yassine Ayadi, maître assistant, directeur d'administration centrale à l'université de Sfax et en même temps manager du projet OPENWIND, précise ce qui suit: « S'inscrivant dans une optique de sensibilisation et d'information, le séminaire , en tant que manifestation scientifique stratégique, a visé délibérément le cadre enseignant, les directeurs des institutions de l'enseignement supérieur, le personnel technique et administratif de l'université, les ONG ainsi que les représentants des étudiants. Le but est de mettre en place un noyau de haut niveau appelé à s'impliquer dans la préconisation du processus de mise en place d'un système simple, vulgarisé et en même temps de proximité, sachant que la tâche de création et de mise en œuvre d'un tel système incombe au gouvernement. Pour ce faire, il est appelé à initier une stratégie de gouvernance dite collaborative ou participative,. Grâce à ce système informatique, le citoyen peut, par exemple, faire le tirage, à partir de son imprimante connectée à son téléviseur, de son extrait de naissance et même accéder à partir de son interface personnelle à tous les services de l'Etat. Cela lui fournira également l'occasion d'améliorer le quotidien de ses concitoyens. A titre d'exemple, dans les pays développés un citoyen qui constate un nid-de-poule dans la chaussée, peut accéder au portail du gouvernement, ensuite au site de la municipalité, faire le suivi de sa réclamation et en cas de défaillance, porter plainte contre cette dernière. A ce propos, le professeur Yassine Ayadi relève un paradoxe majeur en Tunisie, dans la mesure où l'on n'est pas encore passé aux choses concrètes concernant la proximité des services particulièrement dans les zones alors que le pays compte un foisonnement de compétences et d'experts dans les domaines informatique, économique et socio-économique. Concernant la contribution du projet OPNWIND, Yassine Ayadi, fait valoir deux composantes majeures : « La première est un plan d'action de formation de renforcement, concernant cette thématique, de tout le staff universitaire, la seconde, et peut-être la plus importante, consiste à développer une plate-forme logicielle d'enseignement, massive et ouverte. Il s'agit d'une deuxième génération de l'enseignement à distance qui succède au E-Learning, une technologie utilisée actuellement par les universités du Michigan aux Etats-Unis et de Marie Curie en France »