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Ne touche pas à mon tourisme !
Publié dans Le Temps le 20 - 03 - 2015

L'attentat contre le musée du Bardo à Tunis est un coup très dur porté contre le tourisme tunisien qui fait vivre 10% de la population du pays. Cette attaque drainera certainement des répercussions négatives sur notre tourisme à la veille de la haute saison. Les tour-opérateurs ne baissent pas les bras. Ils s'accrochent toujours à la destination. Tant mieux et heureux présage. Le voyagiste luxembourgeois LuxairTours a annoncé avoir maintenu sa programmation sur la Tunisie. " Après l'attaque qui a eu lieu à Tunis mercredi, nous informons qu'aucun client LuxairTours n'a été affecté par cette attaque et que la situation est calme aux destinations LuxairTours en Tunisie". Le T.O a décidé de maintenir son vol prévu hier jeudi vers Djerba. Cet attentat qui a visé les voyageurs, n'a pas fait reculer le TO Voyamar, ni les 50 agents de voyages inscrits de prendre part ce week en à un éductour en Tunisie. « Je m'attendais à avoir des annulations, mais il n'y en a eu aucune. Ce voyage sera l'occasion de faire passer un message de solidarité. Il faut que les voyageurs continuent de partir en Tunisie," explique Aurélien Aufort, directeur général adjoint de Voyamar qui reste réaliste : "il est certain qu'il y aura un arrêt des réservations mais aussi des annulations. Il y a toujours un petit décalage, une hésitation de 4 ou 5 jours entre de tels évènements et la réaction des clients. Toutefois, le plus important, c'est que le pays puisse se relever de cette attaque", ajoute t-il. Du côté des hôteliers tunisiens, on condamne cette attaque et on se mobilise pour envoyer des messages rassurants aux tour-opérateurs européens. On redoutait des annulations en chaîne et on craignait une chute des réservations.
Radhouène Ben Salah (FTH) « Ne pas baisser les bras et aller de l'avant »
Suite à l'attentat tragique qui a ôté la vie à 22 civils innocents dans l'enceinte du Musée du Bardo, lieu symbolique de la grandeur de la Tunisie, la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie condamne vigoureusement cet acte lâche qui a visé des civils et des touristes. La FTH s'associe humblement à la douleur des familles des victimes et exprime son soutien aux blessés et tous ceux qui ont été témoins de ces événements tragiques. Les hôteliers tunisiens sont décidés, à l'image de tous les Tunisiens, de ne pas baisser les bras et aller del'avant. Ils combattront le terrorisme par le travail acharné afin de refaire de la Tunisie une destination sûre et attractive pour que vive le tourisme et vive la Tunisie !
Nadia Ketata (FTAV) « Nous remonterons la pente, tôt ou tard »
Il n'y a certainement pas de mots assez forts pour qualifier l'horreur qui vient de frapper notre pays, notre tourisme et notre secteur des agences de voyages aujourd'hui au Bardo. Il n'y aura pas de mots assez forts pour qualifier et dénoncer cette barbarie.En ces moments extrêmement pénibles, nous vous invitons à ne pas céder au désespoir. Malgré la douleur, malgré les graves perspectives professionnelles qui nous attendent cette année, nous ne devons pas baisser les bras. Et malgré les sentiments controversés qui habitent chacun d'entre-nous actuellement, nous devons être plus forts, plus combatifs. Nous devons assumer avec dignité et montrer que le peuple tunisien ne se laissera pas vaincre, qu'il ne courbera pas l'échine et que le tourisme restera encore l'un de ses principaux gagne-pains.La Tunisie n'est pas le seul pays à être touché par le terrorisme, il ne sera malheureusement pas le dernier. Nous remonterons la pente, tôt ou tard, tout dépendra de la voie que nous allons suivre lors des prochains mois.Toutefois, nous devons rester extrêmement vigilants et coopératifs avec les forces de sécurité et prendre toutes les mesures possibles afin de protéger nos clients. La sécurité est la responsabilité de chacun et de tous.
Tahar Khadhraoui, PDG d'Air Marin Suisse « Promouvoir plus nos couleurs »
Consternation, indignation, les mots me manquent pas et sont aujourd'hui trop banals pour exprimer l'horreur de l'attentat qui vient d'être commis au Bardo. Mes premières pensées vont aux victimes et à leurs proches. En s'attaquant à un musée et à des touristes innocents, le message est clair : c'est le tourisme qui est visé et cela est intolérable. Cet acte tend également à ébranler la stabilité de la Tunisie, son économie et sa démocratie. Il n'y parviendra pas. Notre pays doit rester plus que jamais uni et montrer sa capacité à se rassembler dans la dignité et la fermeté face à la barbarie.30 ans à sillonner l'Europe pour promouvoir le tourisme en Tunisie, jamais je n'aurai cru vivre cela dans mon pays, jamais je n'aurais imaginé cela possible. Nous professionnels tunisiens du tourisme et moi en premier auront la tâche dès aujourd'hui de promouvoir nos couleurs et désormais vendre très cher notre peau sur les marchés touristiques potentiels !
Abdellatif Hamam, directeur général de l'Office national du tourisme tunisien « Envoyer des messages rassurants à tout le monde »
Ce qui est très important aujourd'hui c'est que cet acte criminel odieux que nous condamnons de la manière la plus énergique ne remettra jamais en cause les solides fondamentaux de la Tunisie en tant que destination touristique. Nous devrons combattre cette barbarie terroriste où qu'elle se trouve, parce qu'elle est une menace pour nos pays et notre tourisme. Le tourisme est plus fort que tout, il finira par l'emporter sur l'obscurantisme. Nous avons créé une cellule de veille pour endiguer le mal déjà fait et également accompagner les touristes blessés. Il ne faut pas baisser les bras. Toute la société civile tunisienne, partis et professionnels devront remobiliser pour envoyer des messages rassurants à tout le monde. Nous devrons montrer au monde que la Tunisie a été et restera toujours un pays de paix, de tolérance et de fraternité entre les peuples.
René-Marc Chikli, Président du Syndicat Français des entreprises du tour-opérating (SETO) « Calmer le jeu »
Les voyagistes du SETO sont tous solidaires de la Tunisie. Une grande partie des tour-opérateurs ont décidé de suspendre les excursions programmées sur la destination pendant 48 heures, à l'instar de Marmara et Thomas Cook. Il s'agit d'une mesure de prudence et de bon sens. Cette décision, concertée, a été prise afin de calmer le jeu.
Wahid Ibrahim (consultant en tourisme) « activer une Cellule de Crise qui présiderait à toute initiative de communication relative à cette triste actualité »
L'attentat terroriste du Bardo est la pire chose qui puisse survenir pour donner le coup de grâce à un secteur touristique déjà lessivé .Je ne dis pas cela pour ajouter du désespoir à la catastrophe mais pour qu'on réalise l'extrême gravité de ce triste événement et pour inciter qui de droit à le gérer autrement que ce qu'on avait fait pour l'attentat de la Ghriba à Jerba et qui nous avait coûté près de 500.000 clients allemands.Jamais récupérés , d'ailleurs !A l'époque, les autorités avaient menti sur tous les plans aux médias étrangers et surtout allemands, maquillant les faits et les séquelles . On avait parlé à l'époque d'explosion de bouteilles de gaz et non d'actes terroristes .Le désert et le ridicule de communication crédible avaient laissé un sentiment d'amertume qui avait gagné toute l'Allemagne et laissé libre cours aux supputations et aux exagérations des médias locaux .Aujourd'hui et après le "KO technique " du premier choc de l'attentat du Bardo , les autorités touristiques devraient à mon avis activer une Cellule de Crise qui présiderait toute initiative de communication relative à cette triste actualité :la gestion de la communication de crise implique notamment l'unicité de la source d'information .( ONTT ou Ministère du tourisme) l'interdiction aux représentants de l'ONTT à l'étranger et aux antennes régionales de communiquer sur l'événement sans se référer aux communiqués officiels de la Cellule de Crise, la mise en place de cellules de soutien psychologique et d'explication aux clients résidents dans tous les hôtels. Ces derniers, nécessairement et légitimement inquiets, ne manqueront pas d'être harcelés par leurs familles et amis, la publication d'un Numéro Vert "multilangues" aussi bien à l'étranger qu'en Tunisie, le traitement de l'information d'une manière immédiate , sérieuse et objective, l' arrêt de toutes les campagnes de publicité institutionnelle sur les médias de masse ( spots TV , affichage , magazines...)l'utilisation d'autres canaux et d'autres techniques plus appropriés, le renforcement de la sécurité d'une manière voyante et rassurante autour des musées et sites archéologiques et leur maintien en activité. Les parkings de bus touristiques et les souks doivent faire l'objet d'une vigilance particulière et là il faut assurer une escorte policière pour tout bus en situation d'excursion ou de circuit. Ceci sans oublier de regagner la confiance des antennes diplomatiques pour en faire des relais objectifs de communication et programmer "illico" des missions d'explication auprès des partenaires (Tour- Operateurs, agences de distribution , compagnies aériennes ...) pour les inciter à poursuivre leurs ventes et à ne pas déprogrammer la destination en réduisant notamment leurs engagements aériens .
Hédi Hamdi, Journaliste-consultant en matière de tourisme et transport aérien « Mobiliser un budget de communication d'urgence »
En premier lieu, il s'agit pour nous d'assumer ce qui s'est passé et nous positionner en tant que victimes, il n'y a aucune honte à cela. Il faut retenir les leçons de 2002 où le déni de l'attentat n'avait fait qu'aggraver la situation du pays. Il est certain qu'aujourd'hui, il va falloir mettre en branle une stratégie de communication de crise sur tous nos marchés traditionnels et en particulier ceux qui ont enregistré des victimes. Il n'y a plus lieu de réfléchir ou pas sur le bien fondé d'un plan de communication de crise. Il faudra également éviter les palabres et les avis qui partent dans tous les sens. L'Etat va devoir mobiliser un budget de communication d'urgence pour des actions ciblées. Les soutiens aux T.O, que ce soit en matière de publicité conjointe, de partage de risque sur les charters, ce sera désormais une obligation. Après l'affaire Charlie Hebdo, le Maroc avait débloqué un budget de 10 millions de dirhams (20 millions de dinars) car elle se considérait en situation de pré-crise. Que dire pour la Tunisie dont le tourisme est désormais en pleine tourmente. Les plaies béantes ne se refermeront pas du jour au lendemain mais c'est aujourd'hui qu'il faudra commencer à les panser. Mais jamais, jamais, les Tunisiens ne courberont l'échine face au terrorisme. Tout le monde en est conscient et déterminé.


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