Faut-il arriver au « lock-out » ou à la faillite d'un joyau de la région de Gafsa et du pays comme la CPG (Compagnie des Phosphates) pour que certains promoteurs locaux des grèves illimitées à répétition, comprennent qu'à force de traire une vache laitière malade et affaiblie, on finira par l'achever ! Un communiqué laconique annonce d'une façon, croyez-moi « surréaliste » que la grève des « agents et des cadres » de la compagnie en question prévue pour la énième fois depuis la Révolution, et même avant, a été annulée ou peut-être plus « naturellement » dans le cas précis... reportée ! Jean Jaurès, le grand leader socialiste français avait fini par lâcher un jour : « Il faut aussi savoir arrêter une grève », directive pleine de sagesse tactique et stratégique, reprise par Léon Blum leader du Front populaire (français) et Premier ministre très apprécié des classes laborieuses et moyennes françaises, pour avoir institutionnalisé les congés payés en famille, la semaine de quarante heures et les conventions collectives. Malheureusement notre pays après le grand leader syndicaliste, Farhat Hached, martyr national, héros de l'indépendance, et grand rassembleur de toutes les catégories sociales sans exception, les Jean Jaurès et les Léon Blum, nationaux ne courent pas les rues. On s'installe dans une mécanique absurde de destruction de la culture du travail, et de la promotion tous azimuts d'une autre culture celle de « l'assistance » et de la dépendance vis à vis de l'Etat providence et de la paresse collective. Les chiffres sont plus qu'indicatifs et alarmants sur les milliers de journées de travail perdues, avec les conséquences financières et de trésorerie chiffrées à des milliers de milliards de nos millimes. Pire encore, notre grande réputation malheureuse de « guerriers terroristes » les plus performants de la planète risque de prendre de l'ombre par une nouvelle réputation celle de la contestation permanente, du manque de discipline et de la fainéantise. Aux dernières nouvelles nous travaillons à peine une heure par jour, alors que Dieu a fait d'une journée... 24 heures ! Ceci dit, personne ne peut ignorer ou contester le droit des travailleurs à améliorer leurs conditions matérielles et morales, leurs salaires et certaines primes légitimes, liées au risque, à la santé et à un minimum de confort individuel et collectif. Il est d'ailleurs, grand temps, de créer les mécanismes où l'effort de part et d'autre, soit récompensé et bien justement. L'entreprise privée et surtout publique doit être perçue comme source productive « solidaire » et où les ouvriers et cadres employés, doivent être récompensés selon leur mérite et leur contribution à la richesse nationale et à la prospérité de ces entreprises. C'est le système pratiqué en Allemagne, qui donne des résultats extraordinaires et permet la joie de vivre de toutes les catégories sociales dans un système d'économie libérale et pourtant bien « capitaliste ». Le tout c'est d'arriver à un équilibre naturel, je dirai aussi moral et éthique, entre le capital et le travail... dans la liberté et non la contrainte ou la menace permanente, du licenciement d'une part, ou des grèves et des arrêts de travail d'autre part. Dire par la voie d'un haut dirigeant syndicaliste, que dans le vocabulaire de son organisation, il n'y a pas le mot « trêve sociale », c'est tout simplement du délire populiste et qui n'aide pas beaucoup le dialogue social. Il est plus sage de revenir à la philosophie sociale du grand Farhat Hached, qui appelait tous les Tunisiens et les Tunisiennes à la solidarité et à l'entraide pour relever les défis communs de ce pays. D'où son cri remarquable et historique : « Oh... peuple, je vous aime » (Ouhibouka ya Chaâb) ! Tiens, les Tunisiens devraient relire ce texte prodigieux et spécialement le faire lire à nos enfants, à l'école, au lycée et à l'université ! Oui... Hached, ce très grand... parmi les grands. Visionnaire et toujours actuel ! K.G