Jour après jour, les Tunisiens découvrent les dommages profonds qu'on peut causer à leur pays au nom de la « démocratie » qui refuse de se soumettre aux lois ! On parle de « déficit d'Etat », alors qu'il s'agit plutôt, d'un déficit au niveau des pouvoirs exécutifs qui n'arrivent pas à appliquer lesdites lois parce que la Révolution puis les institutions naissantes ont couvert d'immunités de toutes sortes des comportements individuels et collectifs au nom de la liberté religieuse et politique et au nom des droits syndicaux et de l'Homme, en général. Une Démocratie pluraliste qui donne le droit à des personnalités dites « leaders » (en arabe... tunisien « kiyadi ») très minoritaires et qui, parce qu'ils ont perdu les suffrages aux présidentielles et législatives, veulent se faire imposer au peuple contre son gré, par l'appel à l'insurrection et à la désobéissance civile déguisée, ne peut que virer vers ces dictatures des minorités justement au nom de la sacro-sainte « démocratie » ! Idem pour les comportements collectifs et les défis de toutes sortes qui sont lancés à la face du gouvernement au nom du sacro-saint (encore un) droit de grève, même s'il est cher payé par la communauté en milliers de milliards, partis en fumée, comme au bassin minier, à l'Eduction nationale, ou à la Santé publique. Tout le monde politique, au sens large du terme, y compris les « minoritaires », « au niveau de la représentation parlementaire) sont, aujourd'hui, de fait, au-dessus des lois. Personne n'est appelé à rendre des comptes au nom de la responsabilité ! Quand des régions entières au Sud sont mobilisées autour de thèmes « où est le pétrole », alors que tout le monde sait, y compris ceux qui avaient les commandes du pays du temps de la Troïka qu'il s'agit d'un mirage de mobilisations qui ne peuvent qu'aboutir à des actes de vandalisme et d'atteinte à la sûreté publique, personne ne bouge ou ne fait actionner les lois conséquentes pour faire assumer à ces « leaders » les résultats de leurs actes ! C'est une Tunisie à deux vitesses où les minorités politiques ont pris possession du vrai pouvoir contre les majorités élues. C'est pour cela qu'on peut parler d'une inadéquation entre la Démocratie et l'application de la justice. Les juges ont raison de s'en remettre à la loi et à la limite, ils vous diront donnez-nous de « bonnes lois », vous aurez les jugements qui en découlent. Mais, quand on fait l'amalgame, côté politique, de dire que la loi anti-terroriste de2003, n'est plus applicable et que même le Code pénal est en «veilleuse » parce que la procédure est lente, longue et contradictoire, on arrive à cette situation inédite et à la limite du surréalisme de voir des milliers de terroristes détenus en prison, confondus par des preuves irréfutables de possession d'armes et de planification d'actes terroristes et qu'on n'arrive pas à « juger » ! D'ailleurs, beaucoup de citoyens préfèrent, aujourd'hui, que les terroristes soient liquidés au combat plutôt que de se faire juger en 2050... Inchallah ! Il se trouve que les « immunités » qui touchaient la périphérie de la sphère de commandement de la dictature avant la Révolution est sur le point de devenir la règle et non l'exception avec un élargissement plus que problématique. Qui oserait, aujourd'hui, dire à un « leader » (sic) de parti minoritaire qui a perdu les élections et qui veut revenir au pouvoir par la « Rue » qu'il est condamnable au nom des lois qui existent et notamment le Code pénal, pour incitation à la haine, au régionalisme et à la violence contre les forces de l'ordre, y compris l'incendie de bâtiments de souveraineté ! qui ! Personne ! parce qu'au nom de la « démocratie sans lois » on a ouvert toutes les vannes de l'interdit toléré ! Bien mieux les terroristes eux-mêmes sont protégés au nom des droits de l'Homme et cette « mascarade » permanente de la « lutte contre la torture », alors que 10 millions de Tunisiennes et de Tunisiens sont torturés quotidiennement ou presque dans leur chair et dans leur âme par ces criminels fabriqués industriellement dans les mosquées hors la loi ! Il me vient à l'esprit cette très belle chanson sur la Palestine du grand Lotfi Bouchnak et qu'on pourrait adapter pour la circonstance en ceci : « Le sang des terroristes c'est du sang et le sang de nos policiers, gardes nationaux, soldats et officiers, le sang de nos invités les touristes du monde entier qui aiment la Tunisie, et le sang des citoyens, tombés sous les balles des criminels du totalitarisme terroriste... c'est de l'eau ! ». Le sang des terroristes est-il plus précieux que celui des défenseurs de la patrie ! Aujourd'hui, pour certains professionnels et Tartuffes complaisants des droits de l'Homme, les victimes du terrorisme sont les « laissés pour compte » alors, qu'un terroriste portant kalachnikov en bandoulière a tous les droits, y compris au respect et à une justice « juste » ou « Mouhakama Aadila », même s'il arrive à assassiner la terre entière ! La Tunisie fait face, aujourd'hui, à des « trahisons » manœuvrières multiples et le mot n'est pas assez fort ! L'Etat est menacé de décomposition parce qu'on empêche les institutions et surtout l'exécutif à appliquer les lois. A ma connaissance, la Constitution de 2014 n'a pas éliminé « l'exécutif » comme pouvoir constitutionnel. Elle a certes édicté l'équilibre et la séparation des pouvoirs, mais elle n'a pas décrété la mort de l'exécutif et sa marginalisation ! Alors, Messieurs, les gouvernants : gouvernez ! La Constitution vous l'autorise, le vote populaire majoritaire aussi et le pays tout entier attend et vous appelle à le faire, pour sauver la Tunisie de la déchéance, et l'Etat de la déconfiture ! Gouverner, n'est pas seulement un droit légitime après que les électeurs aient dit leur mot, mais, un devoir de souveraineté ! Or, la première définition de l'Etat et le premier attribut de ce même Etat, c'est le pouvoir souverain ! K.G